Par Connectionivoirienne
Au 5e jour de la grève dans le secteur public en Côte d’Ivoire, l’école connait une paralysie dans plusieurs localités du pays. À Yopougon, un mouvement de plusieurs dizaines d’élèves a été observé ce vendredi au quartier Selmer dans les alentours de la mairie. Selon nos renseignements pris sur place, ces élèves ont expliqué que ce mouvement était une façon d’exprimer leur ras-le-bol face aux grèves incessantes dans le secteur public. Ils veulent ainsi interpeller le gouvernement et les profs de leur volonté de reprendre les cours au plus vite, fatigués de prendre le bus chaque matin pour retrouver des classes désertées par les enseignants. « Si nous ne faisons pas cours dans le public, il n’y aura pas cours également dans les établissements privés », a lancé un élève gréviste.
Cette marrée d’élèves s’est entrainée vers le collège Claire Fontaine, à la lisière de la place CP1. Là, des échanges de jets de pierre ont eu lieu entre les élèves de cet établissement et les grévistes qui ont vite pris le dessus en réussissant à déloger leurs camarades. Des cargos de policiers de la brigade anti-émeutes ont rapidement surgi pour contenir le mouvement qui s’est estompé peu après.
Le gouvernement a d’autres chats à fouetter
Réuni mercredi en conseil des ministres, le gouvernement Ouattara n’a pu apporter de réponses concrètes aux motifs de la grève déclenchée par la plateforme des syndicats du secteur public. L’un des principaux motifs est la réforme des retraites. Celle-ci, encadrée par une ordonnance de 2012, supprime de nombreux avantages aux fonctionnaires sur la base de la loi de 1962, si l’on en croit un document publié par la plateforme. Lors du conseil des ministres, le gouvernement par la voie de son porte-parole, Bruno Koné, a simplement qualifié cette grève d’illégale en ce qu’elle n’a pas respecté les procédures d’usage. Le ministre de la Fonction publique Pascal Abinan a, quant à lui, brandi la menace de radiation. Idem pour la ministre de l’Education nationale Kandia Camara Kamissoko qui va plus loin en annonçant que l’école sera fermée et les salaires suspendus si la grève se poursuivait la semaine prochaine.
Le même conseil des ministres de mercredi qui n’a pas de solution aux problèmes des fonctionnaires a pris la principale résolution d’interdire la vente des liqueurs en sachet. Un commerce pourtant juteux ces dernières années en Côte d’Ivoire face à la montée du stress chez plusieurs personnes.
SD à Abidjan
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