Au Sénégal le nouveau ministre de l’Énergie et des Mines, Birame Souleye Diop envisage la renégociation des contrats miniers et pétrogaziers

(Agence Ecofin) – Dans son premier discours après sa prestation de serment, le nouveau président du Sénégal a annoncé début avril un audit complet des secteurs minier et pétrogazier. Les résultats de ces travaux commandés par Bassirou Diomaye Faye pourraient déboucher sur une renégociation des accords en vigueur.

Le Sénégal renégociera, si nécessaire, les contrats miniers, pétroliers et gaziers conclus avec les sociétés opérant dans le secteur extractif. C’est ce qu’a déclaré le 11 avril le nouveau ministre de l’Énergie et des Mines, Birame Souleye Diop (photo) qui a pris fonction ce jeudi après une passation de service avec son prédécesseur Antoine Félix Diome.

Cette sortie du ministre intervient après l’audit annoncé début avril par le président Bassirou Diomaye Faye, au lendemain de sa prestation de serment en tant que chef d’État du Sénégal. Il a promis un audit complet des secteurs minier, pétrolier et gazier, honorant ainsi une promesse de compagne consistant à rediscuter les accords conclus avec les compagnies étrangères sur les ressources naturelles du pays.

Il faut souligner que ces différentes annonces précèdent la mise en exploitation du gisement pétrolier Sangomar qui fera du Sénégal un pays producteur de pétrole dès 2024. Le secteur extractif est actuellement dominé par l’exploitation minière, notamment la production d’or, de sables minéraux et de phosphates qui contribuent à environ 5 % du PIB.

Si la renégociation des contrats extractifs est un moyen d’augmenter les recettes de l’État, cette mesure provoque parfois des tensions avec les investisseurs et peut mettre à mal l’attractivité du pays. En Zambie par exemple, deuxième producteur africain de cuivre, la modification des conditions fiscales à la fin des années 2010 a provoqué une suspension pendant plusieurs années des investissements miniers, menant à une importante chute de la production du métal rouge.

Emiliano Tossou

BIRAME SOULEYE DIOP, MINISTRE DE L’ENERGIE, DU PETROLE ET DES MINES | UN STRATEGE POUR RELEVER LES DEFIS MAJEURS

Birame Soulèye Diop, membre éminent du parti Pastef-Les Patriotes et président du groupe parlementaire Yewwi Askan Wi, a été nommé à la tête du Ministère de l’Énergie, du Pétrole et des Mines. Issu du prestigieux lycée Malick Sy, il a ensuite poursuivi ses études à l’université Gaston Berger de Saint-Louis, où il a croisé le chemin d’Ousmane Sonko, figure influente de la politique sénégalaise. Fort de son succès académique, il a obtenu un DEA en droit avant d’intégrer brillamment l’École nationale d’administration (ENA).

Actuellement en tant que député et maire de la commune de la Zone Nord de Thiès, située à 70 kilomètres de Dakar, Birame Soulèye Diop se trouve dans l’obligation de se conformer à la suggestion émise par le Premier Ministre, Ousmane Sonko, en démissionnant de ces deux fonctions dans un délai d’un mois.

Le secteur gazier et pétrolier, placé sous la responsabilité de Birame Souleye Diop, revêt une importance cruciale pour l’économie sénégalaise, surtout avec l’approche de l’exploitation prochaine des nouvelles découvertes pétrolières prévues pour juillet 2024.

Le mandat de Birame Souleye Diop comprendra la révision des contrats d’exploitation, une priorité mise en avant par le gouvernement Sonko lors de sa campagne électorale, mettant en évidence la nécessité de conditions plus avantageuses pour le Sénégal dans l’exploitation de ses ressources naturelles.

Commentaires Facebook

1 réflexion au sujet de « Au Sénégal le nouveau ministre de l’Énergie et des Mines, Birame Souleye Diop envisage la renégociation des contrats miniers et pétrogaziers »

  1. Très belle et bonne décision. Je valide cela. Il est vrai que les nouveaux dirigeants parlent de rupture mais il ne faut pas également occulter de trouver un juste équilibre pour les intérêts du peuple sénégalais et autres parties privées impliquées. En effet, il est bien connu que l’industrie de l’exploration exige des coûts très élevés supportés à 100 pourcent, ou presque, initialement par ces compagnies. Il ne faudrait pas aussi créer une situation où plus aucune compagnie privée ne veuille explorer et exploiter donc investir dans ce secteur au Sénégal. Juste un observateur de passage…

Laisser un commentaire