Conseil régional du Gbêkê Côte-d’Ivoire: Les avocats de Jacques Mangoua dénoncent « un complot »

Edwige FIENDE

Me Luc Adjé, avocat de Jacques Mangoua, le président du conseil régional du Gbêkê (centre ivoirien), condamné à cinq ans de prison ferme pour détention illégale de munitions de guerre, a dénoncé mercredi « un complot » contre son client, face à la presse.

M. Mangoua « est victime d’un complot », a relevé Me Adjé, évoquant « un acharnement » contre son client.

Jeudi, Jacques Mangoua, cadre du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, opposition), a été condamné à cinq ans de prison ferme pour détention illégale de munitions de guerre.

Il a été incarcéré suite à la découverte de munitions à son domicile à N’Guessankro, son village natal.

Selon Me Luc Adjé, des villageois « auraient identifié une personne » et le « nom du soupçonné a été porté à la connaissance du procureur » le jour du procès.

« Quand on n’ouvre pas une information, on étouffe la vérité », a estimé le conseil de M. Mangoua qui n’a « pas la conviction que quelqu’un a escaladé le mur » du domicile du président du conseil régional du Gbêkê.

« Pourquoi avoir précipité une telle procédure », s’est interrogé Me Adjé, ajoutant : « Ce procès me fait peur ».

Il a jugé « tendancieux le rapprochement entre » les violences intercommunautaires à Béoumi (Centre) qui ont fait une dizaine de morts « et les armes découvertes » chez M. Mangoua.

Après la condamnation du président du conseil régional du Gbêkê, transféré mardi à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (MACA), ses avocats ont fait appel contre cette décision.

Me Luc Adjé a dit « espérer que l’appel sera examiné dans un délai raisonnable ».

Alerte info/Connectionivoirienne.net

Procès Jacques Mangoua : le vice-président du Pdci a été victime d’un « complot » (avocat)

Publié le Jeudi 10 Octobre 2019.

Par APA – Procès Jacques Mangoua. Le vice-président du Pdci a été victime d’un « complot » (avocat).
Abidjan le 09 octobre 2019. Les conseils du vice-président du PDCI-RDA Mangoua Jacques ont animé ce mercredi, une conférence de presse pour donner des informations sur la situation de leur client.

Le président du Conseil régional du Gbêkè (centre ivoirien) et vice-président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci, opposition), Jacques Mangoua, condamné à cinq ans de prison ferme pour détention illégale de munitions et d’armes blanches, a été victime d’un « complot », selon Me Luc Adjé, l’un des avocats de son Conseil.

« Quand je n’ai rien mis dans ma maison et que j’y retrouve quelque chose, vous pensez que ce n’est pas un complot, je ne peux pas vous dire qui est l’auteur du complot, mais c’est un complot et c’est trop gros », a dit Me Luc Adjé à la presse, en marge d’une conférence au siège du Pdci à Abidjan.

« Est-ce que vous connaissez quelqu’un qui va prendre des armes, aller les déposer chez lui et puis appeler la police pour dire que j’ai des armes chez moi ?», s’est interrogé Me Adjé, qui a fait observer que M. Mangoua a joint le préfet de Béoumi après avoir eu connaissance de cette affaire.

Il est reproché à M. Mangoua d’avoir introduit à sa résidence de N’Guessankro, bâtie sur 10 000 mètres carrés, « 991 munitions de guerre de 7,62mm, 49 munitions de fusils de type calibre 12 et 40 nouvelles machettes », découvertes le 21 octobre 2019 près d’une niche électrique dans l’arrière-cour.

Me Adjé a en outre fait savoir que M. Mangoua qui soupçonne l’auteur des faits, a « écrit au procureur » pour dire que selon les enquêtes qui ont été menées, il devrait aller interroger une personne qu’il a visée dans son adresse. Et ce, « avant qu’elle ne fuit ».

Inculpé pour détention illégale de munitions de guerre à sa résidence de N’Guessankro, M. Jacques Mangoua a été condamné le 3 octobre 2019 par le Tribunal de Bouaké à «5 ans de prison ferme, 5 ans de privation de droits civiques et 5 millions de Fcfa d’amende ».

«Ce procès me fait peur, parce que si quelqu’un jette quelque chose dans ma cour et on me met en prison parce qu’étant détenteur » il y a un problème, a lâché l’avocat du président du Conseil régional du Gbèkè, qui s’est dit opposé à ce verdict.

« Nous avons interjeté appel afin que le dossier soit transmis à la Cour d’appel de Bouaké », a annoncé Me Luc Adjé, avant de confirmer que son client « a été transféré » à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (MACA), la plus grande prison du pays.

En réponse au procureur qui soutient la thèse du juge sur le flagrant délit, évoqué lors d’une explication à la RTI 1 (télévision publique), dimanche, Me Luc Adjé a indiqué que le jeune de ménage qui garde les clés de la maison n’a pas vu de munitions le 18 octobre, mais a découvert lui-même ces munitions le 20 octobre 2019, ce qui montre que quelqu’un les y a déposé.

Poursuivant, l’avocat a relevé que le vice-président du Pdci, parti récemment allié au pouvoir, n’a foulé le sol de cette maison que lors des fêtes de Pâques en avril 2019, d’où l’on ne pouvait faire état d’une procédure de flagrance délit qui suppose que le fait est en cours ou vient d’avoir lieu.

« Je garde bon espoir que la décision qui a fait l’objet d’appel sera examinée dans un délai raisonnable », a conclu Me Luc Adjé, qui a soutenu l’acte de complot à l’approche de l’élection présidentielle d’octobre 2020, prévue dans un an.

AP/ls/APA

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1 réflexion au sujet de « Conseil régional du Gbêkê Côte-d’Ivoire: Les avocats de Jacques Mangoua dénoncent « un complot » »

  1. Eclairer « l’opinion publique » est appréciable en soi, mais refaire le procès MANGOUA en dehors du prétoire est une hérésie. Nous savons tous, qu’en fait de meuble, la possession vaut titre, sauf action en revendication (positive). C’est le droit (dura lex, sed lex). Cette disposition et la doctrine qui la sous-tend sont constantes et existent depuis très longtemps, et ceci, bien avant la survenance du cas MANGOUA.

    La difficulté pour la défense est de prouver ou démontrer un fait négatif, une impossibilité catégorique, et surtout comment faire tomber la présomption par des arguments juridiques. La thèse complotiste ne repose sur aucun fondement juridique et aucun élément sérieux, qui soit inattaquable. Il faut arrêter de vouloir tout politiser en Côte d’Ivoire. La défense est probablement piquée au vif, après les explications du Procureur, pour n’avoir pas contesté le choix de la procédure qu’elle remet aujourd’hui en cause, et pour n’avoir pas sollicité un complément d’enquête ou un simple renvoi, au regard des délais qu’elle remet aussi en cause dans cette affaire.

    Elle doit désormais démontrer, d’une part, que l’élément matériel de l’infraction, n’est pas pleinement constitué du fait que le prévenu n’a accompli aucun acte (usus, fructus) avec/sur la chose (corpus), qui puisse démontrer par ce comportement ou laisser présumer ou suspecter par celui-ci, sa qualité de détenteur/possesseur ou de proprétaire, et d’autre part, sur l’élément moral, le fait que le prévenu, tout en contestant sa qualité de propriétaire présumé (animus), n’a manifesté aucune intention en rapport avec la chose (indices attestant d’un plan ou d’un projet d’utilisation). Par ailleurs, relativement au contexte de commission du délit et de sa découverte matérielle, si elle estime que l’enquête est incomplète ou comporte encore des incohérences ou des contradictions, elle doit demander un jugement avant dire droit avec ouverture d’une information judiciaire confiée à un juge d’instruction ou un complément d’enquête avec contradictoire. Dès lors, le lien entre le parquet et le Ministère de la justice, sa tutelle, serait rompu, si tant est qu’elle soupçonne réellement une manipulation politique, mais elle parle plutôt d’un complot ourdi par un tiers, personne privée. Pourquoi donc y voir forcément la main du régime, quand l’intéressé lui-même soupçonne autre chose ?

    Conclusion : M. MANGOUA peut être COUPABLE ou INNOCENT, personne ne peut le dire ou l’affirmer aujourd’hui avec certitude. Il appartient uniquement à la Justice de le dire, en conduisant ce procès avec équité, diligence et indépendance. Nous n’avons pas le droit d’exercer une pression médiatique ou populaire sur elle. Elle a besoin de sérénité et nous devons lui accorder à priori le crédit du professionnalisme, de l’efficacité, de la transparence et de l’impartialité. Ayons un minimum de confiance dans notre magistrature et nos institutions, sinon c’est le chaos. Faisons attention à nos conduites sociales et politiques, et sachons raison gardée.

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