Côte d’Ivoire – Ouattara doit éviter la guerre fratricide

Par CHARLES RODEL DOSSO – Secrétaire d’Etat Chargé des victimes de guerre (Gouvernement Aké N’Gbo)

J’ai écouté la peur au ventre tout au long de la crise militaro-politique, une série de prophéties sur la Côte d’Ivoire, ma chère patrie bien aimée. Les unes parlaient d’une guerre à venir dont le bilan serait plus macabre que celui de la deuxième guerre mondiale, d’une guerre généralisée dans toute la Côte d’Ivoire qui ferait entre 5.000.000 et 11.000.000 de morts où les ethnies tireront le couteau les unes contre les autres. Certaines ont parlé de semblant de victoire au cours de laquelle les victorieux damneront les saints et les personnes paisibles avant que ne survienne un revirement de situation qui verrait les vaincus relever la tête. D’autres plus explicites, ont déclaré que Gbagbo perdrait le pouvoir face à l’armée Française qui utiliserait tous les moyens militaires afin d’installer la rébellion au pouvoir avant que ne survienne une résurrection inattendue du pouvoir Gbagbo au prix d’une guerre meurtrière du peuple ivoirien contre l’envahisseur et ses alliés. Ainsi, sur le conflit ivoirien, Dieu fut-il suffisamment bavard avant que ne survienne la chute du Président Laurent Gbagbo le 11 avril 2011.

Après le 11 avril 2011, ignorant littéralement ces paroles divines, les victorieux ont jubilées et continuent de le faire tandis que les vaincus, humiliés et empois à toutes sortes de brimades, cherchent désespérément une main salvatrice pour les uns, qui dignement, malgré l’animosité du ‘’nouveau pouvoir’’ poursuivent la lutte alors que d’autres ont préféré sauter dans le camp adverse pour préserver leurs acquis ou troquer leur dignité contre des prébendes. C’est dans cette atmosphère politique nauséabonde que les Hommes de Dieu, les croyants, continuent de fléchir genoux afin que le Dieu sauveur épargne la nation ivoirienne d’une guerre ethnique, fratricide préjudiciable à tous. Ce, en débit, de la parole de Dieu annoncée dans Esaie 55-11 qui dispose qu’aucune parole ne sort de la bouche de l’eternel et retourne à lui sans avoir accompli ses effets. Nous, ivoiriens, continuions de garder le secret espoir que la nation soit épargnée d’une autre guerre meurtrière, plus atroce que celles déjà vécues.

Mais, 10 mois après le drame du 11 avril 2011, cet espoir d’une Côte d’Ivoire paisible commence à être étouffé de plus en plus par une peur de revoir la mère patrie s’embraser, de voir le Dieu sauveur, bon, miséricordieux, faire sa volonté telle qu’annoncée par ses prophètes. Les faits nous horrifient et la tentative d’en donner les causes ne résout rien. Pis, les exquises de solutions pour exorciser le mal semblent d’emblée inefficaces. Malheureusement, ceux à qui est destiné l’exploit divin annoncé, courent vers celui-ci dans l’arrogance, en ignorant le divin maître. Plus grave, ils caressent le désir de ruser avec l’être suprême.
En effet, 10 mois après la prise de pouvoir de Monsieur Ouattara par le coup d’Etat de la France contre le Président Laurent Gbagbo, le tableau est sombre. La cohésion sociale même précaire qui avait existé avant la crise post-électorale semble être désormais un bon vieux souvenir. Le corps de christ est durement éprouvé, l’armée, jadis symbole de l’unité nationale est profondément divisée. La rébellion armée, alliée de la France dans le conflit ivoirien, victorieuse du 11 avril 2011, continue d’humilier les militaires de métier. Ce, avec la bénédiction de Monsieur Ouattara qui fait la promotion tout azimut des caporaux de la rébellion aux grades d’officiers supérieurs pour mettre sous leur commandement leurs supérieurs d’hier. Aussi, l’armée nationale est-elle devenue hétéroclite avec des pro-Ouattara choyés d’un coté et les pro-Gbagbo humiliés et bafoués de l’autre coté. Comme dans l’administration générale, cette promotion est faite sur une base exclusivement ethnique. Pour se justifier, Monsieur Alassane Ouattara ne manque pas de se présenter comme le Président des ivoiriens du nord contre les ivoiriens des autres régions de la Côte d’Ivoire dont la mission prioritaire est de refaire les torts causés aux nordistes par les pouvoirs précédents. Les conflits récurrents entre les populations et les FRCI (force pro-Ouattara) continuent d’allonger une liste déjà trop longue de personnes innocentes tuées pour ses ambitions. Alors que les FRCI malmènent dans l’impunité totale une franche de la population, les groupes ethniques commencent à se lever les uns contre les autres. C’est dans cette grisaille d’incertitude que les gouvernants nous annoncent des bruits de bottes de milices pro-Gbagbo dans certaines forêts. Pendant ce temps, les exilés dont des milliers de militaires, sous le poids des souffrances ignorées, pour éviter la mort devenue leur partage, donnent de la voix. Et, peu à peu, la peur d’un lendemain ensanglanté nous envahit.

Notre soif d’un meilleur futur nous pousse à rechercher les causes de la désagrégation du tissu social qui nous permettront certainement de proposer un remède fiable.
Du malaise de l’armée, aux conflits interethniques ça et là en passant par les affrontements entre les FRCI et les populations sans oublier le fait que Monsieur Ouattara veule être le chef des tribus du nord après avoir endeuillé toute la nation pour en avoir la commande, sans ignorer les excitations militaires contre le pouvoir Ouattara, une seule raison semble justifier ce chaos: L’INCERTITUDE SUR SON ELECTION.

Hier, alors que le Président Laurent Gbagbo, au nom de la démocratie préconisait un recomptage des voix pour vider le contentieux électoral comme dans les grandes démocraties, Monsieur Ouattara avec l’appui de la France et de sa rébellion armée a préféré faire la guerre pour conquérir le pouvoir. Ainsi, le 11 avril 2011, il a vaincu militairement sans convaincre qu’il a battu Laurent Gbagbo dans les urnes. Il a parachevé ainsi par les armes un processus électoral de sortie d’une crise armée qui devrait assoir la démocratie là où les armes, ses armes avaient endeuillé de milliers de familles.
Cette guerre a jeté le doute dans tous les esprits quant à la victoire de Monsieur Ouattara à cette élection. Le transfèrement du Président Gbagbo à LA HAYE n’a rien changé en cela et le doute court toujours. Tous ces bruits semblent chercher la réponse à une seule question : QUI A GAGNE LES ELECTIONS PRESIDENTIELLES DE NOVEMBRE 2010 ?
Pour se faire, au nom de la stabilité en Eburnie, il nous parait impérieux qu’une réponse soit donnée à cette question afin de ne pas perpétuer la dictature des armes dans une Côte d’Ivoire jadis havre de paix. Même, la mise en alerte maximale des forces onusiennes, Françaises et leurs supplétifs des FRCI, ne saurait nous empêcher de craindre un embrasement. Car, cette question hante l’esprit de chacun des ivoiriens au point où l’action de guerre peut venir de partout et de nulle part.
A regarder de près, nous pouvons dire sans risque de nous tromper, que nous tendons allégrement vers l’accomplissement des prophéties. Ces paroles divines prononcées sur la côte d’Ivoire tendraient donc à se réaliser en débit de nos prières à Dieu. Je veux refuser de croire et de penser qu’il y a encore une possibilité d’exorciser le mal. Une réponse existe à cette question et une seule : Le Recomptage Des Voix. Seul le recomptage des voix peut garantir la paix et la stabilité en Côte d’Ivoire. Sans le recomptage des voix, l’apologie des armes pourrait faire école.

Mais, Monsieur Ouattara qui a refusé le recomptage des voix à l’opposition, peut-il l’accepter maintenant alors qu’il parade ça et là fièrement en tant que ‘’Président de la Côte d’Ivoire‘’ ? La parole de Dieu sur la Côte d’Ivoire ayant été dite irrévocable, je ne serai pas étonné de son refus.
Dans tous les cas, le juste sera justifié. Seulement que chaque Pro-Gbagbo sache que c’est l’huile qui se repend sur la tête d’Aaron qui descend sur sa barbe pour ensuite couler sur le bord de ses vêtements. La tête de cette lutte en ce qui les concerne est Laurent Gbagbo. Nous ne faisons que jouir, autant que nous sommes, à quel niveau que nous soyons, de l’onction déposée sur sa vie. L’enjeu de la lutte est de réhabiliter la démocratie en Côte d’Ivoire par le rétablissement de la vérité des urnes relativement aux élections de novembre 2010 et non promouvoir de nouvelles valeurs à la place de celui qui a tout donné pour la liberté de l’ivoirien et par extension de l’africain. Dans cette lutte hautement spirituelle, différente d’une lutte politique ordinaire, la ruse n’a point sa place, seule la quête de la vérité et de la justice nous fera triompher. Laurent Gbagbo ne sera jamais un objet de marketing pour l’ascension sociale et politique d’aucune personnelle. En tout cas, pas dans cette phase de la lutte. Dieu y veillera car les souffrances que Gbagbo endure, sont à la gloire de l’Eternel et à lui seul.

Frères et sœurs, Dieu s’est disposé à essuyer nos larmes de douleur, de maltraitance. Face à cette coalition d’armées étrangères qui assiègent ton pays depuis des mois, ais l’assurance de la victoire car elle t’est gracieusement offerte par Dieu, le Saint d’Israël. Il t’a éprouvé dans la fournaise de l’adversité mais pour l’amour de son nom qui est invoqué sur toi, il veut agir afin que son nom ne soit point profané et que sa gloire ne soit point partagée. Sois dans son temps et sois un bon instrument à sa gloire.

QUE DIEU BENISSE CHACUN DE NOUS !
Fait Abidjan le 26-02-2012
LE MINISTRE CHARLES RODEL DOSSO

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