Ce qui retarde la livraison de l’autoroute Yopougon- Dabou

Près de deux ans après le démarrage de la construction de l’autoroute Yopougon-Dabou, l’état d’avancement du chantier suscite de multiples interrogations, de la part des usagers. Nous avons effectué une visite du chantier.

A en croire le chef de la portion du chantier situé au niveau du village Niangon Adjamé, le taux de réalisation des travaux sur cette autoroute Yopougon – Dabou, dans l’ensemble, tourne autour de 70 %. « L’ouvrage pourrait être livré en 2024 ».

Mauvais état des sols

«La difficulté que nous rencontrons dans l’exécution des travaux, est le mauvais état des sols, avec de nombreux trous à remblayer. Il faut dire aussi que la saison des pluies a fortement empêché notre progression », souligne-t-il.

Précisons que l’autoroute en construction pour relier Yopougon à Dabou, longue de 19 km, sera constituée de 2 fois 2 voies, à partir de Yopougon jusqu’au Carrefour de Jacqueville. Puis de là, elle se prolongera en 2 fois 1 voie, jusqu’à Dabou, avec un terre-plein central de deux mètres de large. L’ouvrage comprendra également cinq passerelles piétonnes dans la commune de Yopougon et de l’éclairage public.

Les travaux stagnent

Le constat fait, ce 9 août, sur le terrain, est qu’à certains niveaux de ce chantier Yopougon – Dabou Pépinière, les travaux stagnent effectivement. Cela est surtout remarquable à l’entrée du village d’Adiopodoumé au Km 17 (Yopougon) et au Pont Agneby (Dabou). A ces endroits, des travaux de remblayage et de canalisation ont lieu depuis un bon moment, pour faire face aux problèmes d’inondations. Ces travaux consistent en l’assèchement des bas-fonds et en la construction de gros canaux d’évacuation. L’objectif est de faire en sorte que les eaux de ruissellement et la lagune n’inondent plus ces voies, lors de la grande saison des pluies, comme ce fut le cas au mois de juin dernier.

Au niveau du village d’Adiopodoumé, au km 17 précisément, nombre d’usagers se demandent s’il n’est pas plutôt convenable de construire un pont sur la voie, pratiquement à l’entrée du village. D’autant que chaque année, au cours de la saison des pluies, l’abondance des eaux de ruissellement et le débordement de la rivière qui coule à cet endroit, rendent bien souvent la circulation impossible, pendant des heures. Cette situation qui a été constatée encore une fois cette année, a manifestement joué sur l’avancement des travaux. Pourtant, avant que la saison pluvieuse ne s’installe pleinement, un ponceau y avait déjà été aménagé. Mais il n’a finalement pas fait l’affaire, face aux importantes quantités d’eau de pluies qui l’ont submergé.

Toutefois, explique une responsable de cette partie du chantier, ce n’est pas partout qu’on peut construire un pont. « Des études y ont été menées. Elles ont démontré que la construction de dalots pouvait régler le problème d’inondation au Km 17. C’est pourquoi, nous avons choisi cette option », indique notre interlocutrice. Quant au ponceau, dit-elle, il sera supprimé.

Ponts piétons et pistes piétonnes

Au niveau des autres parties de ce long chantier, lors de notre passage, des travaux sont en cours. De la Cité Batim au Rond-Point de Gesco, le sol est en train d’être préparé pour recevoir la couche de goudron. Quelques caniveaux ont été construits de part et d’autre de la voie. Un pont piéton a été érigé en face de Batim, non loin du nouveau pont, qui permet de rallier l’autoroute du Nord. Un autre est visible quelques mètres en arrière de cette cité. Au niveau de la société la Manutention Africaine, un pont est sorti de terre depuis plusieurs mois. Des pistes piétonnes sont également en train d’être construites sur cette partie de long chantier.

Du Rond-Point de Gesco à Bonikro Pharmacie Alicia, les machines s’attèlent encore à aplanir le sol, pour ensuite effectuer le bitumage. De Bonikro à Bagnon, les premières couches de goudron et les caniveaux sont en train d’être posés sur la partie droite de la voie. Des piliers d’un pont piéton ont été dressés au niveau du carrefour Gravier, juste après le cimetière municipal de Yopougon. Il reste à poser le tablier.

Au marché Bagnon précisément, des travaux de canalisation et de préparation du sol pour la pose du bitume sont en cours. A partir du quartier Bagnon, jusqu’au Km 17 à Adiopodoumé, en passant par le village de Niangon Adjamé, un petit pont véhicule et un pont piéton sont en construction.

« Il nous faut au moins deux ou trois ponts »

Du gravier a été déversé à l’entrée de Bouguinisso en attendant la couche de goudron de ce petit tronçon. Selon une employée de cette partie du chantier, un pont piéton est prévu au niveau du carrefour garage, juste après le marché du Km 17. Mais, la plupart des personnes issues du quartier riverain, avec qui nous avons échangés, souhaitent en avoir un peu plus. « Un seul pont piéton est insuffisant. Il nous faut au moins 2 ou 3 ponts. Car, la zone est très peuplée », soutient le doyen Ousmane Kaboré, l’un des plus anciens habitant de ce quartier.

De la sortie du village d’Adiopodoumé au carrefour de Bimbresso, quelques portions de route ont été bitumées. Enfin, de ce carrefour à celui de Jacqueville en passant par Songon- Kassemblé, Songon- Agban et Songon-M’Braté, jusqu’à Dabou – Pépinière, la route a été entièrement goudronnée.

En revanche, s’agissant du tronçon Yopougon Sable – Siporex Dabou, les travaux n’ont véritablement pas évolué. Ils commencent au Centre des Métiers de l’Eau (CMEAU), non loin du carrefour Oasis à Ananeraie et se limitent pour l’instant au carrefour CHU. La voie a été grattée. Les ouvriers sont en train de construire des caniveaux.

Boubakar Barry
Lebanco.net

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