Côte d’Ivoire – Lettre ouverte au Président Alassane Ouattara

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Par GBANÉ ALEOUSSENE

Monsieur le Président,

En vertu de l’article 19 de la déclaration universelle des droits de l’homme et des règles de notre chère constitution qui soutiennent la liberté d’expression.
En vertu de ma qualité de citoyen ivoirien,

Je me dois de vous adresser cette note pour attirer votre attention sur l’essentiel qui doit soutenir votre mandat afin que les ivoiriens soient satisfaits et fiers de vivre chez eux. Différentes questions seront soulevées ici : la question des prisonnier (e) s politique, la question de la justice, des tueries de Duekoué, la situation socio-économique et culturelle actuelle du pays et la question des ivoiriens exilés et immigrant (es).

La question des prisonniers (e)s politiques, la justice des tueries de Duekoué, Nahibly

Nous, opinion publique ivoirienne, filles et fils victimes de cette crise meurtrière qu’a connu la Côte d’Ivoire pansons difficilement nos maux. En effet, nous pensons qu’après une crise, il est normal que la justice prenne des décisions de libération ou de condamnation des partis à cette crise en fonction des situations des responsabilités.

Contre toute attente, les ivoiriens se sont servis d’amnistie : libération des prisonniers politiques « personne n’a commis de torts » alors les victimes souffrent et se sentent exclues. C’est là une plaie qui finira par gangrener la quiétude sociale si l’on ne prend garde. Même si l’on sait que le peuple a courte mémoire aussi, faut-il convenir que le sorcier oublie mais les parents de la victime n’oublient jamais. Nous n’oublions pas les autres prisonniers qui croupissent encore dans les prisons sans inculpation. Est-ce là pour vous et votre équipe une stratégie de mettre à l’abri de la justice vos partisans (es) responsables notamment votre poulain président de l’assemblée nationale et tous les autres militaires (machines à tuer) ? Qui pleure donc avec les orphelins de Duekoué ? Quelle prise en charge pour les parents qui ont tout perdu, et qui vivent dans des situations précaires.

Monsieur, le président, je rejoins tous les autres pour dire que votre main et votre tapis est rouge du sang et parsemer de visage des cadavres, des morts tous martyrs quoi que « Alassaniste » ou non. Car tous sont martyrs de la liberté et de la justice dans le pays et pour le pays.
Monsieur Alassane, nous nous souvenons du massacre des innocents du camp de Nahibly. Nous nous souvenons que les dozo ont encadré le massacre de Nahibly. Nous nous souvenons que vous n’avez pas encore prit une décision conséquente contre eux. Bien que selon vous, votre ministre de l’intérieur est le meilleur des ministres, les ivoiriens meurent et sont inquiétés dans leur propre pays.
Nous savons que les membres des FRCI ou de la milice Dozos responsables des crimes commis pendant la crise post-électorale, y compris des crimes contre l’humanité, n’ont pas répondu de leurs actes devant la justice. Les forces de sécurité et les Dozos ont continué à commettre des violations et atteintes aux droits humains à l’encontre de partisans avérés ou présumés de l’ancien président Laurent Gbagbo. Le caractère unilatéral des arrestations, des mises en détention et des poursuites effectuées en lien avec les violences post-électorales -pour beaucoup vraisemblablement arbitraires-accroît le sentiment de marginalisation et d’injustice ressenti par les groupes ethniques et les membres des partis politiques fidèles ou perçus comme affiliés à l’ancien président Laurent Gbagbo.

La situation socio-économique

L’économie ivoirienne selon la banque mondiale se sent très bien avec une certaine augmentation à deux chiffres. Nous nous estimons heureux de telle nouvelle qui concerne notre pays. Cependant, nous touchons du doigt le chômage qui pourrit le milieu des jeunes et notre société, le manque d’emploi.
Des citoyens ivoiriens n’arrivent pas à scolariser leurs enfants, des citoyens ivoiriens mangent à peine une fois par jour. Des citoyens ivoiriens n’arrivent pas à se déplacer. C’était des maux évoqués par vous lors de votre campagne électorale. Vous avez promis de nous donner le soleil, de nous donner un pays exempt de souffrance et de nécessité d’emploi. Aussi de mettre en pratique la fameuse phrase de notre hymne national « fier ivoirien…… »
Le fameux système LMD et ses corollaires d’augmentation des frais de scolarité qui empêchent les jeunes ivoiriens à poursuivre des études supérieures. Nous avons aussi vu votre équipe de campagne et vous à la télé nationale et sur les pancartes publicitaires rassurer votre peuple de les dispenser des augmentations des frais de scolarité. Mais, constatons-nous le contraire. Est-ce là une démagogie ? Preuve de mauvaise foi ? Et si l’argent fait défaut ? Comment pensez vous que les ivoiriens sans emploi soignent leurs parents et leur enfants malades quand ils n’arrivent pas à prendre en charge les dépenses de la famille ? Je pense que monsieur le président, il est temps que vous accordez une très bonne bienveillance sur les problèmes qui tuent les ivoiriens.

Nous le savons tous, vous êtes un politicien et non un patriote. Pour ainsi dire vous avez la mémoire courte ou du moins ; vous savez jouer le plus grand indifférent. Oui nous le savons, vous êtes un businessman véreux de la banque mondiale. Oui nous le savons, vous êtes un vendus de l’occident. Sauvez votre peau et laissez à vos enfants un lendemain meilleur au détriment des autres, au détriment du peuple ivoirien.
Mais de grâce, laissez le pays et ses filles et fils connaîtront un bonheur que celui que vous avez protégé. SORO a privé les ivoiriens du Nord pendant presqu’une décennie.
Les ivoiriens exilés et immigrant (es)

Du fait de la crise, des ivoiriens se sont retrouvés en exil. Ceux là souffrent des antécédents de l’ivoirité de la xénophobie que les ressortissants de leur pays d’accueil ont subie. Ils (les ivoiriens, ivoiriennes) sont sans cesse injuriés, rejetés, frustrés et battus parfois dans leur pays d’accueil de la sous région.
Je vous fais les recommandations suivantes:
– organiser un pardon public pendant lequel tous les leaders politiques seront présents.
– proclamer officiellement la démission des leaders politiques de la scène politique et laisser la place à des nouveaux politiciens
– nouveaux politiciens patriotes et proches des réalités du peuple sans les élèves et les maîtres de l’ancienne école de politicien Ouattara, Bédié et Gbagbo en quête de richesse au détriment des intérêts de la nation et du peuple.

– réorganiser des élections transparentes sans l’implication de la communauté internationale.
– Reconstruire des logis pour les réfugiés volontaires pour le retour.
– Restituer leur terre et de leur logis
– Chaque ivoirien ou ivoirienne doit être traité avec dignité aux frontières. Les droits de tous doivent être respectés durant les contrôles aux frontières et les opérations de renvoi, y compris le droit de solliciter l’asile.
– Les populations en mouvement ne doivent plus être victimes d’atteintes aux droits humains en raison de leur nationalité. Ceux qui sont exploités ou dont les droits sont bafoués doivent pouvoir en appeler à la justice.
– Donner son accord pour la mise en place d’une commission d’enquête internationale sur l’attaque du camp de personnes déplacées de Nahibly; cette commission ne doit pas se substituer à une détermination judiciaire de culpabilité ou d’innocence, et ni à une réparation pleine et entière des victimes et leurs familles.
– Veiller à ce que des enquêtes exhaustives et impartiales soient menées sans délai sur tous les sites où les corps de personnes disparues après l’attaque de Nahibly auraient été jetés

Dans l’espoir que cette note attirera votre haute bienveillance, veuillez accepter camarade compatriote Président mes salutations distinguées.

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