Côte d’Ivoire presse: Le gouvernement « n’a pas le courage d’amputer les entreprises feuilles mortes » (syndicaliste)

Gbatoalert

Par Edwige Fiendé

Le gouvernement ivoirien « n’a pas le courage d’amputer le presse des entreprises feuilles mortes », a affirmé le secrétaire général du Syndicat national des agents de la presse privée de Côte d’Ivoire (Synapp-CI), Guillaume Gbato, estimant que l’espace médiatique « ne peut pas supporter plus de cinq journaux », à Alerte info.

Le SYNAPP-CI va-t-il installer un intérimaire après votre suspension pour six mois d’écriture par le Conseil national de la presse (CNP) pour une « infraction d’injure »?

Il n’y a pas besoin d’intérim: Je suis suspendu d’écriture, pas d’activité syndicale. Le syndicaliste Guillaume Gbato reste à son poste, le CNP ne peut pas faire suspendre le SG du SYNAPP-CI. Il n’en a pas le pouvoir et les faits de détournement allégués ne sont pas avérés. Nulle part, ceux qui accusent le SG n’apportent une seule preuve.

Le SG ne se reconnait pas dans ces accusions, c’’est une violation flagrante de la loi. Le SG ne se sent pas concerné par cette décision du CNP qui est nulle et de nul effet.

Selon vous qui devrait régler ce problème, puisque vous affirmez que le CNP n’est pas compétent ?

C’est des questions liées à la gestion du syndicat, les seules instances habilitées ce sont les organes du syndicat. Notre congrès s’est tenu le 02 mai 2015 et a donné un quitus au SG sur la gestion, c’est ceux qui m’ont élu à qui je rends compte de la gestion des fonds qui sont mis à la disposition du syndicat. Nous n’avons aucun compte à rendre au CNP.

Vous parliez tantôt de votre récent congrès où vous avez décidé de poursuivre la lutte pour l’application de la convention collective, est-elle appliquée, si oui, à quelle pourcentage ?

Le CNP dans un rapport qu’il a rendu public il y a quelques semaines, a dit que sur 84 entreprises de presse écrite connues en Côte d’Ivoire, seuls 25% appliquait la convention collective, beaucoup d’entreprises ne se sont pas encore décidées à appliquer la convention.

Le conseil ne peut pas être préoccupé que par les sanctions contre les journalistes et fermer les yeux sur les violations des droits des journalistes, la violation de la loi par les entreprises de presse.

Selon vous, pourquoi la convention n’est pas appliquée par les patrons de presse ?

C’est par l’incompétence du CNP et la mauvaise foi des patrons. La loi lui donne toutes les prérogatives pour faire appliquer la convention collective, fermer toutes les entreprises qui n’appliquent pas la convention. Le CNP est complaisant depuis plusieurs années.

Depuis janvier cette convention doit être appliquée intégralement, les entreprises qui ne l’appliquent pas ne devraient plus exister, mais elles sont là, narguent tout le monde.

La baisse du chiffre d’affaires de certaines entreprises de presse au regard des dernières statistiques de vente n’explique-t-elle pas cette réticence des patrons ?

Non, c’est parce qu’elles sont mal gérées, le mal de la presse est connu, c’est la mauvaise gestion, la gestion villageoise. L’espace de la presse en Côte d’Ivoire ne peut pas supporter 80 entreprises de presse. En plus elles ne sont pas gérées convenablement, conformément aux standards internationaux et réglementaires. Ce sont des boutiques, les méventes sont dues à une mauvaise gestion

Pensez-vous que ces entreprises de presse vont survivre ?

Il faut que la côte d’ivoire se résolve à faire disparaître les entreprises feuilles mortes, notre espace médiatique ne peut pas supporter plus de cinq journaux. On maintient des entreprises sous perfusion pour rien, elles ne peuvent pas continuer.

Les gens disent que si elles disparaissent les journalistes n’auront plus d’emplois, c’est faux. Quand les entreprises vont rester quatre ou cinq parce qu’elles sont viables, on aura des grands groupes de presse qui auront des télévisions, radios, journaux qui vont recruter des journalistes.

Nous avons toujours dit, quand vous avez la gangrène mieux vaut amputer. Il faut amputer la presse des journaux gangrenés, c’est ce courage que l’Etat de Côte n’a pas aujourd’hui.

EFI

Alerte info

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