Le Congrès panafricain pour la justice et l’égalité des peuples (COJEP) a vigoureusement dénoncé, ce mercredi 4 juin 2025, ce qu’il qualifie de « faux judiciaire d’État » dans l’affaire ayant conduit à la radiation de Charles Blé Goudé de la liste électorale définitive. Lors d’une conférence de presse, le parti a accusé le pouvoir en place d’avoir sciemment instrumentalisé la justice pour écarter son leader de la scène politique à l’approche de l’élection présidentielle d’octobre.
Selon Me Serge Ouraga, porte-parole du COJEP, Blé Goudé a été condamné par contumace en 2019, à Abidjan, pour des faits déjà jugés par la Cour pénale internationale (CPI), alors qu’il se trouvait encore détenu à La Haye. Le parti dénonce une « fraude judiciaire préméditée », fondée sur un mandat d’amener délivré « en toute connaissance de cause », bien que l’accusé soit publiquement incarcéré à l’étranger à cette période.
« Tout le monde savait que Charles Blé Goudé comparaissait publiquement à la CPI. Il est donc inacceptable qu’un tribunal ivoirien ait pu prétendre le convoquer sans réponse, et le juger en son absence », a affirmé Me Ouraga, estimant que la procédure a été utilisée comme outil de manipulation politique.
Une stratégie d’« épuration politique »
Le COJEP ne se limite pas à contester l’affaire Blé Goudé. Le parti évoque une « épuration politique systématique » visant à éliminer du jeu électoral plusieurs grandes figures de l’opposition, dont Laurent Gbagbo, Tidjane Thiam et Guillaume Soro, également absents de la liste électorale définitive. Pour le parti, ces exclusions ne résultent pas d’un traitement administratif neutre, mais relèvent plutôt « d’une stratégie d’élimination orchestrée par le pouvoir en place ».
Le parti affirme que ces radiations massives compromettent la crédibilité du scrutin présidentiel à venir. Il appelle la communauté internationale à se saisir du dossier et à « agir sans délai pour garantir un processus électoral inclusif, juste et transparent ».
Commentaires Facebook