Infpa / Les étudiants font grève contre l’incompréhensible concours d’intégration après formation

C’est une incongruité. Voire une iniquité doublée d’une injustice que subit une frange d’étudiants des ecoles de formation professionnelle qui, une fois leurs cursus achevé sont obligés de se soumettre à un autre concours à l’issue aléatoire pour bénéficier d’un matricule de la Fonction publique. Ces jeunes ivoiriens sont pourtant recrutés par le même état qui ailleurs, dans d’autres secteurs de formation recrute directement dans les effectifs des fonctionnaires. C’est le cas à l’Ena, à la police, à la gendarmerie, au Cafop … Pendant ce temps, ceux de l’Institut national de formation professionnelle agricole (Infpa) basé à Bingerville, au Banco puis à Bouaflé dans le centre-ouest du pays doivent passer un concours avant d’accéder à la Fonction publique. Et ils ne veulent plus de ce concours. Ils veulent un recrutement sans condition au grade de fonctionnaire dès l’obtention de leur diplôme. Depuis ce 17 avril ils ont tout arrêté pour faire valoir leurs revendications à travers la Coalition des étudiants de l’Institut National de la Formation Professionnelle Agricole.

Ils ne veulent pas entendre parler du concours d’intégration à la Fonction Publique, mais demandent leur intégration directe au terme de leur formation. Dans un document de la Coalition de ces étudiants dont la presse a reçu copie, le lundi 15 avril 2024, ils dénoncent ‘’une supercherie’’ à propos du concours d’intégration à la Fonction Publique.
‘’Après admission, ils nous font signer des fiches d’engagement disant qu’après la formation, nous aurons des diplômes et nous allons nous prendre en charge nous-mêmes. Ils disent également qu’après la formation, il y a un autre concours d’intégration à la Fonction Publique’’, peut-on lire dans le document. Selon ces étudiants, l’INFPA est sous la tutelle de trois ministères, à savoir le Ministère de l’Environnement, le ministère des Eaux et Forêts et le ministère de l’Agriculture. ‘’Or les Eaux et Forêts lancent leurs concours et après admission, ils sont formés et affectés par l’Etat de Côte d’Ivoire. Aujourd’hui, nous dénonçons cette supercherie et nous disons non au concours d’intégration au sein de cette institution’’, ont-ils dit avant d’ajouter : ‘’Nous avions présenté un concours et nous souhaiterions être affectés à la Fonction Publique par l’Etat de Côte d’Ivoire’’.
Outre ce grief, ils ont soulevé d’autres récriminations concernant le traitement des admis au concours de l’INFPA.
‘’Il y a deux types d’admission. Il y a ceux qui sont boursiers et ceux qui ne le sont pas. Pourtant, c’est le même concours que nous tous avions présenté’’, réfutent-ils dans les raisons de leur grève.

Dans le premier cas, à savoir le boursier, ‘’Il paye une scolarité de 100 mille francs cfa au siège de l’institut hormis les frais annexes qu’il payera dans l’école où il sera affecté. Il payera 20 mille chaque fin de mois pour les frais de restauration et à la fin de la formation, il lui est restitué ses dépenses de frais de restauration’’, soulignent-ils.

En ce qui concerne le non-boursier, ‘’Il paye un montant de 200 mille Fcfa à la scolarité hormis les frais annexes de l’école là où il sera affecté pour la formation, ensuite il payera 20 mille par mois pendant 8 mois pour la première année et 7 mois pour la deuxième année. Imaginez-vous le budget’’, relate le document.

La direction de l’INFPA, se dit de son côté surprise par les revendications des étudiants ‘’qui devraient savoir que depuis leur inscription, ils n’étaient pas d’office intégrés à la fonction publique, mais devraient passer un concours d’intégration comme il est mentionné dans l’arrêté. Cela se fait depuis toujours’’. La direction brandit à ce sujet l’article 9 qui stipule : Le diplôme délivré à la fin de la formation de l’INFPA ne donne pas droit à un recrutement systématique à la Fonction Publique. Concernant les boursiers et non boursiers, les articles 7 et 8 de l’arrêté clarifient leur traitement. Selon l’Article 7, ‘’Seuls les cent (100) premiers, par ordre de mérite, de chaque cycle, bénéficieront d’une aide financière de l’Etat’’. Quant à l’Article 8, il stipule que ‘’Les candidats déclarés admis s’engagent à payer les frais d’inscription par an qui s’élèvent à cent mille (100 000) Fcfa pour les bénéficiaires de l’aide de l’Etat et à deux cent mille (200 000) Fcfa pour les non bénéficiaires de l’aide de l’Etat’’. Les grévistes veulent voir corriger ce qu’ils qualifient dincongruité et d’injustice. Ils veulent être traités sur le même pied d’égalité. A concours égal, traitement égal. SD à Abidjan (source linfodrome)

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2 réflexions au sujet de “Infpa / Les étudiants font grève contre l’incompréhensible concours d’intégration après formation”

  1. Je crois savoir aussi que c’est pareil pour l’infas où les formés doivent aussi à l’issue de leur formation passer un processus de sélection pour entrer à la fonction publique.

    En fait, cela découle de la mentalité depuis les indépendances hélas ancrée dans nos mœurs je dirais que l’état doit embaucher tout le monde quelquesoit notre formation et école. On a vu aussi le cas des doctorants qui ont fait grève car voulant tous être embauchés par l’état. Peut-être que pour régler ce genres de problèmes l’état devrait tout juste créer une adéquation entre ses besoins et l’ouverture même du concours d’entrée dans ces écoles de formation professionnelle et pratique. C’est ce qui est fait pour l’ena, l’efa, police, gendarmerie, etc… qui faut le dire aussi bénéficient d’un statut particulier depuis les années d’indépendance. Cela est d’autant plus nécessaire que pour ces métiers agricoles par exemple, bon si l’état ne les embauche pas qui pourra les embaucher dans l’état actuel et la structure même de nos économie ? C’est pas comme avec les autres où on pourrait trouver des cliniques privées et/ou universités, écoles privées pour les embaucher.

    La solution donc à court et moyen terme pour l’état pourrait peut-être s’apparenter à ceci, ouvrez le concours d’entrée pour 10 places seulement si vous avez 10 places seulement à pourvoir à l’issue de la formation. Si vous avez 10 places seulement, n’ouvrez pas le concours pour 50 places. Ainsi, comme le dirait nos amis Anglo-Saxon, « problem solved ». Nul n’est besoin de préciser que cela requiert que la fonction publique de Mme Oulotto puisse bien maîtriser l’exercice de prévision des besoins de l’état (dans les court et moyen termes.) Ça c’est un autre débat, n’est-ce pas ?

    Juste un observateur de passage…

  2. On ne peut pas comprendre que deux ministères rattaché ne sont pas capables d’aider ses jeunes après leur formation ; c’est dommage.
    Il y a quelques années de cela vous avez dit lors d’un SARAH qu’il y a près de 1500 entreprises Agro-industrielles , alors pourquoi ne pas faire des partenariats avec ces structures pour l’insertion des jeunes si vous ne voulez pas qu’ils rentrent à la fonction publique.
    Le mardi passé lors de passage du ministre de l’agriculture à la RTI, il a dit dans ses propos qu’il y a un projet de 2000 ha de soja qui a été mis en place à Divo , alors pourquoi ne pas utiliser cette ressource humaine formée par votre institution pour piloter ce projet ? Il n’y a pas que le projet de soja, il y a bien d’autres projets sur le territoire ivoirien.
    L’Etat parle de l’auto suffisance Alimentaire, est-ce avec des infirmiers , gendarmes… Qu’on parviendra à combler le déficit Alimentaire ?
    Ouvrez les voies de la FP pour insérer ces différentes promotions qui sont encore sur carreaux.
    Le mieux pour cette institution est de fixer le nombre de de place selon les besoins du terrain tout en supprimant le concours d’intégration.

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