Banny sollicite une trêve auprès des journalistes

Photo connectionivoirienne.net

Par Anassé Anassé

Besoin d’explication, mais surtout nécessité de se faire comprendre et recueillir l’adhésion des acteurs des médias pour la réussite de sa mission. C’est le but recherché par le président de la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation (CDVR), en échangeant hier en fin de soirée avec la presse, dans les bureaux annexes de la CDVR à la Riviera Golf. Cette rencontre s’est déroulée en marge des consultations que Charles Konan Banny a eues avec des acteurs politiques. Notamment le président de l’Union démocratique et citoyenne (UDCY), Mel Eg Théodore, Félix Akoto Yao, candidat à l’élection présidentielle d’octobre 2010 et Augustin Laurent Dona-Fologo, premier vice-président du Congrès national de la résistance pour la démocratie (CNRD). Le président de la CDVR a jugé utile d’apporter quelques clarifications sur les activités menées par l’institution qu’il dirige, car ces derniers jours certains journaux ont soulevé des préoccupations relatives à la lenteur du processus de réconciliation nationale, voire un manque de visibilité des actions de visibilité des actions posées par la CDVR. Banny a lancé un appel à tous les Ivoiriens, et plus particulièrement à la presse, à se mobiliser autour de cette «cause et cette mission d’intérêt natio-nal». «Sans vous renier ni renier vos lignes éditoriales, je sollicite une trêve des journalistes en tant qu’acteur de cette cause nationale pour mettre ensemble tous nos moyens en vue de la conduire à bon port. Je vous invite à vous mettre au diapason de la réconciliation nationale. Rassemblons-nous autour de ce qui nous unit plutôt que de ce qui nous divise, c’est-à-dire notre pays, notre nation». C’est le plaidoyer que le président de la CDVR a fait en direction de la presse. Pour motiver sa requête, Banny a souhaité établir un partenariat dynamique, pour ne pas dire «gagnant-gagnant» entre la CDVR et tous les acteurs des médias. «Investissons ensemble dans la réconciliation, car ça rapporte gros (…). C’est un investissement économiquement et socialement rentable. Car c’est la cohésion sociale et la paix qui feront revenir les investisseurs qui vont créer des emplois pour notre jeunesse», a indiqué Banny. Pour bien faire comprendre la méthodologie de la CDVR, son président a expliqué qu’il ne sert à rien de courir, mais qu’il faut partir à point, pour reprendre la belle formule des Fables de la Fontaine. «Les questions que les Ivoiriens se posent, c’est qu’on ne voit pas la réconciliation, la CDVR va à pas d’escargot, ça n’avance pas, etc. J’ai dit au départ: «allons doucement, doucement, car nous sommes pressés». On avance méthodiquement parce qu’on ne veut pas faire de faux pas, sinon on va retomber dans une crise plus grave. Donc ne nous précipitons pas, l’essentiel c’est d’arriver à bon port», a suggéré Banny devant l’impatience compréhensible de ses conci- toyens. Le président de la CDVR a donc préconisé la prudence, car selon lui, dans 2 cas sur 3, lorsqu’on se précipite pour aller à la réconciliation, on rechute. «Vous savez que quand un corps est en convalescence et qu’il rechute, c’est souvent fatal. Donc il faut qu’on prenne toutes les précautions», a conseillé Charles Konan Banny. Le président de la CDVR a annoncé qu’une des étapes cruciales du proces-us de la réconciliation sera les audiences publiques. «Il y aura de grands procès, la grande rencontre entre les victimes et les bourreaux. Nous préparons ce qu’on ations nationales, qui seront des moments de grande catharsis générale. Car notre principe est : ni vengeance, ni impunité», a averti Banny.

L’Inter

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