Un petit appartement de 2 pièces remis aux enfants Boundy – Maman Hadja, une grande militante Rdr se révolte

Par Connectionivoirienne

« La Côte d’Ivoire n’est pas la chasse gardée d’un groupe, il faut libérer les prisonniers politiques »

Le Collectif pour la restauration de la dignité des orphelins Boundy (Credo), un groupement informel créé à l’occasion du litige foncier qui oppose les héritiers de Souleymane Boundy, un particulier, au richissime homme d’affaires ivoiro-turc Ali Fawaz, a remis ce samedi, à Marcory, les clés d’un appartement de fortune après des semaines de travaux. Là, à l’endroit même où l’homme d’affaires avait tout rasé au motif qu’il a acquis le terrain à hauteur de 25 millions. Le petit appartement de 2 pièces est le fruit de la solidarité entre des mouvements de la société civile et des personnes de bonne volonté dont Maman Hadja Thiéro Maïka Touré, une militante Rdr, fonctionnaire à la retraite qui a battu le pavé à Bouaké pour Alassane Ouattara en 2010 et qui a découvert cette histoire sur les réseaux sociaux. Elle a dès lors pris à son compte le combat des orphelins Boundy, victimes, selon elle, d’une injustice flagrante.

Marraine de la cérémonie de remise de clés, Hadja Touré n’a pas mâché ses mots pour fustiger le régime ivoirien qu’elle a accusé de faiblesse dans cette affaire où tous les membres du gouvernement compétents pour la régler, ont démontré leur impuissance. Pour elle, cet imbroglio diplomatico-judiciaire révèle un pan de l’échec de la politique sociale du gouvernement Rdr. C’est pourquoi elle dira sans retenue :

« Nous avons en face de nous des gens sourds. Comment pouvons-nous être des sans domiciles fixes dans notre propre pays et dire qu’on veut être émergents ? Nous remercions tous ceux qui ont œuvré dans l’ombre et au grand jour pour cette victoire. Il faut que notre pays se réconcilie. Mais une réconciliation vraie. La Côte d’Ivoire n’est pas la chasse gardée d’un groupe. Il faut qu’on libère les prisonniers politiques car leur présence en prison n’a pas de sens. Tous les Ivoiriens sans exception doivent bénéficier de la croissance », a-t-elle dit devant le représentant du maire Aby Raoul, visiblement gêné par le ton du discours de la vieille dame. A son tour de parole, M. Assalé, qui est le secrétaire général de la mairie, a dit que le maire restait solidaire de la famille. Il a remis une enveloppe de 100 mille francs et 5 bons d’achat pour les enfants de la famille en cette veille de noël.

Plusieurs organisations qui ont contribué à cette lutte se sont également prononcées à travers leurs responsables. Pour le compte du Credo, Daléba Nahounou a dit que la remise des clés ne mettait pas fin au combat des associations qui soutiennent la famille. « On va remettre des clés mais le combat continue. Juridiquement, la famille reste dépossédée. Il nous faut gagner le combat de la restauration de la dignité de la famille. C’est notre objectif général », indique-t-il en expliquant que la procédure judiciaire se trouve bloquée au niveau de la Cour suprême où la juge en charge de l’affaire promet de réhabiliter l’homme d’affaires au détriment des Boundy.

Cette cérémonie a été l’occasion de révéler un autre cas de dépossession comme il est devenu courant en Côte d’Ivoire. Ce cas est celui de M. Doumbia qui, après avoir acheté en bonne et due forme (documents à l’appui) son terrain à Yopougon Niangon Académie avec l’Agence de gestion foncière (Agef), une structure de l’Etat, se retrouve dans une situation où une dame financièrement puissante a vendu son terrain à un officier de gendarmerie. Aujourd’hui, après moult rebondissements la Cour suprême lui demande de rembourser 35 millions au gendarme qui s’est entêté à bâtir le terrain qui ne lui appartenait pas.

Dans le cas des Boundy, c’est également un certain Sossa qui n’avait aucun droit sur le terrain qui l’a vendu à Aly Fawaz sur la base de faux documents. Depuis 2015 que ce litige a pris de l’ampleur, les enfants Boundy passaient leurs nuits devant leur propre domicile réduit en gravats par l’Ivoiro-turc. Grâce au Credo, ils retrouvent un minimum de dignité car ils vont quitter l’abri de fortune pour un petit appartement.

SD à Abidjan

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2 réflexions au sujet de “Un petit appartement de 2 pièces remis aux enfants Boundy – Maman Hadja, une grande militante Rdr se révolte”

  1. 1-Il y’a un désordre dans notre pays et cela depuis longtemps. Encore plus grave le régime actuel aime agir dans le désordre donc rien ne va s’arranger

    2-J’ai lu ici une contribution dans laquelle il y’avait une interrogation. Un Boss ne pourrait-il pas offrir une maison à cette famille pour évacuer ce problème ? Mais non, ce Boss va-t-il le faire tout le temps pour chacun des habitants de ce pays qui se sentira spolié ?

    En fait, ce n’est pas à X ou à Y à coup d’argent volé de tenter de se faire une image de saint :

    Arrêtez juste de voler l’argent du peuple et contenter de vous de remplir professionnellement les prérogatives des fonctions que vous occupez sans mérite

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