Côte-d’Ivoire: Dahi Nestor et ses camarades interpellés pour avoir « commenté » les propos de Bédié

Intimidation de l’opposition pro-Gbagbo ?

On en sait un peu plus sur les raisons de l’interpellation lundi soir, du secrétaire national de la Jfpi Dahi Nestor et ses camarades membres de son cabinet.

Selon une source témoin de l’affaire, les quatre responsables du parti de Gbagbo en ce moment en garde à vue à la préfecture de police d’Abidjan Abobo, ont été dénoncés par un agent en civil qui les accuse d’avoir commenté les propos tenus par le président du Pdci le 5 juin 2019 à Daoukro. Des propos condamnés par le gouvernement et qui ont fait l’objet d’une conférence de presse de mise au point de Jean Louis Billon du secrétariat exécutif du Pdci, le même lundi.

Leur mise aux arrêts est intervenue le lundi 10 juin 2019 aux environs de 19 h 30 dans la commune de Yopougon, à l’allocodrome de Niangon Sud (un lieu public de restauration) où ils étaient venus achever une séance de travail commencée chez le secrétaire national à domicile. Cette séance visait à préparer une réunion du secrétariat général de leur parti qui se tient dans quelques jours.

L’accusateur qui a joint la police aurait informé ses collègues que Dahi et ses camarades dans leur commentaire en guise de causerie ont pris fait et cause pour le président du Pdci qui distillerait selon le communiqué du gouvernement la haine pour les étrangers. Voici toute l’affaire qui les a conduits à la préfecture de police où ils ont été rejoints mardi matin par Me Dako Zahui Toussaint, leur avocat. On ne sait pas encore si l’informateur se présentera à l’interrogatoire.
Mais cette nouvelle interpellation de Dahi Nestor intervient un an après sa libération de la Maca où il a purgé une peine de 30 mois pour ‘’discrédit sur décision de justice’’. Son état de santé reste préoccupant car il souffre depuis novembre 2018 d’un mal pernicieux qui l’a éloigné de ses activités politiques. Il a marqué son retour sur la scène il y a quelques mois mais reste la plupart du temps à la maison où ses camarades viennent le trouver pour débattre de la conduite des affaires au secrétariat national de la Jfpi.

Si la procédure qui s’ouvre à leur encontre devait se poursuivre, la justice laisserait ainsi la proie pour l’ombre. L’on comprendrait mal pourquoi elle est impuissante face à l’auteur des propos, lequel les assume, pour arrêter de simples ‘’commentateurs’’ si on s’en tient à la cause ci-dessus évoquée.

SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr

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