PIT – Wodié claque la porte: “Le gouvernement s’est fait sans le PIT. Nous n’avons pas eu de rencontre avec le Premier ministre”

L’Intelligent d’Abidjan

Le Parti Ivoirien des Travailleurs PIT s’est réuni en comité central le dimanche 5 Juin. Cette réunion a été suivie d’une conférence de presse animée par le professeur Francis Wodié.

La démission de Francis Wodié de la tête du PIT a été entérinée hier après un premier report à la demande du Comité Central qui lui avait donné un sursis de 3 à 6 mois. ‘’Le collège présidentiel est destiné à assurer l’intérim de la présidence du PIT jusqu’au prochain Congrès. Le président ayant décidé de se retirer de la tête du PIT’’, a déclaré le Pr. Francis Wodié dans son propos liminaire. Quant à la formation du gouvernement, l’ex-président de ce parti a signifié qu’il n’a pas été consulté par le Premier ministre Guillaume Soro. ‘’Nous n’avons pas eu de rencontre avec le Premier ministre. Le gouvernement s’est fait sans le PIT’’, a précisé le candidat malheureux à l’élection présidentielle. Toutefois, il a tenu à saluer la formation du gouvernement qui est, selon lui, une pièce maîtresse dans la mise en place progressive des grandes institutions de l’Etat. ‘’Le plus important c’est la Côte d’Ivoire. Le gouvernement avec ou sans le PIT doit pouvoir jouer pleinement et effectivement son rôle relativement au redressement du pays, à la normalisation et à la stabilisation de la situation’’, soutient Francis Wodié. Quant aux rapports du parti avec le RHDP, le PIT se propose de les clarifier, pour les consolider, sur la base d’une plate-forme. Ceci, dira-t-il, afin de clarifier les choses davantage car le PIT n’est pas membre du RHDP. Le professeur de Droit a coupé court aux rumeurs l’envoyant vers le Conseil Constitutionnel. Car pour lui, la seule présidence dont il peut parler est celle du PIT et que la nomination au poste de président du Conseil Constitutionnel est soumise à la volonté du chef de l’Etat. Le comité central a pris des mesures appropriées au sujet des dissidents, qui ont été exclus suite à la décision du parti de soutenir Alassane Ouattara après le 1er tour de l’élection présidentielle. Le congrès devrait connaître leur cas. Francis Wodié a en outre parlé de l’institution d’un collège présidentiel de 3 membres composé de Kouadio Jérémie, de Zié Koné et de Zingbé Georges, tous issus du comité central. Ce collège aura à coordonner les activités du parti et à appuyer le secrétariat général dans la préparation du congrès. Dont la tenue a été fixée ultérieurement car les conditions ne sont pas réunies pour son organisation. Il a souligné que le collège présidentiel est une solution politique car dans les textes du parti, il n’est pas prévu de suppléance mais plutôt d’intérim.
Franck O.

Encadré
Retrait de Francis Wodié / Cette fois la bonne ?

Le fait n’est pas nouveau. Francis Wodié qui se retire de la tête du Pit cinq jours seulement après la formation du gouvernement Ouattara. Francis Wodié avait, en novembre 2010, appelé ses militants à voter pour ce dernier. Dans le même mois, tirant les conséquences de sa débâcle au premier tour de la présidentielle du 31 octobre 2010, celui qui était jusque-là le président du PIT se retirait de la scène politique. ‘’Je n’ai plus ma place dans cette politique, je me retire’’, avait-il dit après avoir donné les consignes de vote. Curieusement, une réunion du comité central du parti réhabilitait le démissionnaire du 11 novembre 2011. ‘’ Analysant la démission du président, le comité central l’a jugé irrecevable et inopportune et y a opposé une fin de non-recevoir. En conséquence de quoi, le comité central a instamment demandé au président de reprendre sa démission’’, devait-on lire dans la déclaration du secrétaire général du parti, le député Kouablan François. Et Wodié reprenait les commandes du PIT. Coup de théâtre ! Le parti se déchire entre deux tendances. Angèle Gnonsoa soutenant la candidature de Laurent Gbagbo, ligne conservatrice du parti et le camp Wodié. Sept mois ont passé et Francis Wodié revient à la charge pour une fois de plus, annoncer son retrait de la tête du parti ivoirien des travailleurs. La décision avait été mise entre parenthèses ‘’face aux manœuvres de subversion et de déstabilisation de certains à l’intérieur du parti et de ceux qui, à l’extérieur n’ont jamais renoncé à détruire le parti’’. Cette menace a-t-elle été contenue ? La question reste posée. Toujours est-il que le septuagénaire, certainement sonné par la feinte de ses alliés d’hier a décidé de raccrocher. Est-ce pour la bonne dernière fois ? Il n’y a jamais deux sans trois dit l’adage.
SD et AK

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