Côte d’Ivoire – Ocampo est parti

Le procureur de la CPI achève sa visite en Côte d’Ivoire

ABIDJAN (AP) — Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) Luis Moreno-Ocampo, qui a achevé dimanche une visite officielle de deux jours en Côte d’Ivoire, a fait savoir qu’entre trois et six personnes devraient faire l’objet d’une enquête de la CPI pour des actes commis lors des six mois de crise qui ont suivi la présidentielle de novembre 2010.

Le procureur de la CPI n’a pas donné les noms des suspects potentiels. « Je ne sais pas encore », a-t-il dit, précisant que la cour se concentrerait sur les principaux responsables. Il a invité les autorités ivoiriennes à enquêter sur d’autres suspects éventuels.

Le 3 octobre dernier, la chambre préliminaire de la CPI, premier tribunal international permanent chargé de juger les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité, a autorisé l’ouverture d’une enquête sur les violences perpétrées en Côte d’Ivoire après le second tour de la présidentielle du 28 novembre 2010.

Le procureur de la CPI n’a pas exclu que la cour examine aussi des faits commis avant le 28 novembre 2010. La chambre préliminaire de la CPI lui a en effet demandé de fournir toute information supplémentaire sur des crimes relevant de la compétence de la cour qui auraient pu être commis entre 2002 et 2010.

Les organisations de défense des droits de l’Homme ont appelé la CPI à enquêter sur les violences commises depuis la tentative de putsch de 2002 qui avait entraîné une partition de fait entre le Nord tenu par les rebelles des Forces nouvelles et le Sud contrôlé par Laurent Gbagbo.

Une nouvelle crise a éclaté après la présidentielle de novembre 2010, le président sortant Laurent Gbagbo refusant de céder le pouvoir à son rival Alassane Ouattara, dont la victoire avait été reconnue par les Nations unies et l’Union africaine. Les forces d’Alassane Ouattara, appuyées par les forces françaises de l’opération Licorne et les casques bleus de l’ONUCI, l’opération des Nations unies en Côte d’Ivoire, ont pris le contrôle d’Abidjan et arrêté Laurent Gabgbo en avril dernier.

Lors de sa visite ce week-end, le procureur de la CPI n’a pas rencontré l’ancien président ivoirien mais précisé que la cour transmettrait probablement une requête pour l’interroger via ses avocats. Luis Moreno-Ocampo s’est en revanche entretenu avec le président Alassane Ouattara, le Premier ministre Guillaume Soro ainsi que des victimes des violences, des membres de l’opposition ivoirienne et avec le président de la commission de réconciliation récemment formée.

Le procureur de la CPI a quitté dimanche la Côte d’Ivoire, a-t-on appris de source officielle.

L’organisation de défense des droits de l’Homme Human Rights Watch basée aux Etats-Unis estime que plus d’une dizaine de personnes dans chaque camp, dont Laurent Gbagbo, ont poussé les combattants à commettre des crimes de guerre et probablement des crimes contre l’humanité lors des violences qui ont suivi la présidentielle.

La Côte d’Ivoire n’a pas ratifié le statut de Rome instituant la CPI mais a accepté en 2003 de reconnaître la compétence du tribunal international. AP

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