Au moment où le prix du riz fait perdre le sourire à tous les consommateurs, comment ne pas s’interroger sur l’efficacité de toutes les mesures prises ces dernières années pour contenir la hausse des prix en général et ceux des produits alimentaires dont le riz en particulier.
Ces mesures faut-il le rappeler étaient de deux ordres.
Les mesures immédiates censées faire baisser la fière dans les moments de fortes tensions sociales et les mesures à court et moyens termes censées résoudre durablement les problèmes identifiés.
Au titre des mesures immédiates, le gouvernement a commencé par la prise de mesures de blocage semestrielles des prix de quelques produits. Cette mesure ayant atteint ses limites, nous sommes passés à une étape supérieure caractérisée par l’élargissement de la liste des produits et services dont les prix sont réglementés c’est-à-dire administrés par l’Etat lui-même.
Malgré la présence du riz sur cette nouvelle liste, nous voici encore en pleine augmentation généralisée et incontrôlée du prix du riz. Cette nouvelle hausse qui intervient en violation des mesures gouvernementales relatives à l’instauration du principe de l’information préalable et de concertation, avant toute augmentation de prix des denrées de grande consommation, nous montre encore une fois les limites de la régulation par le prix. Reste à présent la régulation par l’amélioration de l’offre contenue dans les mesures à courts et moyens termes édictées par le gouvernement depuis un long moment. Il s’agit notamment de la modernisation de la production agricole, animale et halieutique, avec le recours à l’irrigation, à la mécanisation et aux engrais afin d’assurer notamment la disponibilité en toute saison de produits vivriers ; L’’accroissement des moyens de production, de conservation et de transformation de produits vivriers.
Quand on sait que le cycle de production du riz, du semis à la récolte varie de 95 jours à presque 250 jours pour les variétés tardives, qu’avons-nous produits, avec quels moyens ne serait-ce que ces deux dernières années pour que nous soyons encore assujetties aux politiques agricoles des pays comme le Vietnam, l’Inde ou le Pakistan qui sont à la base de l’actuel renchérissement du prix sur le marché international ?
Pour le Président de la Confédération des Organisations de Consommateurs de Côte d’Ivoire (COC-CI), Jean-Baptiste Koffi, cette nouvelle hausse du prix du riz offre une belle occasion au gouvernement ivoirien pour poser les bonnes questions et procéder à un diagnostic approfondi de sa politique rizicole et de lutte contre la vie chère en général.
En appelant à un tel exercice, le président de la COC-CI, dit avoir le regard tourné vers la grande région du Tonpki avec ses immenses potentialités de production de riz. A cette région, il ajoute la région des savanes, la région de la Marahoué, la région du Haut Sassandra, la région du N’ZI Comoé, la région de la vallée du Bandama, la région du Worodougou et la région des lacs.
Il est de notoriété publique que pour la prochaine Coupe d’Afrique en terre ivoirienne, des milliers de jeunes seront engagés pour offrir leur service à l’organisation.
Comparaison n’est pas raisons mais, la COC-CI s’interroge sur le nombre de jeunes ayant été accompagnés ces dernières années pour transformer le potentiel rizicole national évoqué plus haut en réalité ?
Quels moyens ont été effectivement dégagés et quelles dispositions ont été prises pour rendre la production rizicole locale compétitive en termes de qualité et de prix?
Aujourd’hui plus que hier, les consommateurs sont disposés et décidés à consommer local.
Ils n’attendent que des gestes forts du gouvernement pour booster les productions locales.
Vous avez dit 2023, année de la jeunesse ? La direction est toute tracée.
Faut-il encore le rappeler, dans notre pays, le quart du budget familial est consacré à l’alimentaire. Ensuite viennent respectivement le logement et le transport à 13% et 12%.
Sercom COC-CI
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