Partis politiques suspendus au Mali: Le faux procès fait aux autorités maliennes

Le bilan de l’introduction ou de la réintroduction du multipartisme dans bon nombre de pays africains, à la fin de la guerre froide, au début de la décennie 90, est resté mitigé.

Dans certains pays comme le Mali, ou encore la Côte-d’Ivoire, ce bilan est carrément désastreux, car soldé par plusieurs milliers de morts dans les luttes pour le pouvoir qui s’en s’ont suivies.

En Côte-d’Ivoire, il a fallu qu’un semblant de dictature se mette en place avec Ouattara pour que le pays soit plus ou moins stabilisé.

Manifestations de partis d’opposition interdites, emprisonnement ou exil de leaders politiques majeurs, justice aux ordres ou justice des vainqueurs, élections parlementaires truquées, décès suspects de Premiers ministres, «rattrapage économique» au profit d’un seul groupe ethnique, découpage électoral tronqué, commission électorale non indépendante, manipulation de la constitution pour un 3e mandat présidentiel etc.

Malgré toutes ses nombreuses plaies, le pays a profité à gogo du béton et du goudron, vécu et survécu sa CAN, profité de milliards d’endettement du FMI, de l’AFD, bref, le pays est cité en exemple par les mêmes qui, aujourd’hui condamnent le Mali pour avoir interdit «temporellement» les activités des partis politiques.

Mais, ces mêmes critiques oublient que la Côte-d’Ivoire, comme nous venons de l’indiquer, a connu ses meilleurs années de stabilité et d’avancées économiques sans démocratie véritable. Car, aux 33 années « miracles » sous le parti unique d’Houphouët, sont venues s’ajouter les années du «semi autocrate demi democrate» Alassane Ouattara.

Peut-être le régime de transition idéal vers une démocratie plus adulte, moins dans les adultères, comme au Sénégal avec la paire Diomaye-Sonko ? Le temps nous le dira.

L’occasion donc, de rappeler aux sacrosaints adeptes de la démocratie que la Chine est devenue la Première puissance économique mondiale sans partis politiques.

Faut-il aussi leur rappeler que les pays du Golfe comme le Bahreïn, le Qatar, l’Arabie Saoudite, les Émirats Arabes Unis etc. sont ce qu’ils sont, sous nos yeux, sans partis politiques.

A-t-on une fois vue l’ONU demander à la Chine d’autoriser les partis politiques autres que le parti communiste chinois ?

Pourquoi dans le cas du Mali l’ONU en fait-elle immédiatement un problème, sans analyses approfondies auparavant.

Quel est le degré de démocratie dans les cultures et traditions ancestrales maliennes ?

Du coup, on cherche encore à imposer le modèle occidental avec le bilan que nous avons indiqué en début de ce texte ?

Ne nous leurrons pas. La démocratie n’est pas faite pour tous les peuples, partout, et dans le même temps.

Levons les embargos financiers et de marchandises contre le Mali, rétablissons l’approvisionnement du pays en électricité et carburants, demandons à la Côte-d’Ivoire de ne plus sevrer le Mali, et vous verrez que tout ou presque rentrera dans l’ordre.

Parce que à la base, les êtres humains sont, des Homo œconomicus.

En conclusion, nous dirons qu’il y a plusieurs modèles à domestiquer. Il n’y a pas un modèle universel qu’on appelle démocratie !

#AGD

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2 réflexions au sujet de “Partis politiques suspendus au Mali: Le faux procès fait aux autorités maliennes”

  1. C’est alléchant de surfer sur les commentaires d’ordre général comme la démocratie n’est pas faite pour tous. Qu’est-ce qui rend un peuple comme le Sénégal qui a des caractéristiques socioculturelles et historiques comparables au Mali plus habilité au jeu démocratique et pas le peuple malien. Rien. La démocratie marchait bien au Mali jusqu’à ce que de petits égoïstes en quête de célébrité l’ait détruit. IBK finissait tranquillement ces quelques mois restant et si les voyous armés avaient des arguments de souveraineté ou souverainiste ils n’avaient qu’à parcourir les contrées du Mali et convaincre les populations à voter pour eux. C’est de cela qu’il s’agit. Prendre quelques amis et prendre des armes pour détruire les institutions c’est purement du vandalisme de voyou pur et dur. En voici la preuve par 4: Si la démocratie est si mauvaise, pourquoi le putschiste a-t-il fait un référendum qui par définition fait partie de l’essence même de la démocratie ? Pire, pourquoi encore ce putschiste dit-il en noir sur blanc dans cette nouvelle constitution que LE COUP D’ÉTAT SONT UN CRIME IMPRESCRIPTIBLE ? Pourquoi donc ? Si c’est si délicieux et vertueux pourquoi donc la condamner ?

    Clairement, cet auteur est un gros ignorant qui n’a aucune idée de la réalité au Mali.

    Voilà pratiquement 4 ans que les putschistes sont arrivés promettant monts et merveilles. Ils ont simplement et purement échoué. Et ils n’ont plus aucune solution ou boucs émissaires à produire. C’est la seule raison pour laquelle afin de conforter leur dictature et pour ne rendre compte à personne ils suspendent tous les partis politiques.

    In fine, NON, la démocratie n’est pas le problème au Mali. Ce sont plutôt les colonels qui grossissent dans leur salons climatisés qui posent problème pendant que le peuple souffre plus durementque sous IBK. En plus, cet auteur s’exprime librement en CIV sans crainte mais au Mali tu aurais disparu. Donc, soyez moins un intellectuel corrompu ou minable à la moelle qui jouit des bienfaits de la démocratie et pense que le Malien moyen ne devrait pas en jouir également. Juste un observateur de passage…

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