Vih-Sida Côte-d’Ivoire – “Il n’y a pas d’autres médicaments que les Antirétroviraux (Arv)” (Pnls)

Ce qu’il faut savoir sur la lutte et la progression de la maladie

Un important séminaire de formation à l’intention des journalistes sur la problématique de la lutte contre le Sida s’est tenu les 17 et 18 novembre derniers à Yamoussoukro. Plusieurs thématiques ont été abordées parmi lesquelles, la corrélation entre la propagation de l’infection à Vih et les violences basées sur le genre (Vbg).

Au cours des débats, les formateurs ont bien voulu lever l’équivoque sur les informations qui circulent en ville et dans certains journaux, selon lesquelles des personnes disent guérir le sida. ‘’En Côte d’Ivoire, il n’y a pas d’autres médicaments que les antirétroviraux’’, a tenu à préciser Dom Abla du Pnls, soutenue en cela par le consultant Dr Zérégbé Toh, médecin de son état. Tous deux ont expliqué qu’un médicament, au sens médical du terme obéit à un protocole de validation qui passe par des tests concluants. A ce jour, ont-ils indiqué aucun médicament contre le sida n’a encore été validé par les autorités en charge de la question. Ils ont conseillé les mesures jusque-là en vigueur. À savoir l’usage des préservatifs, le dépistage et la prise des Arv.

En ce qui concerne la propagation de la maladie, quelques chiffres émanant d’enquêtes de 2012 et de 2015 établissent que le taux de prévalence en Côte d’Ivoire est tombé à 3,7 % alors qu’il avoisinait les 12 % quelques années en arrière. Dans cette population, révèle une présentation faite par l’experte du Pnls :

– 460 mille personnes vivent avec le Vih en Côte d’Ivoire dont 250 mille femmes âgées de 15 ans et plus et 29 mille enfants de 0 à 14 ans.

– 23 118 décès dus au Vih ont été enregistrés.

On en déduit une forte féminisation de l’épidémie (4,6 % de femmes contre 2,7 % chez d’hommes). 62 % de femmes contre 75 % d’hommes n’ont jamais effectué de test de dépistage. 50,4 % de femmes contre 68,8 % d’hommes utilisent le préservatif au cours des rapports sexuels.

Face à ces chiffres assez effarants, les structures de lutte en Côte d’Ivoire estiment qu’il faut accentuer la sensibilisation. Celle-ci doit être principalement menée, selon elles, en direction des populations dites ‘’clés’’. Ce sont les personnes chez lesquelles la prévalence est élevée du fait de leurs orientations sexuelles, de leurs pratiques sexuelles, de leur statut juridique et de leur statut économique et social. On compte parmi ces groupes sociaux « les Travailleuses du sexe représentant 11,4 % des infectés – « Les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes » – les « usagers de drogues » et les « populations carcérales ».

Les experts ont convenu que ces groupes de personnes sont généralement victimes de stigmatisations. Ils ajoutent que ces stigmatisations sont dangereuses car elles peuvent entraîner des sentiments de honte, de culpabilité et d’isolement chez les personnes vivant avec le Vih. De même que certaines discriminations.

Par exemple, le fait de traiter une fille de prostituer, le fait de rejeter systématiquement un homosexuel, le fait d’isoler socialement un porteur du Vih sont autant de facteurs aggravants de la propagation de la maladie, selon les mêmes experts.

« Bien qu’une stigmatisation ait été déjà observée pour d’autres maladies infectieuses graves telles que la tuberculose, la syphilis ou la lèpre, celle liée au Vih/Sida apparaît plus sévère. (…) La stigmatisation associée à l’infection à Vih/Sida entraîne souvent une discrimination. Le droit d’être à l’abri de la discrimination est un droit humain fondamental qui s’appuie sur des principes universels et perpétuels de justice naturelle. La commission des droits de l’homme des Nations Unies a confirmé que la discrimination fondée sur une séropositivité au VIH (réelle ou présumée) est prohibée par les normes existantes des droits de l’homme. La stigmatisation et la discrimination sont à l’origine de la peur qu’éprouvent les personnes vivant avec le Vih à révéler leur statut sérologique et les autres personnes à se soumettre au test de dépistage », fait observer Dom Abla du Pnls dans son exposé.

Au total, les experts ont relevé que ces populations clés méritent notre attention et une approche plus humaine dans notre relation avec elles. Cela les sortirait de leur enfermement pour qu’elles se présentent dans les structures de prise en charge.

Ce séminaire de renforcement des capacités des hommes de média est le fruit d’un partenariat entre le Forum des directeurs de publication (Fordpci), Alliance Côte d’Ivoire et le Programme national de lutte contre le sida (Pnls).

S. Debailly de retour de Yamoussoukro
sdebailly@yahoo.fr

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1 réflexion au sujet de « Vih-Sida Côte-d’Ivoire – “Il n’y a pas d’autres médicaments que les Antirétroviraux (Arv)” (Pnls) »

  1. VIH-Sida , une imposture ! Comment en Afrique peut on continuer a colporter ces mensonges,il y a tant a faire pour une meilleure hygiene,la lute contre les vraies maladies !

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