La voie express Abobo-Adjamé ne dispose pas de ponts piétons, pour relier certains quartiers et permettre aux populations riveraines de traverser la route sans danger. Cette situation crée bien souvent des accidents. Il y a deux ans, une vendeuse de gnamakoudji (jus de gingembre) a perdu la vie, après avoir été renversée par un véhicule au Pk 18. L’an passé, un écolier a été percuté par un gbaka au quartier Avocatier, carrefour Pompe. Aujourd’hui, il a perdu l’usage de ses jambes. Le cas le plus récent remonte à un mois. Une fillette a été fauchée par une moto, au niveau de l’ex Coco Service.
« Il faut absolument des ponts piétons au niveau de l’Université Nangui Abrogoua, de Plaque Anador et d’Anonkoua Kouté, afin de permettre aux piétons de traverser sans risquer de se faire renverser par les automobilistes », soutient Godji Diomandé, vendeur de pièces détachées. Sita Ouattara, gérante de cabine, est du même avis. Elle ajoute : « Un pont piétons doit aussi être construit, entre le carrefour Express et la Gare UTD, juste après la société Filtisac. Car, le trafic est très dense à cet endroit et de nombreux piétons y passent également ».
Des jeunes aident à la traversée
Vu la récurrence des accidents de la circulation à ces différents endroits précités, des jeunes ont décidé d’offrir leurs services aux populations. Il s’agit, pour eux, de leur faciliter la traversée de ces lieux, en stoppant les véhicules pour quelques minutes, afin de donner la possibilité aux piétons de passer en sécurité « C’est mon défunt père, un entrepreneur, qui a initié cette façon de faire en 2018. Au regard de l’excellent service que cela représentait pour les populations du quartier Anador, l’Office de la Sécurité routière (Oser) et la Mairie d’Abobo, lui ont alors demandé d’étendre son initiative à d’autres endroits de la commune. C’est ainsi qu’il a installé une équipe à Ciné Cool et Anonkoua Kouté. Pour les motiver, il leur donnait un peu d’argent. Aujourd’hui, j’essaie de continuer ce qu’il a commencé », explique Koua Tanguy, responsable de ces jeunes bénévoles, qui régulent ainsi le passage des piétons à ces différents carrefours de la commune, où le trafic est très dense.
Baisse de la fréquence des accidents
Selon plusieurs riverains, grâce aux jeunes qui aident les piétons à traverser la route, le taux d’accident a fortement baissé surtout au niveau de plaque Anador et d’Anokoi Kouté. Cependant, M. Koua déplore le manque de soutien des passants. « Peu de piétons nous encouragent financièrement pour le service que nous leur rendons. Nous sommes obligés de faire d’autres petites activités. Ce qui fait que nous sommes souvent absents à ces endroits concernés. C’est pourquoi nous lançons un appel aux autorités et à toutes les bonnes volontés, afin qu’elles nous aident à mieux vivre de cette activité », souhaite-t-il.
Bientôt, des ponts piétons !
La nécessité de construire des ponts piétons à différents endroits de la commune d’Abobo, n’échappe heureusement pas aux autorités communales. Selon Olivier Gnagne, responsable technique de la Mairie d’Abobo, à la faveur de la construction du circuit du Métro d’Abidjan qui, faut-il le rappeler, traverse la commune d’Abobo, des ponts piétons seront construits. « Notamment à Anador, au PK18, à Anokoi Kouté et au rond-point de la Gendarmerie ». Par contre, « pour ce qui est des travaux de l’échangeur d’Abobo, il n’y a pas de ponts piétons prévu », indique Eric Goré, chef d’équipe de l’entreprise en charge de cette infrastructure ultra-moderne. Il est à se demander si le nombre de ponts piétons ainsi prévu, est suffisant pour cette commune populeuse. Et dont les habitants effectuent beaucoup de déplacements à pied.
Boubakar Barry
Commentaires Facebook