Insécurité grandissante et exactions des Frci – Ouattara ne maîtrise rien

Affrontements frci-populations à Abengourou/Des Dozos désarmés par des manifestants, des tirs nourris encore enregistrés, hier

En dépit du calme précaire qui régnait le vendredi 18 novembre 2011, en début d’après-midi, la situation est loin d’être totalement maîtrisée dans la nouvelle sous-préfecture d’Ebilassokro (45 km au sud-Est d’Abengourou), où de violents heurts ont éclaté les 16 et 17 novembre. Au demeurant, Kouadio Gbangbo Emilienne, le sous-préfet de la localité que nous avons joint dans la journée pour nous faire l’état des lieux, nous a prudemment orienté vers sa hiérarchie, vue la délicatesse de la situation. De fait, en début de matinée du vendredi 18 novembre, alors qu’on pensait à une normalisation progressive de la situation, des tirs nourris de kalachnikovs libérés par des éléments des Frci ont été de nouveau entendus dans ladite sous-préfecture, obligeant les populations à se barricader dans leur logis. Au fond, ces hommes en armes sur pied de guerre paradant dans des véhicules qui ont fait de nouveau tonner la poudre, ce vendredi matin, en voulaient à certains manifestants qui, selon eux, détenaient des armes arrachées la veille. C’est qu’au moment des affrontements le jeudi, une unité de dozos (chasseurs traditionnels), avait été appelée en renfort par les Frci. Malheureusement, alors que ces dozos tentaient de rallier le camp des Frci qui s’étaient repliées du côté d’Apprompron-Affewa, certains d’entre eux ont été pris à partie par des manifestants qui les ont molestés avant de les désarmer de leur fusil de type calibre 12. Dans la foulée, les gris-gris de ces chasseurs ont été arrachés et détruits. Ces mystiques n’auraient eu leur salut qu’avec la vigueur de leurs jambes. En représailles, les Frci tenaient, hier, de récupérer lesdits fusils évalués à 3 et à punir les auteurs qui ont fait subir des exactions à leurs alliés dozos. En définitive, le commandant Boli Dégui Florent, le chef d’escadron de la compagnie de la gendarmerie d’Abengourou et le commandant des Frci de la zone ont saisi les autorités administratives et traditionnelles à l’effet de ramener le calme dans le secteur. Au moment où nous mettions sous presse aux environs de 16h, un calme précaire régnait dans la localité où les corridors des Frci n’étaient plus visibles.

Zéphirin NANGO
(A Abengourou)
Soir Info

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Insécurité grandissante et exactions des Frci – Ouattara ne maîtrise rien
L’insécurité gagne du terrain en Côte d’Ivoire. Les forces de sécurité chargées de la protection des citoyens et de leurs biens ne rassurent pas. Bien au contraire elles s’illustrent de plus en plus comme les véritables fossoyeurs de la quiétude des populations. C’est le constat qui se dégage des événements qui viennent de se produire à Ebilassokro, dans le département d’Abengourou où jeudi dernier, les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci) se sont violemment pris aux populations autochtones. Selon les témoignages recueillis sur place, tout a commencé par une altercation entre le président des jeunes du village et un élément des Frci. Le premier, dit-on, en provenance du champ aurait, avec sa grosse moto a heurté au passage un véhicule appartenant aux Frci. Les soldats en poste à ce barrage dressé à une centaine de mètres du village, usant de leurs armes font des remontrances au président des jeunes. Eclate alors une rixe au cours de laquelle un élément des Frci administre une paire de gifles au président des jeunes qui, blessé dans son amour propre alerte les villageois. L’affrontement qui s’en suit fait un mort et occasionne plusieurs blessés graves du côté des populations. Quant aux jeunes, ils s’en prennent à la brigade de la gendarmerie et la mettent à feu. D’après certains témoignages sur place à Ebilassokro, hier vendredi, les Frci étaient revenus à la charge très tôt le matin en libérant des rafales en l’air. Mais le chef du village les aurait suppliés de ne pas perturber la quiétude de ses administrés. Ce geste du chef du village a permis au village de retrouver le calme. La région d’Abengourou n’est pas la seule à vivre cette autre forme de barbarie. Plusieurs départements du pays sont l’objet des exactions récurrentes de la nouvelle armée ivoirienne. D’Abidjan à Duékoué en passant par Soubré, Sassandra, Guéyio, Lakota, Divo, Bangolo, Toulepleu, Sikensi, Agboville, Akoupé, Adzopé et bien d’autres régions, l’attitude des Frci ne varie pas. Brimades, persécutions et autres formes d’intimidation y sont monnaie courante. Les plantations et les maisons sont souvent arrachées de force à leurs propriétaires. Sur simple délation, les Frci n’hésitent pas à jeter d’honnêtes citoyens en prison. Mais cela n’émeut guère le régime qui, au lieu de chercher des solutions au problème de l’insécurité, vante les mérites des soldats Frci, qu’il considère abusivement comme des sauveurs. Pour certains observateurs qui vivent les dérives de la nouvelle armée au quotidien, le chef de l’Etat ivoirien semble dépassé par les événements. En témoigne son mutisme sur les nombreuses exactions commises sur les populations par ses militaires. Mutisme très vite assimilé à l’impuissance d’un chef qui ne maîtrise rien sur le terrain sécuritaire malgré ses nombreux discours de bonnes intentions. Face aux nombreuses dérives de son armée, le Président Ouattara semble dire aux Ivoiriens qu’il ne peut rien pour leur sécurité et que chacun assure sa sécurité. Le ministre de la défense, Guillaume Soro et le chef d’Etat major, Soumaïla Bakayoko restent également muets sur la situation. Ils donnent l’impression de cautionner les agissements de leurs éléments sur le terrain. Au point où ils font croire à leur maître que tout va bien au plan de la sécurité des Ivoiriens. La preuve qu’il ne faut rien attendre de ce pouvoir.

Nicole Bantchi
Aujourd’hui

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