Nouvelle rébellion touareg au nord du Mali – Plusieurs dizaines de morts dans des combats

Depuis mardi soir, de violents combats opposent l’armée malienne à des rebelles touareg lourdement armés dans le nord-est du Mali, faisant plusieurs morts.

Une nouvelle rébellion touareg couvait depuis longtemps au Mali. Elle vient d’éclater, brisant le fragile accord de paix de 2009. Depuis mardi, le nord du pays est secoué par de violents combats opposant militaires et rebelles se réclamant du combat pour « l’autodétermination de l’Azawad », vaste région située au nord de la boucle du Niger. Hier, la rébellion a lancé des attaques contre les villes d’Aguelhok et de Tessalit, près de la frontière algérienne, au lendemain d’un assaut contre Ménaka, non loin de la frontière nigérienne. Dans cette dernière ville, les affrontements ont fait « plusieurs morts et blessés » parmi les rebelles dont les positions ont été bombardées par des hélicoptères et « un mort » du côté de l’armée, indiquaient hier les autorités maliennes. Un bilan contesté par les insurgés, qui assuraient, hier après-midi, contrôler Ménaka et Aguelhok et être prêts à lancer d’autres offensives. Le gouvernement met en cause « des militaires rentrés de Libye, auxquels se sont joints d’autres éléments se faisant connaître sous l’appellation du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) », organisation politico-militaire née fin 2011 de la fusion de plusieurs groupes rebelles. Du côté de la rébellion, on ne nie pas l’implication de militaires revenus de Libye après la chute de Kadhafi, mais on relativise leur nombre. « La majorité de nos combattants sont des jeunes et des déserteurs de l’armée malienne. Quant aux armes, nous n’avons pas attendu la crise libyenne pour nous en procurer », affirmait hier à l’Humanité un responsable du MNLA, Moussa Ag Acharatoumane. Lequel insiste sur le « sentiment d’abandon » des populations du nord, rétives depuis l’indépendance à « l’autorité centrale » de Bamako. « Cette région, considérée comme inutile, a toujours été exclue des projets de développement. On en a délibérément fait une zone de non-droit, en laissant les mains libres aux trafiquants de drogue, aux terroristes d’Aqmi», accuse-t-il. Avant de promettre une « révolution » dans cette partie du Sahara.

Rosa Moussaoui
l’Humanité

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Plusieurs dizaines de morts dans des combats au Mali

LEMONDE

Les combats qui ont eu lieu entre rebelles touareg et armée malienne ont fait 47 morts – 45 rebelles et deux soldats – dans deux des trois villes du nord du Mali attaquées par la rébellion, selon un communiqué diffusé jeudi par le ministère malien de la défense.

“Les assaillants ont subi des pertes lourdes”, selon le ministère, 35 morts dans leurs rangs à Aguelhoc, dix à Tessalit, tandis que deux soldats ont été tués dans ces deux localités, affirme le communiqué qui parle également de “nombreux blessés” chez les rebelles et de 10 soldats blessés. “Des véhicules ont été détruits”, ajoute le ministère qui ne donne pas dans ce communiqué de bilan des victimes dans la première ville attaquée mardi, Ménaka. Le gouvernement avait indiqué mardi que “plusieurs” rebelles touareg et un soldat avaient été tués dans cette ville.

Le communiqué de jeudi affirme que Ménaka est “sous contrôle de l’armée”, ce qui a été confirmé par une source indépendante. Cette même source a affirmé que les villes d’Aguelhoc et de Tessalit étaient également contrôlées par l’armée malienne.

Des rebelles touareg maliens ont attaqué mercredi Aguelhoc et Tessalit, près de la frontière algérienne, après un assaut la veille sur Ménaka, autre ville du nord-est. Ils ont affirmé vouloir s’en prendre à d’autres villes. Il s’agit des premières actions de ce type depuis un accord ayant mis fin à la rébellion en 2009 et depuis le retour de Libye de centaines d’hommes lourdement armés – essentiellement des Touareg – qui avaient combattu dans les forces soutenant le leader libyen déchu Mouammar Kadhafi, tué l’an dernier.

Les rebelles sont présentés par le gouvernement malien comme des combattants rentrés récemment de Libye et des membres du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA). Le MNLA, mis en cause par Bamako, est un mouvement politico-militaire né fin 2011 de la fusion de groupes rebelles, dont le Mouvement touareg du Nord-Mali (MTNM) d’Ibrahim Ag Bahanga, mort officiellement l’an dernier dans un accident de la route.

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