« Crimes de guerre » – Bras de fer entre le Canada et la Côte d’Ivoire

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Abou Fofana lors d’une activité de solidarité le… (Photo: Émilie O’Connor)

Pendant que le spectre de la déportation pend toujours au-dessus de la tête d’Abou Fofana depuis jeudi dernier, un bras de fer se dessine entre le Canada et la Côte d’Ivoire puisque cette dernière refuse d’émettre un titre de voyage pour y accueillir le père de famille de 31 ans.

Selon sa femme, Geneviève Trottier, la Côte d’Ivoire n’accepte pas d’émettre le document qui permettrait son expulsion puisqu’on dénonce les accusations de criminel de guerre qui pèsent sur M. Fofana.

«Nous sommes bien contents de cet appui. On espérait que l’ambassade se positionne dans le dossier. Ils ne sont pas d’accord avec la déportation puisqu’en accusant Abou de crimes de guerre, c’est comme accuser la moitié de la population ivoirienne. D’ailleurs, il est accusé ici de crimes de guerre tandis qu’il n’est accusé de rien en Côte d’Ivoire», souligne-t-elle.

Alors que le ministère des Affaires étrangères est maintenant chargé du dossier pour tenter de trouver un terrain d’entente, Abou Fofana demeure incarcéré au centre de détenus pour réfugiés de Laval. Selon Mme Trottier, qui est enceinte de jumeaux devant naître au mois d’août, son mari essaye de s’accrocher à chaque brin d’espoir disponible.

«Il tient le coup et il espère encore. Je sens, dans son attitude, qu’il ne veut surtout pas m’inquiéter plus», explique celle qui se rend à Laval quotidiennement pour lui rendre visite en compagnie de leur fils Adama.

Rappelons que le ministère de Citoyenneté et Immigration Canada a refusé d’accorder le statut de résident permanent à Abou Fofana, ébéniste-menuisier et père de famille débarqué au pays en 2008, après l’évaluation du dossier par la Commission de l’immigration et du statut du réfugié du Canada. On soupçonne M. Fofana d’avoir participé à des crimes de guerre alors que celui-ci clame haut et fort son innocence. Il indique avoir seulement travaillé pour les Forces nouvelles en tant qu’ébéniste et agent à la frontière pendant la guerre civile de la Côte d’Ivoire.

Jeudi dernier, sa déportation n’a pas eu lieu en raison du litige entre le Canada et la Côte d’Ivoire. L’Agence des services frontaliers du Canada a tout de même choisi de garder M. Fofana en détention puisqu’elle a déterminé que le risque d’évasion était trop élevé.

Événement de soutien

Par ailleurs, la famille Fofana-Trottier tiendra un événement pour soutenir l’Ivoirien de 31 ans dans son épreuve. Samedi, des groupes de musique africaine et un spectacle de cirque viendront animer une soirée de type souper-spaghetti de 16 h à 19 h. L’endroit de l’activité demeure toutefois à déterminer.

lapresse.ca

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