Football des jeunes / Jean Claude Djakus (promoteur du Mondialito) crache des vérités à la Fif et aux clubs ivoiriens (Interview)

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  • ‘’Les dirigeants de notre football ne voient pas l’importance du Mondialito. Et pourtant…’’

Le samedi 9 septembre 2023, s’est déroulée à Yopougon Saguidiba, la finale de la 17e édition du Mondialito. Une compétition qui met en selle des minimes pendant les vacances scolaires. Son promoteur Jean Claude Djakus s’est prêté à nos questions après la partie remportée par Cfofy de Yopougon sur le score de 2-0 face à Sol Fc d’Abobo.

Le Mondialito, le tournoi dont vous êtes organisateur depuis maintenant 17 ans vient de connaître son apothéose ce samedi 9 septembre 2023. Avec quels sentiments bouclez-vous cette édition ?

Un sentiment de joie et de fierté. Je voudrais sincèrement remercier le parrain,  mon ami et confrère Alafé Wakili, pour sa gentillesse et surtout pour sa passion pour le foot-jeunes. C’est cette passion-là  qui l’a poussé à annoncer solennellement qu’il sera encore le parrain du Mondialito 2024. C’est vraiment un gros coup qui me va droit au cœur. Je voudrais également remercier les nombreux spectateurs du Mondialito.  Très fair-play, ils sont tous formidables. Félicitations à  l’équipe de CFOFY de Yopougon,  brillant vainqueur du Mondialito 2023. Félicitations également à sol FC d’Abobo pour sa grande opposition. La fête fut tout  simplement belle ! Merci à tous

17 ans après, si l’on devait oser un bilan, que retiendrez-vous en termes de valorisation du tournoi, de sponsoring et de notoriété ?

En 17 ans, je pense que le Mondialito a véritablement pris du volume. Ce concept que j’ai créé en 2007 est devenu un label. En termes donc de valorisation,  je me sens fier d’avoir donné un instrument de promotion du foot-jeunes à notre pays. En clair, je peux affirmer, sans risque de me tromper que le Mondialito a fortement gagné en notoriété et en popularité.  C’est d’ailleurs le seul tournoi qui se joue dans ce concept là en Côte d’Ivoire. Et chaque année,  les centres de formation affluent pour s’inscrire.

Concernant le sponsoring,  il faut noter que beaucoup de choses ont évolué. Je profite donc de l’occasion que vous m’offrez pour remercier vivement toutes les  entreprises qui nous soutiennent depuis quelques années. Malgré leur notoriété,  elles   viennent associer leur image à un tournoi de proximité.  Une occasion pour elles d’apporter leur contribution à la promotion du football des jeunes,  gage de l’avenir de cette discipline sportive dans notre pays. Toutefois, il faut noter que beaucoup de choses restent aussi à faire. Car, le Mondialito coûtant très cher, j’ai vraiment besoin de moyens conséquents.  Malheureusement,  sur une vingtaine d’entreprises que je sollicite chaque année,  ce sont trois ou quatre qui répondent présentes. Souvent, certaines donnent leur accord de principe.  Et au dernier moment,  elles désistent.  Ce n’est pas facile de supporter une telle situation.  Mais, bon! Je fais avec. En clair, en termes de moyens financiers,  je sors chaque fois perdant.  Mais, l’essentiel pour moi, c’est de faire plaisir aux jeunes qui aiment passionnément le football.

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Vous pointiez devant la presse le peu d’intérêt des dirigeants de la Fif à votre tournoi qui est un bassin de détection de jeunes footballeurs. Que reprochez-vous concrètement à la Fif ?

Merci pour cette belle question. Elle me permet de faire une précision de taille. En réalité,  ce n’est pas la FIF d’aujourd’hui que je  pointe directement du doigt. Depuis 2007 que j’ai créé cette compétition,  je constate que les gestionnaires de notre football qui se sont succédé ne voient pas le degré élevé de son importance. Et pourtant,  beaucoup de joueurs qui évoluent au haut niveau et particulièrement en équipes nationales, ont été détectés au Mondialito. Je peux citer Franck Kessié, Guiagon Parfait. Dakoa Edgard et bien d’autres. Même le jeune Diakité Oumar qui était titulaire samedi dernier à San Pedro contre le Lesotho, est un pur produit du Mondialito.  Il a été détecté ici en 2011 dans l’équipe de l’Etoile Filante de Yopougon (EFY) par l’Asec. En clair, pour moi, la FIF doit prévoir un budget pour ce genre de tournois de vacances pour nous soutenir.  Le dire n’est ni une injure, ni une critique acerbe. C’est tout simplement une doléance qui devrait être prise en compte. Mais, il faut aussi retenir qu’au-delà de la FIF, je fustige l’attitude des dirigeants de clubs.  En 17 ans, seule, l’Asec s’intéresse au Mondialito.  Chaque année, les techniciens de ce club se déplacent et prennent les meilleurs pour les former.  Je voudrais donc, une fois de plus, remercier les dirigeants de ce club qui épousent l’idée de mon projet. Je vous informe que, depuis l’année dernière,  le Ballon d’Or du Mondialito 2022, Bema Doumbia,  de l’équipe de CSIKKA de Yopougon (champion 2022) est à Sol Béni.  Dans trois ans au plus, vous entendrez parler de lui. C’est une merveille balle-aux-pieds. À part l’Asec donc, je constate que les autres clubs n’ont cure du football de base. Ils aiment ce qui est déjà cuit. La formation est leur dernier souci. C’est vraiment dommage ! Parce qu’à cette allure, l’avenir de notre football restera en pointillés.

Par SD à Abidjan

sdebailly@yahoo.fr

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