Côte-d’Ivoire: «Si on perd le pouvoir nous nous retrouverons en exil avec nos familles» (Soumahoro Rdr)

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Frénésie et arrogance jusqu’à la lie au sommet du Rhdp ?

Par connectionivoirienne.net

En conférence de presse ce jeudi 7 juillet 2016, au siège du Pdci-Rda, l’inénarrable Amadou Soumahoro, que de tenir un discours politiquement correcte pour raviver la flamme presque morte du Rhdp, s’est livré à un discours calomnieux à l’endroit de ses adversaires politiques. Frénétique et mal inspiré, le président nommé du directoire du Rhdp s’est voulu particulièrement offensif à l’endroit d’un Fpi qui cherche encore ses marques. Un peu comme la peur qu’inspire le lion, même endormi. Il a invité ses partenaires du Pdci à savoir raison garder et à avoir toujours en tête l’intérêt commun qu’il y a à garder le pouvoir malgré les divergences.
Morceaux choisis : « Nous avons fait alliance avec le FPI. Est-ce que le PDCI connait le FPI. Quand vous mettez le FPI au pouvoir, vous êtes la première victime. Faisons nos palabres, mais ne perdons plus le pouvoir d’Etat. Si on perd le pouvoir, que Dieu nous en garde, nous nous retrouverons en exil avec nos femmes, nos petits-enfants. Jouons avec tout mais ne jouons pas avec la perte du pouvoir.»

Le secrétaire général par intérim du Rdr ne s’arrête pas là. Décidé à croquer du Fpi et ses alliés, il fait encore étalage de son état d’esprit vis-à-vis de cette formation qui a pourtant codirigé le pouvoir, dix ans durant avec le Rdr, le Pdci et tous leurs alliés d’aujourd’hui. « Je préfère les palabres au pouvoir que les palabres en exil. S’ils reviennent par accident au pouvoir, c’en est fini pour la famille Houphouëtiste », persiste-t-il. Se prononçant sur la dernière sortie des 23 partis politiques opposés à la refonte constitutionnelle, Amadou Soumahoro, très enragé contre cette position a estimé que ces opposants ne représentent rien sur l’échiquier politique ivoirien.

«L’opposition ivoirienne de 23 partis, c’est beaucoup en nombre. Quel est leur poids politique. Quel poids politique on a en face. Je respecte la minorité mais l’instrument de mesure, c’est le nombre d’élus. Les 23 partis, quels sont leurs élus locaux. Plus des 4/5 de ces partis sont représentés par leur président », justifie-t-il.

Des propos qui ne trahissent pas leur auteur, habitué à la diatribe déconstructive contre toute opposition à Ouattara. Amadou Soumahoro ignore royalement que la contradiction est la sève nourricière de toute démocratie. Quelquefois cynique, c’est lui qui déclarait dans un discours à Daloa, en début de premier mandat d’Alassane Ouattara que tous ceux qui s’opposent à son mentor se retrouvent au cimetière. Cela lui a valu le sobriquet d’Amadou Cimetière. Il reste donc égal à lui-même.
Malheureusement, en face, l’opposition qui n’a pas encore perçu les vrais enjeux de la politique en Côte d’Ivoire, en est encore à ses enfantillages avec ses dissensions internes. Malheureusement, il n’y a rien en face de Soumahoro qui a tout loisir à penser qu’il est le centre de gravité de la politique nationale en se vantant de chiffres factices du genre le Rhdp représente 85 % de la population ivoirienne. Et dire qu’un tel homme politique, faiseur de division, abonné à la rhétorique guerrière, se réclame de la philosophie politique de Félix Houphouët-Boigny ! C’est comme l’hôpital qui se moque de la charité et le père de la nation ivoirienne doit se retourner dans sa tombe.

SD à Abidjan

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