À Yamoussoukro en Côte-d’Ivoire des handicapés moteurs retrouvent l’usage de leurs membres

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Ange TIEMOKO-

Agrippé à une béquille à quatre roues, un petit garçon d’à peine trois ans, les pieds flegmatiques, s’efforce de faire quelques pas en avant avec l’aide d’un médecin, au milieu d’autres patients venus se faire traiter au centre de rééducation “Mié-N’gou” de Yamoussoukro, dans le centre ivoirien.

Qu’ils soient enfants, jeunes ou adultes, une dizaine de personnes, accidentées moteurs à la naissance ou du fait d’un choc se retrouve pratiquement tous les jours au centre Mié-N’gou, pour suivre des exercices physiques qui pourront les aider à retrouver l’usage de leurs pieds et souvent de leurs bras.

Situé derrière la mosquée principale (centre-ville) de Yamoussoukro, “Mié-N’gou” qui signifie en langue locale Baoulé : “mon prochain”, est un espace de rééducation et de réadaptation fonctionnelle qui reçoit des patients de tous âges.

Née en 2010 avec des genoux recurvatum (déformation du genou, avec des pieds retournés vers le dos), Esther, sept ans, a “marché correctement, après deux mois de traitement”, affirme émue, l’assistante de direction du centre, Marie-Lydie Koutouan, attestant qu’”elle va aujourd’hui normalement à l’école, comme les enfants de son âge”.

Tout comme Esther, Gwladys N’Guessan, la trentaine (enseignante dans un collège de la ville), Saint-Martin, élève du primaire en Cours élémentaire 1ère année (CE1), et près de 7.000 autres patients “ont retrouvé la normalité de leurs membres, après quelques mois de rééducation, dans ce centre, depuis sa réouverture en 2007”, affirme Mme Koutaouan.

“Quand les patients sont assidus aux séances qui consistent essentiellement en des exercices adaptés et des massages musculaires, les résultats sont satisfaisants”, confie sœur Joséphine-Agnès Pénakiopan, de la congrégation notre dame de la paix, directrice du centre Mié-N’gou.

“Vous savez, ce n’est pas facile de se réveiller du jour au lendemain et de constater qu’on ne plus marcher. Comprenez que ce sont beaucoup d’espoir perdus pour ces personnes et leurs familles. Nous sommes donc là pour les accompagner moralement et spirituellement”, explique la directrice.

En général, la dizaine d’accidentés moteurs qui arrive au centre chaque semaine est victime de handicap moteur, physique, d’infirmité motrice cérébrale (IMC), et d’accident vasculaire-cérébral (AVC).

Des bénévoles passionnés malgré la vétusté du centre

Construit en 1978, ce centre de rééducation fonctionnelle était jusqu’en 1998, un lieu d’accueil pour les personnes mal voyantes, les démunis, mendiants et handicapés de la région de Yamoussoukro, pris en charge par le président Felix Houphouët-Boigny (premier chef d’Etat ivoirien).

Depuis 2000, la gestion de ce “centre, délabré”, d’une capacité d’accueil de 250 places comprenant des dortoirs, “non-fonctionnels” et des salles polyvalentes, est assurée par des religieuses de la congrégation notre dame de la paix.

“Ici, nos huit bénévoles et nous travaillons dans des conditions précaires, exclusivement grâce aux dons des bonnes volontés, mais surtout motivés par la passion”, indique avec un brin de fierté, sœur Joséphine-Agnès Pénakiopan.

La promiscuité à Mié-N’gou oblige les enfants et les adultes à être soignés ensemble, dans une même salle. Du coup, ces enfants “ont peur, quand ils voient ces adultes souffrir”, a regretté Marie-Lydie Koutouan, plaidant pour “la création d’une salle de rééducation spécialisée pour enfants et une réhabilitation totale du centre”.

Alerte info/Connectionivoirienne.net

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1 réflexion au sujet de « À Yamoussoukro en Côte-d’Ivoire des handicapés moteurs retrouvent l’usage de leurs membres »

  1. Qu’elles sont belles ces « success stories » émanant de ce centre (devenu) de fortune qui tant bien que mal continue de faire des miracles !

    Cet article devrait constituer un S.O.S. au gouverneur Thiam du DA. Aucun gouvernement dans aucun pays du monde ne peut être omniscient devant les innombrables problèmes des populations. Voilà pourquoi, il y’a des maires et autres gouverneurs qui doivent ou bien les régler sur place ou bien faire des mains et des pieds auprès du gouv. et autres sources de financements pour faire une différence.

    Vivement qu’il y ait un découplage entre adultes et enfants dans cet espace !

    Grand MERCI au passage aux réligieuses de la Congrégation Notre Dame de la Paix pour ce travail angélique qu’elles abattent chaque jour que Dieu fait.

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