Quand Simone Gbagbo met Laurent Gbagbo à l’épreuve en Côte-d’Ivoire: Décryptage d’une « sortie »

Par Théophile Kouamouo

La guerre des Gbagbo n’aura pas lieu. C’est ce qu’il faut retenir de la dernière prise de parole de Simone Ehivet Gbagbo. La première allocution formelle depuis le retour de Laurent Gbagbo le 17 juin dernier.

Depuis cette date, l’ancien numéro un ivoirien a posé plusieurs actes visant à faire comprendre à tous qu’entre lui et celle qui a partagé sa vie et son destin politique durant près de 40 ans, c’est fini et bien fini. Arrivée en fanfare au bras d’une autre, scénographie ambiguë à l’aéroport d’Abidjan Port Bouet, communiqué d’avocat rédigé de manière cavalière pour annoncer son intention de divorcer, hommage à sa compagne Nady Bamba lors de son discours de Mama… Des actes publics qui ont suscité des milliers de commentaires, et des divisions faisant planer le spectre d’une nouvelle fracture au sein du FPI.

Bref. On attendait que Simone parle. Simone a parlé. Et son message principal est la dissociation de sa vie privée et de la trajectoire politique de son parti et de son pays. «Ne donnons donc aucune place à l’amertume, à la rancune, à la douleur, à la déception et à la colère. Levons-nous plutôt et avançons nos yeux fixés sur la vision. Tout va bien », a-t-elle martelé. Une vision, un projet de société, qu’elle continue de partager avec Laurent Gbagbo.

Un Laurent Gbagbo qui est, d’une certaine manière, mis à l’épreuve. D’autant plus que l’effet de contraste entre sa posture et celle de la cofondatrice du FPI n’est franchement pas à son avantage…

La balle est dans son camp. Pourra-t-il lui aussi dissocier son conflit matrimonial de sa camaraderie politique ? Pourra-t-il participer à un secrétariat général ou à une réunion du comité central de son parti en présence de Simone Ehivet Gbagbo ? Pourra-t-il enfin prononcer son nom pour lui rendre l’hommage qui lui est dû ? Arrêtera-t-il la main de ceux qui, parmi ses obligés, orchestrent des campagnes dont le but est de provoquer le schisme tant redouté pour, d’une certaine manière, accomplir le divorce privé par une rupture politique ? En gros, saura-t-il prouver qu’il n’est pas devenu un homme sous influence, qui place les susceptibilités de celle dont il partage désormais ouvertement la vie au-delà de l’intérêt de son parti et de son pays ?

L’avenir nous le dira. Très très vite.

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