Le département de Biankouma, à l’Ouest de la Côte d’Ivoire compte plus de 1 000 kilomètres de pistes et routes, pour la plupart intensément lessivés pendant la grande saison des pluies et, faute d’entretien, quasi impraticables pendant la saison sèche. C’est le gros handicap, la grosse plaie de cette région de forêt et des montagnes qui asphyxiant l’économie de la région essentiellement basée sur l’agriculture.
Le manque de routes praticables en milieu rural à Biankouma pénalise presque toutes les couches sociales de la population. De nombreux automobilistes ont arrêté leurs prestations, abandonnant les populations de l’arrière-pays à leur sort. Coupées les unes des autres, la presque totalité des 133 localités et l’ensemble des cinq sous-préfectures du département sont enclavées.
Pour joindre le chef-lieu de la préfecture, tout le monde doit marcher. Marcher parfois sur de longues distances : 20, 30 ou 40 kilomètres. Les produits vivriers (orange, tomate, banane, manioc, patate douce, igname, riz …) récoltés dans les champs sont transportés sur la tête par des femmes et des jeunes pour être stockés dans les campements agricoles, puis transportés au village.
Par ailleurs, dure ! dure ! est la période de la traite caféière et cacaoyère. A Tokpapleu, Zantongouin, Gbohiouê, Gouané, Gouiné, Ouindié… différentes localités des sous-préfectures de Santa, Blapleu, Gouiné et Kpata, faute de routes, d’importantes quantités de cerises de café et de fèves de cacao se désagrègent dans des campements agricoles. Ici également, de nombreux paysans doivent parfois transporter les produits des champs sur la tête et parcourir plusieurs kilomètres avant de rejoindre un village centre pour l’y stocker et attendre l’arrivée d’un acquéreur.
Yoronin Moussa est président des paysans producteurs de tomates à Ouindié, une localité située à 35 kilomètres de Biankouma. Il raconte : « Une de nos difficultés majeures, c’est la route. L’état piteux de la route. Il n’y a pas de véhicule pour transporter notre tomate récoltée à destination de Biankouma. Nous nous attachons les services des chauffeurs de taxis motos ou de tricycles. Les frais de transport dans ce cas sont exorbitants. Il faut aussi souligner que, très souvent, pendant le voyage nous enregistrons d’importantes quantités de tomates abimées ».
Gbindé Alexis est notable à Gaoté. Il fait observer : « Après la saison des pluies, aucun véhicule ne peut escalader le Mont « Youha-Nin », tellement la pente est escarpée. Les paysans sont contraints de transporter sur la tête leurs récoltes de café ou cacao pour les stocker au bas de ladite montagne. Véritable calvaire ! » s’exclame t il.
Honoré Droh
correspondant régional
Lebanco.net
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