Billet d’humeur n°015 d’André Silver Konan: “Au FPI, la haine est telle qu’il faut qu’un des deux camps gagne, pour imposer sa justice des vainqueurs”
A mon avis, le FPI se trouve exactement dans la position de la Côte d’IVoire, pendant la crise postélectorale. Je m’explique.
Les positions sont tellement irréconciliables, les acteurs qui entretiennent la haine et les rumeurs malveilantes, sont tellement allés loin ; les invectives, les manipulations, les suspicions et les coups bas, sont tels qu’il faut juste que l’un des deux camps (pro- candidature de Gbagbo par procuration et pro-candidature d’Affi) gagne cette « guerre » fratricide.
Alors le camp du gagnant pourra imposer à celui du vaincu, sa justice des vainqueurs (dicter sa ligne politique par tous moyens, nommer ses fidèles aux postes clés du parti, suspendre ou radier tout militant qui ne s’alignerait pas, etc.). Les militants défaits n’auraient d’autre choix que l’exil (sortir du parti et aller créer un autre) ou le silence.
Dans les deux cas, au sortir de cette bataile, aucune réconciliation immédiate ne sera possible tant les coeurs meurtris par des blessures saillantes et encore non cicatrisées, ne seraient pas disposés au pardon. Nous sommes vraiment dans le cas de la Côte d’Ivoire pendant la crise postélectorale. Qui vivra verra !
André Silver Konan, Journaliste-écrivain
Spécialiste des partis politiques ivoiriens
NDLR: à lire prochainement, du même auteur. “FPI, risques et périls dans la maison bleue: tous les scénarios possibles d’une scission inévitable”
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