Abidjan, 06 nov (AIP) – Le président de la Haute autorité de la communication audiovisuelle (Haca), Ibrahim Sy Savané, invite à ne pas appréhender la très prochaine libéralisation de l’espace audiovisuel, pour ce qui concerne notamment la télévision, qui se posera davantage comme un atout pour la Côte d’Ivoire, lorsqu’elle sera effective.
Invité, mercredi, par les responsables de l’Institut des sciences et techniques de la communication (ISTC), à l’occasion de la traditionnelle cérémonie de rentrée de l’établissement, le président de la HACA a prononcé une conférence inaugurale autour du thème : « L’audiovisuel public et privé : enjeux de la libéralisation et du tout-numérique en 2015 ».
« Il n’y a pas à se faire des frayeurs », a-t-il soutenu, dénombrant par ailleurs cinq enjeux, en l’occurrence « démocratiques, culturels et sociétaux, économiques, technologiques et géopolitiques », pour lesquels il importe d’aller à la libéralisation et de tenir « absolument » les délais impartis par l’UIT pour ce qui concerne le basculement vers la TNT.
Selon lui, la libéralisation permettra notamment de renforcer la démocratie en Côte d’Ivoire parce qu’elle favorisera « le pluralisme ». « Aucune télévision, aussi talentueuse soit-elle, ne peut à elle seule prendre en compte tous les centres d’intérêt dans un pays », a-t-il avancé.
Concernant le volet économique, accroître le nombre de chaîne, pour Ibrahim Sy savané, va « booster » les activités de production et favoriser un développement du secteur de la publicité, tout en permettant à la Côte d’Ivoire, d’un point de vue sociétal, de valoriser davantage ses richesses culturelles.
Les enjeux géopolitiques de la libéralisation, selon le président de la HACA, résident, pour ce qui concerne cet aspect, dans le fait qu’elle va permettre à la Côte d’Ivoire d’étendre au domaine de l’audiovisuel son influence sous-régionale, a-t-il indiqué. « De tout-petits pays (en référence au Qatar avec sa chaîne Al Jazeera) ont influencé le monde avec leur système d’information. L’influence de la Côte d’Ivoire dans la sous-région doit également transparaître dans sa politique audiovisuelle extérieure », a-t-il noté.
Au plan technologique, les enjeux de la libéralisation de l’espace audiovisuel tiennent essentiellement au fait que le pays devra abandonner le système analogique pour basculer vers la TNT, a indiqué M. Sy Savané.
La libéralisation de la télévision ne sera véritablement effective qu’au terme de ce processus, a-t-il révélé par ailleurs, appelant à une accélération des activités devant y mener, sans toutefois tomber dans le piège d’ »une transition au rabais » qui va handicaper les chaînes qui seront ainsi créées, dans un environnement mondial marquer par la concurrence.
La Côte d’Ivoire, signale-t-on, est depuis 2012 partie prenante de l’accord GE06 de l’UIT qui recommande notamment aux pays signataires de passer de l’analogique au numérique, pour la radio et la télévision, avant le 17 juin 2015.
Elle s’est, depuis lors, pour réussir la transition, dotée d’un cadre stratégique, matérialisé depuis juin 2013 par la création d’un Comité national de migration vers la Télévision numérique terrestre (CNM- TNT).
Le gouvernement a enclenché, le 30 octobre, la mise en œuvre effective du basculement vers la TNT, en procédant à l’installation officielle de l’organe de pilotage du CNM-TNT, chargé notamment de conduire à bon port le processus, rappelle-t-on.
(AIP)
kg/kkp/kam
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