Conférences et missions: des dérives dans la gestion qui affectent le budget de l’État

Écrit par Adama Koné

Pour l’année 2010, c’est une enveloppe de 4,73 milliards de Fcfa que l’État de Côte d’Ivoire a consentie au titre des conférences et missions. Soit 1,525 milliard de Fcfa comme subventions aux Établissements publics nationaux (Epn) et 3,212 milliards de Fcfa, pour l’ensemble des services de l’administration centrale. Cette enveloppe devait couvrir les dépenses de 656 dossiers de conférences et voyages approuvés, soit 474 pour les ministères et 182 pour les Epn. Comment ces dispositions budgétaires ont-elles été appliquées en réalité? Quels sont les problèmes rencontrés? Et comment y remédier?

Ces interrogations sont à l’origine de la tenue hier, à Abidjan, du 5e atelier de la Commission interministérielle des conférences et missions (Cicm). Le thème retenu est: «bilan 2010 et perspectives 2011 des conférences et missions».

Il en ressort qu’au 30 septembre 2010, les ministères avaient déjà dépassé le nombre de conférences et missions autorisées pour le compte de cette année. Le tableau du taux d’exécution affichait en effet 116,4%, pendant que les voyages subventionnés des Epn n’enregistraient qu’un taux d’exécution de 34,1%. Les deux administrations cumulées donnent un taux de réalisation de 82,7%. Le dépassement des prévisions des ministères est certainement dû au financement de huit missions non programmées. Mais qui ont été autorisées pour un coût de 107,21 millions de Fcfa. A cela s’ajoute le fait que trois ministères ont consommé plus d’une fois et demie leur dotation.

Pour le directeur de cabinet du ministère de l’Économie et des finances, Ahoutou Koffi, les contraintes financières imposent une rigueur dans la gestion des activités de l’administration publique. C’est que les griefs sont nombreux. A savoir, le non respect des procédures mises en place, la proposition d’activités non programmées, la non justification des missions ou encore l’absence des rapports de mission. Spécifiquement aux structures de gestion (Bureau d’exécution des missions, Bem), il est reproché un manque de diligence dans l’acheminement des dossiers, une méconnaissance du circuit d’obtention des signatures des attestations du gouvernement, une incompétence des Bem pour la délivrance des attestations. Autant de «dérives qui affectent le budget de l’État», a regretté le représentant du ministre Koffi Diby. Et pourtant, depuis 2006, des textes réglementaires ont été pris pour rationaliser et suivre les activités de gestion du calendrier des conférences et missions. C’est pourquoi, l’atelier a fait l’état des lieux en mettant en exergue ces goulots d’étranglement. Toute chose qui devrait permettre de remettre en selle le Guichet unique des conférences et missions pour éviter les déperditions et doubles emplois pour restaurer les équilibres budgétaires.

Adama Koné
Fraternité Matin

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