Rapport de la Cour des comptes / Graves dérapages constatés :  »Des mécanismes de reddition de comptes plus robustes doivent être instaurés » (Analyste)

Notre pays, récemment épinglé par la Cour des Comptes dans son rapport annuel, se retrouve une fois de plus plongé dans un scandale financier, une crise de gouvernance mettant en lumière des aspects inquiétants de la gestion des affaires de l’État. Les révélations de conspiration impliquant l’ONECI et la SNEDAI, ainsi que d’autres structures, soulignent un échec systémique dans le transfert des fonds du contribuable à l’État, exposant ainsi la population à des risques inflationnistes accrus. Ce problème, associé à d’autres scandales tels que celui du FER avec pas moins de 100 milliards détournés, celui des 20 milliards du guichet unique, 40 milliards pour la rénovation des universités, et récemment celui du stade d’Ebimpé, constitue une transgression grave, soulign  ant l’incapacité de l’administration à assurer une gestion transparente et responsable.

Au cœur de cette problématique persistante se trouve la gouvernance défaillante caractérisant les quinze années de pouvoir du président Alassane Ouattara et du RHDP. La mauvaise gestion des biens publics se traduit par des conséquences directes sur la vie quotidienne des Ivoiriens, avec des augmentations successives des taxes, des TVA et des irrégularités fiscales. Cette situation crée un fardeau économique injuste pour la population, accentuant les inégalités et laissant les citoyens ordinaires payer le prix des erreurs de l’administration.

L’injustice dans la distribution des richesses nationales s’étend également aux entreprises d’État, où certains dirigeants s’enrichissent démesurément par rapport à la majorité. L’écart entre un milliardaire individuel et des milliers de personnes luttant pour subvenir à leurs besoins souligne l’échec des priorités dans certaines sphères de la société ivoirienne. Une telle  disparité exige des mesures immédiates pour rétablir l’équité et restaurer la confiance des citoyens.

Face à ces enjeux criants, il est impératif que le gouvernement adopte des solutions audacieuses. La lecture attentive des rapports de la Côte d’Ivoire entre 2016 et 2022 révèle des détournements de fonds significatifs et des impacts économiques préjudiciables. La transparence doit être renforcée, et des sanctions plus sévères et dissuasives doivent être mises en place pour ceux qui abusent de leur position. Le renforcement structurel de la Cour des Comptes est nécessaire pour garantir une gestion plus responsable et éthique.

En outre, des mécanismes de reddition de comptes plus robustes doivent être instaurés, et les autorités doivent favoriser la participation citoyenne dans la supervision des dépenses publiques. Un engagement sincère envers la lutte contre la corruption, accompagné d’une collaboration accrue avec des organisations internationales, est essentiel pour restaurer la crédibilité de l’État ivoirien. Les citoyens doivent être informés de manière transparente sur les actions entreprises, favorisant ainsi une confiance renouvelée dans le processus de gouvernance.

En tout état de cause, la crise de gouvernance en Côte d’Ivoire révèle un besoin pressant d’actions concertées pour remédier aux maux profonds qui entravent le progrès du pays. Une gouvernance plus transparente, éthique et responsable est impérative pour garantir le bien-être de la population et libérer le potentiel d’une nation autrement riche.

Ahouman Gaël Lakpa,

Citoyen Ivoirien,

Auteur-Écrivain :

Poète, Romancier et Dramaturge,

Analyste Sociopolitique.

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2 réflexions au sujet de “Rapport de la Cour des comptes / Graves dérapages constatés :  »Des mécanismes de reddition de comptes plus robustes doivent être instaurés » (Analyste)”

  1. Le moins que l’on puisse dire, c’est merci à la Cour des comptes pour le travail pointu abattu comme prévu par la Constitution. Comme je le disais tantôt en tant qu’observateur Ouattara est maintenant au pied du mur. Il doit montrer aux Ivoiriens qu’il n’est pas complice par inaction et que la bonne gouvernance tant prônée n’est pas un vain mot. OUATTARA DOIT SÉVIR ET FRAPPER TRÈS FORT SUITE AU TRAVAIL IMPECCABLE DE LA COUR DES COMPTES… Des millions d’Ivoiriens et Ivoiriennes observent…

  2. « Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé » (Lamartine)

    Oui, un être nous manque cruellement en Côte d’Ivoire, et il se nomme Alassane Dramane Ouattara. Pas sa pâle copie qui traîne ses guêtres au Palais (ou Mougins et Assinie), mais l’original, celui de l’intervalle 1990-1993. Nommé Premier Ministre de feu Félix Houphouët-Boigny, cet homme ouvrira les yeux aux Ivoiriens sur la cruelle réalité du monde moderne que nous avions ignoré depuis des décennies : sa santé, on la paye de sa poche ; l’instruction de ses enfants, on la paye de sa poche ; les véhicules d’Etat aux plaques jaunes ont pour fonction de servir des missions spécifiques, et non de faire la tournée des bars, maquis et hôtels le weekend ; la fonction de fonctionnaire oblige à remplir le quantum minimum conclu par l’acceptation du salaire versé, si petit soit-il ; les chefs de services, directeurs généraux et centraux, ministres, etc ne sont nommés que sur la base d’une compétence reconnue et non pas du clientélisme, du népotisme, du favoritisme, du tribalisme, du régionalisme, et autres affinités ; etc.

    Mais où diantre est-il passé, cet homme, quand les scandales s’accumulent sous sa gouvernance ? Surfacturations de travaux, travaux approximatifs, dépassements budgétaires, corruption à visage découvert, évaporations financières, indélicatesses non-sanctionnées et tout ceci quand le peuple face à la hausse vertigineuse du coût de la vie, doit se serrer la ceinture. Pas plus tard que ce matin, je vois sur les réseaux sociaux que le CHU de Treichville s’est doté d’un autocom à 65 millions FCFA !!!! Un simple autocom ! Les exemples surabondent, qui démontrent que ce pays va à vau-l’eau… Pour parler comme l’Ivoirien d’Adjamé, « si on veut tout citer, on va pas quitter ici ».

    Il est grand temps qu’advienne un homme neuf à la tête de l’Etat. Un homme qui n’a pas encore eu le temps de développer des relations « incestueuses » avec du personnel politique dont il ne pourra plus se défaire, ni les sanctionner pour leurs indélicatesses. Les Occidentaux, nos devanciers sur le chemin du développement, l’on si bien compris qu’ils se donnent des mandats courts de 4-5 ans, renouvelable une seule fois. Cela évite l’oxidation qui survient inéluctablement car, il est bien connu que « pierre qui roule n’amasse pas mousse ». Vivement un autre Ouattara du début des années 90 !

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