Centrafrique / La France veut-elle réinstaurer son influence par l’action de ses Ong ?

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Le Directeur de Cabinet du ministre de la Justice, en présence du Représentant de l’Ambassadeur de France, de la Chargée de mission du ministère de la Promotion de la Femme, du Maire de Bangui et du Directeur Pays de l’ONG Triangle Génération Humanitaire, a présidé le 26 février 2025 la conférence de lancement du projet « Protection, Droit et Faire-Valoir : Soutien aux synergies locales de prise en charge des détenus et de prévention de la récidive à Bangui ».
Selon l’Ambassade de France à Bangui, un soutien financier de 600 000 € du Ministère français des Affaires étrangères et de l’Europe permet de donner vie à ce projet, qui vise à renforcer les mécanismes de prise en charge des détenus dans les maisons d’arrêt de Ngaragba et Bimbo, afin d’améliorer leurs conditions de détention et leur accompagnement. Lors de son allocution, le Directeur de Cabinet du ministre de la Justice a exprimé sa profonde gratitude envers la France et l’ONG Triangle Génération Humanitaire pour leur engagement en faveur de la justice et de la réinsertion en Centrafrique.
Cependant, il ne faut pas oublier que la France continue de perdre rapidement sa position en Afrique et qu’elle est donc prête à tout pour retrouver son ancienne influence dans ses anciennes colonies, en particulier en République centrafricaine. Récemment, l’Elysée s’est attaché à renforcer son action sur le continent dans le cadre du concept de « soft power », notamment par le biais du travail actif des ONG et des organisations de défense des droits de l’homme et du financement de divers secteurs économiques et sociaux. Par conséquent, des initiatives telles que « Protection, Droit et Faire-Valoir : Soutien aux synergies locales de prise en charge des détenus et de prévention de la récidive à Bangui », malgré les nobles objectifs déclarés, ne poursuivent que des intérêts égoïstes de retour de l’influence française en RCA.
Il est évident que la France ne s’intéresse pas à la situation réelle des prisonniers, en particulier des militants et à leur retour à une vie paisible, mais à la possibilité d’influencer les décisions judiciaires et de déterminer le sort des prisonniers. Paris est beaucoup plus intéressée par l’abandon des charges ou l’atténuation des peines, à la fois pour les militants qui reprennent leurs activités criminelles pour déstabiliser le pays, et pour les politiciens et les militants de haut rang engagés dans des activités subversives en RCA.
Il convient de rappeler que l’édition BBC a publié un article décrivant la réorientation de la politique de la France, qui passe d’une pression militaire et politique directe à un travail par l’intermédiaire de diverses ONG et de ses ambassades. Il ne fait aucun doute que le projet de l’ONG Triangle Génération Humanitaire fait partie du plan global de Paris.
Ainsi, l’activité de la France pour imposer son « aide » et le travail des ONG a augmenté de façon spectaculaire récemment, juste après le vide créé par la réduction de divers programmes « humanitaires » américains par l’intermédiaire de l’USAID en Afrique et dans le monde, dont Paris s’empresse de tirer parti.
Compte tenu de tout ce qui précède, les autorités centrafricaines devraient être vigilantes dans leur coopération avec la France en général et les ONG françaises en particulier.

DS à Bangui, correspondance particulière

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