Côte-d’Ivoire “Interrogeons l’histoire du FPI” La Présidentielle une option, les Locales une necessité

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Lu pour vous –

Si nous ne savons pas où nous sommes ni où aller, regardons derrière, ça pourrait éventuellement nous aider à nous retrouver.

En 1990, il y eut un grand débat sur la question de la participation ou non aux élections contre Houphouet. Élections quasi certaines d’être non démocratiques, truquées au maximum. Le débat fut très chaud, mais le FPI y a prit part et il serrait bien qu’on se rappelle les arguments pour ou contre la participation à cette élection de l’époque.
De 1990 à 1994, il y eut de grands débats idéologiques sur certains aspects de la “transition pacifique à la démocratie” qui a été la voie politique adoptée par le parti, notamment sur les questions des pouvoirs des instances, s’il fallait un president ou maintenir la nomenclature de Secrétaire Général. De quels pouvoirs devraient être doté la présidence du parti, ect. Au finish, il a été décidé de sortir de l’approche syndicale ou communiste et d’avoir un Président avec des pouvoirs élargis.
En 1995 il eut le boycott actif des élections organisées par Bedié parce que les conditions posées par l’opposition n’ont pas été réunies. Ce boycott actif à produit des résultats mitigés, arrestations, morts, blessés et autres mais n’a pas empêché Bedié d’être élu avec Wodié comme principal adversaire. Le FPI a dû revenir sur le mot d’ordre de boycott et participer aux élections législatives et municipales. Rappelons nous les arguments de l’époque.
Le pouvoir de Bedié qui manquait de légitimité réelle a été balayé par un coup d’état de qui on sait, avec le soutien de la France.
En clair, par le passé, le FPI a traversé des situations qui s’apparentent à la présente, jetons un regard sur comment le parti a géré ces situations, peut être que ça va nous éclairer.
Amougnan

FPI – L’appel de Dabakala, “To be or not to be, that is the question” disait Shakespeare

Lors d’un meeting avec la base à Dabakala, le président Pascal Affi N’Guessan a lancé ce qui pourrait être désormais qualifié “d’appel de Dabakala” à ses camarades de parti en ces termes: “accepter d’aller aux élections, à siéger à la CEI pour éviter la mort du parti” selon une dépêche de l’AIP qui rapporte les propos du president du FPI; propos qui ont été retravaillés par des organes de journaux proches du pouvoir sous des titres énervants à dessein comme le Patriote qui titre: “Si nous n’y allons pas, nous allons mourir”. Bien évidemment, les journaux proches du pouvoir choisissent les mots et leur agencement pour creuser davantage le fossé de la division entre les militants du FPI. Comme il fallait s’y attendre, la guerre de tranchée faisant rage au FPI, les adversaires internes et externes du president du FPI se sont saisis du titre fâcheux et fâchant du Patriote pour tirer à boulets rouges sur Affi. C’est de bonne guerre dira t-on, même si c’est une mauvaise guerre.
Au delà des aspects de forme et de l’utilisation de l’arme sémantique dans la guerre de communication, que retenir de l’appel de Dabakala dans le fond?
Selon moi, il faudra dissocier les élections présidentielles des législatives, municipales et régionales pour mieux analyser cet appel de Dabakala. Je ne suis pas tout à fait d’avis avec le president Affi que la survie du parti soit dépendante de l’élection présidentielle quoique je sois pour que le parti y participe SI DES CONDITIONS MINIMALES SONT REUNIES. Par contre, je suis pleinement d’accord avec lui en ce qui concerne les autres élections, il faut y participer (si des conditions minimales sont réunies) pour ne pas affaiblir davantage le FPI.

La nature a horreur du vide

Si le FPI n’occupe pas sa place électorale auprès des populations, il risque de faire le lit d’opportunistes de tout acabit qui viendront occuper le vide laissé par les cadres de ce parti, car la nature a horreur du vide. Nos braves populations, autant attachées au FPI qu’elles sont, ne demeurent pas moins vulnérables aux bonimenteurs et autres vendeurs d’illusions qui viendront les envahir et leur raconter des contre-vérités à longueur de journée. Tout le monde n’a pas la capacité de résister au mensonge et au lavage de cerveau longtemps, il y a donc un risque à la base.
Il ne faudra pas mettre au chômage technique politique les cadres du parti sur une durée indéterminée, certains risquent de rentrer dans une léthargie et cette oisiveté politique peut faire naitre des vices tels que la tentation d’aller voir ailleurs ou de désobéir, l’oisiveté est la mere des vices, comme le dit l’adage. Il y a donc un risque pour les cadres du parti.
Ne pas aller du tout à aucune élection est une position légitime au vu de ce que nous ressentons maintenant, de la colère, du dégoût, de la rancoeur qui sont remplies dans nos coeurs face à toutes ces injustices. Quoi de plus normal, nous avons nos émotions qui nous parlent.
Aller à des élections équivaut à une trahison au president Gbagbo? NON. Le président Gbagbo nous a toujours enseigné que les élections sont la seule voie qu’il a choisie en tant qu’homme politique pour atteindre ses objectifs, il se dit “fils des élections” et ne peut donc pas se sentir trahi par une participation de son parti aux élections.
Les élections sont une arme politique redoutable, la seule d’ailleurs que le FPI possède et elle peut aussi participer à la libération de nos otages et prisonniers politiques, à leur tête le president Gbagbo, son épouse, Blé Goudé et tous les autres.
Notre participation aux élections présidentielles, sous réserve de conditions minimales, est selon moi une option qui pourrait nous placer dans une position intéressante au vu de notre poids dans le jeu politique et donc glaner des points, des victoires.
L’élection est toujours une affaire incertaine, même si en apparence on pourrait croire que tout est déjà pipé d’avance. Si tout était si pipé et ficelé comme on le pense, le dictateur dramane ne serait pas en train de chercher à avoir une candidature unique avec le PDCI, ni ne menacerait de faire organiser les élections par son ministre de l’intérieur, ce qui est anticonstitutionnel. Le dictateur dramane sait très bien que cette élection de 2015 est une patate chaude dans sa main et nous ne devons pas lui faciliter la vie en boycottant.
Contrairement à ce que beaucoup d’entre nous disent, dramane ne veut pas la participation du FPI aux élections présidentielle! Beaucoup disent que dramane a besoin du FPI pour le légitimer, c’est une erreur d’analyse. Je ne pense pas que dramane se soucie de sa légitimité et ne nous enfermons pas dans ce piège en verre. Légitime ou pas, dramane s’en fiche. Par contre, si le FPI ne participe pas aux élections, dramane va pousser un grand ouf de soulagement, ça lui sera un gros problème en moins car sa bête noire c’est le FPI.
Une élection n’est jamais totalement gagnée ou perdue d’avance, c’est une période incertaine où tout peut arriver. Il faut y être pour pouvoir saisir l’opportunité si elle se présente.

Oui, dramane va tricher

Tricherie? Oui, dramane va tricher, mais à ce niveau, ce n’est pas en boycottant en 2015 et participant en 2020 ou 2025 qu’on résoudra la question. C’est plutôt en les collant au corps à corps maintenant qu’on peut les empêcher de tourner en rond et atténuer leurs velléités de fraude. Et puis, l’histoire nous enseigne aussi! Guei Robert a été contraint par le peuple à fuir malgré sa tentative de fraude et sa soldatesque qui massacrait la population, dramane peut aussi suivre le même chemin car aucune dictature n’est suffisamment forte quand le peuple exprime sa rage et je cois que le peuple ivoirien en a gros sur le coeur et cherche à exprimer sa rage.
Le FPI doit donner l’occasion au peuple ivoirien d’exprimer sa rage en 2015 et de dire ce qu’il pense au dictateur dramane. Notre leader Laurent Gbagbo ne pourra que s’en réjouir et être fier de nous, ses enfants qui se seront battus comme il se doit pour chasser l’usurpateur, le dictateur.
La France? croyez moi, elle sera contrainte à être du coté du peuple SI LE PEUPLE PREND SES RESPONSABILITES, ça aussi, l’histoire nous l’enseigne et on sait tous maintenant que ces impérialistes n’ont pas d’amis, ils ont des intérêts.

Amougnan.

Apollos Dan Thé

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