Le lundi de pentecôte n’était pas un jour chômé pour le ministre Bouaké Fofana de l’Hydraulique, de l’Assainissement et de la Salubrité. Depuis un temps, il mène des actions pour anticiper sur les dégâts de la saison de pluie qui se signale déjà à Abidjan.
Il était à Bingerville au quartier Mickey pour donner lui-même l’avertissement aux vendeurs de bois et autres dont l’activité obstrue des canalisations de drainage des eaux de pluie. Ils seront déguerpis dans les prochains jours et la mairie en a pris l’engagement.
Le pont à l’entrée de Bingerville a été également revisité. Selon des témoignages, son dimensionnement actuel ne permet pas d’assurer le drainage des eaux lors des grandes pluies. Il est souvent mis à rude épreuve quand les eaux de ruissellement qui viennent de partout veulent s’y frayer un chemin. Et les inondations sont très fréquentes en cet endroit, l’eau passant par dessus le pont. Le lit qui s’ensable très vide et le dallot qui s’effrite sur les flancs. Il y a urgence à ce niveau et Bouaké Fofana a pu se rendre compte de l’ampleur de la situation à laquelle il devra trouver la solution qui vaille. Dans les meilleurs délais.
A Cocody au quartier Djibi où il a été accueilli par des squatteurs surexcités au cri de « On a faim ! On veut maison ! », le ministre n’a pas donné dans le sentimentalisme. Il n’a pas fait dans la dentelle. Leur site d’habitation au pied d’un immeuble en instance d’effondrement a été rasé sans ménagement. Les squatteurs ont seulement eu le temps de sortir quelques affaires rustiques, les visages renfrognés par la colère. A ce niveau, on se demande ce que faisaient là ces gens qui étaient pourtant sous la menace permanente d’un ravin profond de plus de 10 mètres et à ciel ouvert. Dans ce quartier huppé où habitent de hauts cadres, ils n’éprouvaient aucune gêne à aménager là des taudis comme s’ils étaient les derniers damnés de la terre.
Même spectacle à Abobo Belle Ville où depuis longtemps des riverains d’une zone à risques ont été mis en demeure mais attendaient sans doute le secours du bon dieu. Ils n’auront pas gain de cause. Leur habitat précaire a été étalé sous le vrombissement des bulldozers.
A Yopougon où la revue des sites s’est achevée, c’est une opération de curage de caniveau qui est en cours. Ici avec des moyens rudimentaires, pelles et pioches en main des jeunes gens, sans protection, procèdent à l’enlèvement du sable et autres détritus qui bouchent les canalisations.
L’objectif pour Bouaké Fofana c’est d’avoir zéro mort en cette saison pluvieuse qui commence. Et son slogan est connu : « mieux vaut avoir des gens en colère vivants que morts ».
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SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr
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