Par Pierre Soumaré
L’envoi des premiers signaux de l’attractivité de la CI et l’apparition de son potentiel sur le marché international. Dans cette configuration, on parle de marché émergent (opportunité d’investissement pour la finance mondiale caractérisée par une croissance remarquée au plan national). C’est ce concept financier (1981, Antoine van Agtmael, SFI-Banque Mondiale), qui par extension, sera à la base de celui de pays émergent. Nous sommes en train d’assister à la naissance d’un phénomène qui n’appartient à aucune catégorie de la pensée économique, qu’on a appellé par convention et par défaut « l’émergence ». Un pays, un marché émerge du lot, dans le contexte de la mondialisation économique.
Dès lors, on peut dire que l’émergence est enfin véritablement en route en CI, puisqu’elle émet ses premiers signaux, que vient renforcer la modification structurelle de son PIB avec la montée en puissance de son secteur secondaire (second signal fort) qui affiche un taux de première transformation autour de 35 % avec une ambition de 50% dans le court terme (2019-2022), afin de rendre son économie plus résiliente et de lancer la phase de sa mécanisation et de pré- industrialisation (atteinte du seuil de l’industrialisation de masse). Cependant, de nombreux obstacles demeurent encore: la persistance du phénomène de la corruption, la faiblesse de la pression fiscale et de son assiette (16% contre une norme UEMOA de 20% et 40% pour l’OCDE), la réduction du déficit (4% en 2018) avec le dégagement de marges budgétaires plus fortes, la faiblesse de la bancarisation et du crédit à l’économie, la qualité du dialogue social et politique qui comporte encore des risques.
En conclusion : d’une part, l’amélioration du climat des affaires est une condition nécessaire pour capter les opportunités d’investissement privé qui s’ouvent ainsi au pays ( plus fort potentiel commercial au monde), en vue de maintenir dans le moyen terme un régime de croissance soutenu, et d’autre part, l’attractivité du pays doit désormais se concevoir de manière globale et multisectorielle en partant des services publics de base au bon fonctionnement de l’Administration en passant par les infrastructures de base à tous les échelons de l’activité. Tous les indicateurs sont en progression et sont orientés dans la bonne direction. Autrement dit, la dynamique est saine avec un endettement maîtrisé, une croissance solide, un leadership éclairé et crédible, une gouvernance à améliorer. Il nous reste à constrruire désormais une paix durable. Et si l’ennemi de la Côte d’Ivoire, son principal obstacle, étaient les Ivoiriens eux-mêmes, la Côte d’Ivoire ?
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