Côte-d’Ivoire débarquement d’Affi « Le Fpi de l’accompagnement du pouvoir » c’est terminé (Douati)

ALPHONSE-DOUATI

24 heures après la tenue d’un comité central extraordinaire, le nouveau Secrétaire Général du Fpi était face à la presse vendredi pour annoncer les couleurs. Ci-dessous sa déclaration

Mesdames et Messieurs les journalistes,
Je voudrais vous remercier, une fois de plus d’avoir répondu à notre appel à l’issue du Comité Central Extraordinaire du FPI, tenu le 05 mars 2015 de 15 heures à 18 heures, à Cocody Les II Plateaux, pour sacrifier à notre devoir d’information de l’opinion nationale et internationale qui nourrit à souhait le dessein de la démocratie, de la vérité des faits et permet d’éloigner, des débats et des analyses, la rumeur et l’interaction qui ne font que couvrir d’un épais brouillard la réalité.

Mesdames et Messieurs les journalistes,
Depuis plus de 8 mois, vous avez relayé, dans vos colonnes sur vos antennes, les péripéties qui ont émaillé la vie de la Côte d’Ivoire dans son ensemble et la conduite des affaires du Front Populaire Ivoirien. Nous ne reviendrons pas là-dessus, tant vous nous avez permis d’en avoir un large écho, et cela, quand nous l’avons jugé nécessaire. Notre objectif aujourd’hui, c’est de porter à votre connaissance que le Comité Central extraordinaire, conformément à nos textes fondamentaux et au strict respect des décisions de nos organes de décisions, s’est tenu le 05 mars 2015 pour éviter les déconvenues du Congrès prévu les 11,12,13 et 14 décembre 2014, congrès reporté sine die le 09 décembre 2014 alors que les délégués invités étaient déjà, dans leur immense majorité, à Abidjan, en train de remplir les formalités de participation aux travaux, dans un enthousiasme à la hauteur de l’attente de l’événement. Le report de ce congrès a été un coup de massue sur la tête des congressistes.
Depuis lors, que de péripéties, que d’intrigues. Mais dans la sérénité, entre les procédures judiciaires inconvenants et les actes de défiance, de violation en violation intolérables de nos textes, nous avons choisi de nous accrocher aux procédures dictées par ces textes, ce qui a été souvent considéré comme de la capitulation. Car, celui qui choisit d’emprunter le chemin du droit, qui est long et fait d’avancées lentes, a du mal à se faire comprendre.
Vous avez été témoins, Mesdames et Messieurs de la presse, de notre marche méthodique et lente qui nous a amenés ces derniers temps, à travers le Comité de Contrôle, à demander la tenue d’une session du Comité Central extraordinaire. Après une attente injustifiée de 2 mois, le président du Parti, dans sa posture de Président du Secrétariat Général, a fait droit à cette demande en fixant ledit Comité Central Extraordinaire au 07 mars 2015, avant de faire volte-face et de décider, comme à son accoutumé, de refuser de tenir ledit Comité Central extraordinaire et de lui préférer plutôt un «Comité Central Ordinaire d’information». La manœuvre, ici, c’est d’abord d’enlever au Comité Central sa vocation d’organe délibérant et de décision. Mieux, Affi N’Guessan veut éviter que le Comité Central ne statue sur les manquements dont il s’est jusque-là rendu coupable.
Pour sa part, comme le Comité de Contrôle, le Comité Central dans sa forme de 2/3 des membres prescrite par nos textes (article 37.2 des Statuts et 16.2 du Règlement intérieur) a fait la même demande, celle de la tenue du Comité central extraordinaire. Mais les pétitionnaires réclamant le Comité central extraordinaire n’ont pas reçu la réponse exigée par les textes !

Mesdames et Messieurs les journalistes,
Dans les 2 cas, une compétence liée est mise à la charge du Secrétariat Général ; dans les 2 cas, le président du Secrétariat Général a foulé au pied les exigences de nos textes. Loin de nous exaspérer, le Comité Central, dans la formation des 2/3 des membres statutaires, a demandé l’avis du Comité de Contrôle pour indiquer la voie à suivre. Le Comité de Contrôle a indiqué l’application de l’article 90.4 des statuts pour convoquer un Comité Central Extraordinaire pour sortir du blocage de fonctionnement du Parti. C’est donc en application de la stricte légalité, dictée par nos textes fondamentaux que s’est tenu, le jeudi 5 mars 2015, au grand soulagement de la majorité des militants, le Comité Central Extraordinaire qui était prévu pour le 06 mars 2015. Ce Comité central extraordinaire s’est tenu le 05 mars 2015, pour nécessité, comme l’a stipulé le Communiqué final, notamment indisponibilité de salle. Le QG du président Laurent Gbagbo régulièrement demandé à cet effet, nous a été refusé par le président Affi N’Guessan. Alors, que nous nous étions acquittés du coût de la location, le montant, accompagné d’un courrier de refus, nous a été restitué.
En clair, une fois de plus, nous tendions vers une non-tenue d’une réunion statutaire pour des raisons matérielles, alors que tous les délégués, certains déjà arrivés de l’intérieur du pays, étaient déjà là. Nous avons recherché une solution et la seule possibilité qui s’offrait à nous d’avoir une salle, butait sur la date. Nous avons pris nos responsabilités en déplaçant la réunion au 05 mars 2015. Nous avions tout mis en œuvre pour que le Comité Central ait lieu.
Se présentait alors à nous, une autre difficulté, celle du quorum. Or, là aussi, alors que pour la tenue d’une session extraordinaire, aucun quorum n’est exigé, la présence des membres du Comité Central a été massive. Sur 490 membres présents en Côte d’Ivoire, 323 ont répondu présents au Comité Central extraordinaire.

Mesdames et Messieurs les journalistes,
Depuis le 11 avril 2011, les Comités centraux organisés ont enregistré, jusqu’à ce 5 mars 2015, entre 290 et 300 participants au plus. Or, ce 5 mars 2015, ce sont 323 participants que nous avons enregistrés. Chacun peut en faire son jugement !
Nous n’allons pas reprendre les résolutions du Comité Central extraordinaire, mais rappeler simplement que les décisions qui ont sanctionné nos travaux sont irréversibles. Nous avons tourné la page de la forfaiture et il est important que le FPI reprenne sa marche en avant qui a été perturbée par l’esprit de soumission du président Affi N’Guessan dans sa démarche anormale, monarchique, autocratique qui s’accommode mal avec les idéaux du Parti incarnés par la lutte démocratique :

Pour reprendre la lutte là où Affi N’Guessan est venu la perturber, le Comité Central a porté son choix sur le camarade Sangaré Abou DRAMANE, membre fondateur du FPI, qui a aussitôt procédé au réaménagement du Secrétariat Général avec comme Secrétaire Général, le camarade DOUATI Alphonse, votre serviteur.

L’objectif, à court terme, c’est d’organiser le congrès ordinaire attendu depuis plus de 13 ans pour normaliser le fonctionnement du Parti.

Je voudrais profiter de cet entretien pour rassurer les militants et sympathisants du FPI, puis l’opinion nationale et internationale, que le FPI retrouve désormais son statut de parti dans l’opposition, et non de parti d’accompagnement du pouvoir. Le FPI se fixe, comme priorité, la libération du président Laurent Gbagbo et de tous les prisonniers politiques, le retour sécurisé des exilés, la reconstitution de l’Etat de droit et la reconquête du pouvoir d’Etat. Je vous remercie.

DOUATI ALPHONSE
Secrétaire Général
Porte-parole du Parti

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