Offensive rebelle Tchad: N’Djamena gagnée par la panique ce lundi, qui pour sauver Déby, le dictateur ?

Qui va aider Idriss Déby, le dictateur tchadien depuis plus de 30 années au pouvoir, qui vient de s’octroyer un énième (6e) mandat après une mascarade d’élection présidentielle tenue le 11 avril dernier ?

Aux dernières nouvelles, Macron hésiterait encore à lui venir en aide comme ce fut le cas à maintes reprises par le passé. Ce refus du président français se heurterait à une forte opposition de plusieurs hauts gradés français, souhaitant venir en aide au dictateur.

Selon plusieurs observateurs Déby part cette fois-ci fragilisé face à la coalition de plusieurs groupes rebelles descendue du nord du Tchad. Les analystes avancent comme arguments de profondes divisions au sein des forces armées suite à la récente présidentielle, qui a vu des contestataires (certains membres du clan qui gouverne) jetés en prison ou portés disparus. A la grogne au niveau de l’armée s’ajoutent, la crise économique due au covid-19, mais surtout la grande corruption au sein de la classe dirigeante.

Sylvie Kouamé

Les habitants de Ndjamena gagnés par l’inquiétude

L’armée affirme avoir tué plus de 300 rebelles dans des combats, samedi, contre une colonne du Fact, le Front pour l’alternance et la concorde au Tchad. Ndjamena annonce également cinq morts dans ses rangs. Du côté du Fact, on reconnaît ce lundi matin 19 avril, qu’une des colonnes de la rébellion, colonne composée d’une trentaine de véhicules, est portée disparue depuis les combats de samedi. Pendant ce temps, à Ndjamena, la plus grande inquiétude s’est installée dans la population.

Un restaurateur qui demande instamment à ses clients de vider leur plat et partir, des enfants apeurés qui quittent leur école en courant, des fonctionnaires qui sortent précipitamment de leurs bureaux… Il y avait de la panique dans la capitale, ce lundi, en fin de matinée.

Depuis plusieurs jours, les rumeurs les plus folles circulent sur une éventuelle attaque rebelle. Des rebelles qui ont affronté samedi, dimanche et lundi, les forces gouvernementales dans le Borkou et le Kanem, dans le nord-ouest du Tchad.

Ce lundi, en fin de matinée, plusieurs chars ont été positionnés au point névralgique de Ndjamena, dans le périmètre de la présidence, ce qui a suffi à semer la panique dans la capitale.

Le gouvernement, qui n’avait pas annoncé qu’il s’agissait de mesures préventives, a tenté de se rattraper par la voie du ministre de la Communication, qui a tweeté : « Je tiens, par ma voix, à rassurer qu’il n’y a rien qui puisse justifier la panique dont est prise une partie de la population, à cause de la propagande malveillante entretenue sur les réseaux sociaux. J’appelle donc au calme. »

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