Ayamé Côte d’Ivoire: Pêcheurs Agni et Bozo s’affrontent

L’atmosphère était très électrique dans le village d’Ebikro N’dakro situé à environ 20 km d’Ayamé, le mercredi 25 janvier dernier, dans la matinée. Un affrontement a éclaté entre de jeunes pêcheurs Agni du village et des allogènes Bozo, maliens. Bilan: 3 autochtones grièvement blessés par des coups de pagaies et de bâtins. Il s’agit d’Angaté Koutouan, président des pêcheurs agnis, de Somian Kassi et d’un certain Anoh. A l’origine, une affaire de consigne non respectée de la part des allogènes maliens. Selon nos sources, les jeunes se sont retrouvés pour une réunion au cours de laquelle consigne a été donnée de superviser les eaux du lac pour une meilleure exploitation. La pêche est suspendue jusqu’à nouvel ordre, en attendant que le conflit pêcheurs maliens et autochtones soit définitivement résolu. Le 25 janvier dernier, tôt dans la matinée, deux enfants d’environ 10 ans se rendent sur le lac afin de vérifier les filets de leur père. Au cours de leur randonnée, ils sont surpris par les jeunes du village commis à la surveillance du lac. Ces derniers arrachent les filets des mains des enfants et tentent, selon Sangaré Salif leur père, de les projeter dans l’eau. Ils sont secourus par des personnes qui étaient dans les environs. A la question de savoir pourquoi ils ont agi de la sorte, le président des jeunes agnis se serait targué de donner la consigne pour qu’on les renverse. Il aurait aussi nargué les parents des victimes. Ainsi, le père des enfants ameute toute sa communauté. Les pêcheurs maliens se rendent en masse au bord du lac. Là encore, le ton monte entre les différentes parties. Les jeunes agnis confisquent puis découpent les filets de Sangaré Salif. Alors éclate une vive protestation qui conduira à des affrontements sanglants. 3 blessés graves du côté des jeunes agnis qui seront conduits à l’hôpital général d’Ayamé pour y recevoir des soins. Informés, le sous- préfet de Yaou, la gendarmerie et des éléments des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci) se rendent sur les lieux afin de ramener le calme. Selon nos sources, pour l’heure, il règne un calme plat dans le village. Le chef du village a intimé l’ordre à tout le monde de surseoir à la pêche en attendant une solution définitive à ce problème. C’est le lieu d’interpeller les autorités compétentes sur l’urgence à trouver des solutions définitives à ce conflit qui n’a que trop duré. Rappelons que le 7 janvier dernier, un scénario identique s’était produit dans la commune d’Ayamé. Le ministre Adjoumani avait même été dépêché pour régler le différend qui commence à gagner les 14 villages qui ont en commun le lac d’Ayamé.

Camara Madjer à Aboisso
Nord-Sud

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