Par Ouattara Abdoul Karim
Dans l’opposition, entre 1990 et 2000, le Front populaire ivoirien (Fpi) procédait par des marches, sit-in et casses pour se faire entendre du pouvoir. La marche du 18 février 1992 et le boycott actif d’octobre 1995 sont deux actes qui restent gravés dans la mémoire collective. Arrivé à la tête de l’Etat dans les conditions que l’on sait, on croyait que le Fpi se consacrerait à une gestion saine du pouvoir,pour le bien-être des populations. Malheureusement pour le pauvre peuple, ceux qui incarnaient l’Etat n’ont pas fait la différence entre la gérance d’un pays et la conduite d’un parti d’opposition. Comme dans l’opposition, le Fpi s’est approprié les marches, meetings et autres casses, généralement réservés aux opposants. Si Laurent Gbagbo et les siens ont accédé au pouvoir dans la violence, ils ne se sont pas arrêtés là. Bilan catastrophique rythmé par la violence… La crise du 19 septembre 2002 qui aéclaté deux ans après la prise du pouvoir, a permis au monde entier de se faire une idée exacte de la violence qui caractérisait le Fpi dans la gestion du pouvoir d’Etat. « Mille morts à gauche, mille morts à droite, moi, j’avance », avait averti Laurent Gbagbo en novembre 2000, après son accession mouvementée à la tête du pays. Entre le déclenchement de la rébellion armée et le départ du Fpi du pouvoir après l’arrestation de son mentor le 11avril 2011, les frontistes n’ont servi aux Ivoiriens que des violences physiques et verbales. De nombreux opposants ou supposés tels ont perdu la vie, sous les balles assassines des escadrons de la mort, mis à leurs trousses. Les 25 et 26 mars 2004, 120 personnes, jugées proches de l’opposition, ont trouvé la mort, après une tentative de marche, réprimée dans le sang jusque dans les concessions. Les Français ou Occidentaux en ont eu pour leur compte en novembre 2004, après des appels à la haine lancés contre eux par Charles Blé Goudé et ses camarades ‘’jeunes patriotes’’ qui reprochaient à l’Hexagone la destruction de ses avions de combat. Non seulement les ressortissants français et occidentaux étaient pris à partie par la foule, mais leurs intérêts étaient pris pour cible. De même qu’en zone sous contrôle de l’ex-rébellion, l’électricité et l’eau courante ont été interrompues, privant les populations du minimum vital, ce, après avoir été bombardées par des Sukhoi de l’armée régulière qui tentait de reprendre aux Forces nouvelles, le contrôle de la moitié nord du pays. Même le personnel onusien n’a pas été épargné. En 2006, des manifestations ont visé des responsables de l’Opération des Nations Unies (Onuci) et le siège de l’institution, accusée à tort de soutenir les Forces nouvelles et l’opposition politique. Des violences qui se sont poursuivies jusqu’à la crise postélectorale de 2010 où des travailleurs civils et militaires de l’Onuci ont été agressés. En dix ans, l’opinion a vu le Fpi à l’œuvre. Mais au lieu d’offrir un mieux-être au peuple qui végétait, Laurent Gbagbo et son épouse Simone ont préféré la violence et le gaspillage de deniers au développement du pays. Alors que les Ivoiriens vivaient constamment dans le noir, circulaient sur des voies détruites et crevassées en se faufilant entre des nids de poule, le Fpi se préoccupait d’amasser les espèces trébuchantes pour se la couler douce sur le dos des populations. La part belle était faite à des jeunes filles, entretenues par des barons du régime qui leur achetaient villas et voitures, pendant que les contribuables réclamaient des centres de santé, des écoles, des universités, des routes bien faites, de l’électricité et de l’eau à gogo et des emplois. …la dilapidation et la jouissance « On ne construit pas un pays avec des discours », a nargué le président Ouattara à Bouaké, lors des échanges avec la presse, à la fin de la visite d’Etat dans la région du Gbêkê. Contrairement à Alassane Ouattara qui, en deux ans, a entrepris des travaux herculéens que « même les aveugles voient », la refondation s’était contentée dediscours creux, avec comme prétexte, la guerre. Pourtant, c’est Laurent Gbagbo qui passait le temps à s’enorgueillir en 2003, lorsqu’il affirmait détenir la partie utile de la Côte d’Ivoire, en opposition aux Forces nouvelles qui avaient la partie nord du pays. Bilan catastrophique pour un régime qui aspire à revenir aux affaires. Quels actes louables le Fpi a-t-il posé de sorte à marquer les esprits des Ivoiriens au point d’espérer revenir au pouvoir ? A la vérité, le Fpi est déboussolé et cherche les moyens de faire oublier les péchés commis entre 2000 et 2010. D’où, les déclarations tapageuses d’Affi et ses camarades sur la gestion d’Alassane Ouattara, rien que pour faire oublier leurs lacunes. En attendant de revenir en détail sur les faits marquants des dix ans de gestion du Fpi, l’opinion qui a des yeux pour voir, sait faire la différence entre un destructeur et un constructeur.
L’Expression
[Facebook_Comments_Widget title= » » appId= »331162078124″ href= » » numPosts= »5″ width= »470″ color= »light » code= »html5″]
Les commentaires sont fermés.