Défense Côte-d’Ivoire: Les Américains renforcent leurs positions, la France évoque un «remodelage» de sa présence militaire

U.S. Embassy Abidjan- Signature d’un protocole d’accord de coopération : Les FACI et l’US ARMY pour un front commun contre les nouvelles menaces

Le Cabinet du Chef d’Etat-Major Général des Armées a servi de cadre, ce mardi 27 février, à la signature d’un protocole d’accord entre les Etats-Unis d’Amérique et la Côte d’Ivoire. Ce document, paraphé par le Général de Brigade Rose Lopez KERAVUORI, Directrice du renseignement d’AFRICOM et le Général de Corps d’Armée Lassina DOUMBIA, Chef d’Etat-Major Général des Armées, formalise un renforcement de la coopération opérationnelle entre les Armées des deux pays. C’était en présence de son Excellence Madame Jessica Davis BA, Ambassadeur des USA en Côte d’Ivoire.

De façon concrète, les deux Armées vont accroître les capacités d’anticipation à travers un cadre de partage du renseignement. C’est une avancée majeure qu’opèrent ainsi les FACI dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, domaine dans lequel les Forces Armées Américaines capitalisent une expertise certaine notamment en Afrique de l’Ouest. C’est un chef d’Etat Major visiblement satisfait qui a révélé le champ de possibilités qu’offre ce partenariat militaire opérationnel. Pour Madame l’ambassadrice US, l’appui de son pays vient pérenniser les acquis ivoiriens en matière de sécurité humaine après la démonstration de gestion sécuritaire qu’à donné à observer le succès de la CAN 2023. Elle a dit les bonnes dispositions de son pays à accompagner tous les efforts qui permettront de protéger le rayonnement sous régional de la Côte d’Ivoire dans l’atteinte de ses objectifs de développement.

La coopération entre les deux armées est ancienne et se renforce au fil des ans. Outre l’échange d’attachés de Défense, les FACI et l’US Army revisitent régulièrement leurs savoir faire à travers des exercices conjoints tant avec l’armée de terre, la marine nationale que les forces spéciales. La signature de ce protocole d’accord intervient deux mois après un autre, consacré celui là, au soutien médical en opérations.

FACI-Forces Armées de Côte d’Ivoire
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En Côte d’Ivoire, Jean-Marie Bockel évoque un « remodelage » de la présence militaire française

L’envoyé personnel d’Emmanuel Macron pour l’Afrique, Jean-Marie Bockel, a évoqué le « remodelage » de la présence militaire française en Côte d’Ivoire, mercredi 21 février, à l’occasion d’une visite à Abidjan, sa première sur le continent depuis sa prise de fonctions au début du mois. « Le terme “remodeler” me paraît être le bon terme. L’esprit, c’est de venir avec des propositions, une écoute et ensuite un dialogue qui aboutisse à un accord gagnant pour les deux parties », a déclaré M. Bockel à l’issue d’un « échange riche » d’une heure avec le président ivoirien, Alassane Ouattara.

M. Bockel, ancien secrétaire d’Etat à la coopération du président Nicolas Sarkozy (2007-2008), a été chargé le 6 février par Emmanuel Macron de discuter avec les partenaires africains des nouvelles formes de la présence militaire française sur leur sol. C’est en Côte d’Ivoire, solide alliée de la France qui abrite quelque 900 militaires français au sein du 43e Bataillon d’infanterie de marine, qu’il a choisi de faire sa première visite.

« On ne veut pas réduire nos efforts mais c’est une globalité : il y aura des évolutions, l’empreinte sera moindre sur certains aspects et plus forte sur d’autres », a-t-il affirmé, sans donner de détails. « Les perspectives de notre partenariat en matière de sécurité sont des perspectives d’accompagnement de renforcement de la force militaire souveraine de la Côte d’Ivoire, de sa montée en puissance quantitative et qualitative », a-t-il ajouté, évoquant « un processus qui a déjà commencé ».

Les militaires français ont été tour à tour chassés du Mali, du Burkina Faso puis du Niger, trois pays ouest-africains gouvernés par des régimes militaires arrivés au pouvoir par des coups d’Etat et désormais ouvertement hostiles à la France. Depuis environ un an, Paris met en avant sa volonté de transformer profondément ses rapports avec le continent, répétant être avant tout à l’écoute des demandes des partenaires africains, notamment sur les questions de sécurité.

Outre la Côte d’Ivoire, trois autres pays accueillant des bases sont concernés par ces adaptations du dispositif militaire : le Sénégal, le Gabon et le Tchad. Jean-Marie Bockel doit rendre ses recommandations à l’Elysée en juillet.

Le Monde avec AFP

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