Messe de la nativité/Daoukro: Devant Bédié, le père Loukou Alphonse fustige «un système pour fragiliser, affaiblir et endormir le peuple»

Après avoir passé environ 2 mois loin de sa terre natale, le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire-Rassemblement démocratique africain (Pdci-rda) est de retour dans la capitale de l’Iffou depuis le jeudi 22 décembre et a été accueilli avec ferveur par les populations visiblement heureuses de retrouver leur digne fils.

Comme à l’accoutumée, le sphinx de Daoukro a pris part à la célébration de la messe de la nativité du Seigneur Jésus-Christ, lumière du monde, ce samedi 24 décembre 2022 à la paroisse Saint Pierre et Saint Paul de ladite ville en compagnie de son épouse, de membres de sa famille biologique et de sa famille politique entre autres du président du Conseil régional de l’Iffou, Traoré Adam-Kolia et du député de la circonscription électorale de Daoukro-N’Gattakro, l’honorable Akoto Kouassi Olivier. Le tout nouveau préfet de région, préfet du département de Daoukro, Djiké Raymond Claude était également à cette messe de commémoration de la naissance du Sauveur du monde aux côtés du président Bédié.

N’ayons pas peur !

Le père célébrant, le curé de la paroisse Saint Pierre et Saint Paul de Daoukro, Loukou Alphonse a profité de cette occasion pour souhaiter la bienvenue au président Bédié sur la terre de ses ancêtres. Dans son homélie, s’appuyant sur l’évangile de Luc au chapitre 2 les versets 1-14, relatif aux conditions dans lesquelles le Christ est né, le prélat a fustigé l’hypocrisie et la volonté des grandes puissances et des gouvernants de contrôler dans les moindres détails la vie des hommes et des femmes qui peuplent la terre. 

« …Aujourd’hui dans la ville de David, un Sauveur est né, nuit sainte, nuit de joie, nuit de grâce, nuit de bonheur partagé. Oui, nous devons nous réjouir malgré les difficultés que chacun de nous traverse à des degrés divers dans notre société, dans notre pays, dans nos différentes familles. En effet aujourd’hui les grandes puissances et nos gouvernants veulent nous mettre dans un système où ils contrôlent tout. Ils veulent nous mettre dans une sorte de totalitarisme doux. Cette volonté des gouvernants de diriger totalement la vie des citoyens jusque dans leur intimité est telle que ceux-ci sont prêts à mettre des systèmes en place pour pouvoir spolier davantage le faible pour qu’il reste et demeure toujours faible et pauvre. Un système pour fragiliser, affaiblir, voire pour endormir le peuple. Et ces systèmes sont malheureusement dans tous les domaines, au niveau de la vie des paysans comme celle des citadins. De grandes théories sont mises en place pour enfoncer davantage le pauvre sans défense dans la vase de la misère alors qu’ils crient tout haut que c’est pour ceux-ci qu’ils luttent », a-t-il décrié avant de dévoiler la manière pernicieuse dont les dirigeants du monde procèdent pour arriver à leur fin. 

« Et ils ne lésinent pas sur les moyens pour arriver à leur fin, en utilisant pour ne pas dire en confisquant tous les canaux de communication pour encenser leurs leaders et le résultat, il est là, implacable et fait froid dans le dos. Jetons un regard sur quelques domaines. Voyons l’état de notre école aujourd’hui. Voyez-vous, la meilleure manière d’abrutir un peuple est de s’attaquer à son système éducatif. Plonger le citoyen depuis son jeune âge dans une insouciance sans nom pour l’endormir afin de le manipuler facilement. Voilà leur dessein, voilà leur programme. Le résultat, et cela ne doit pas nous surprendre comme un effet de boomerang nous tombe dessus, implacable, insurmontable, inquiétant même. Aujourd’hui notre système scolaire est miné par la tricherie, l’alcool, le sexe et la drogue. Nous constatons avec effroi, la destruction systématique de notre jeunesse qui pourtant est appelée à être les piliers de notre pays demain. Comment cette jeunesse d’aujourd’hui, fragilisée par ces fléaux en recrudescence peut-elle supporter et soutenir la toiture, notre pays de demain ? Aujourd’hui, notre système scolaire est dans la vase de la médiocrité. Ce sont les élèves eux-mêmes qui fixent le début et la fin des congés et des vacances scolaires. L’enseignant a perdu son pouvoir. Le maître n’est plus maître de ses élèves. C’est plutôt l’élève qui lui dicte ses règles déréglées. Les élèves défient les enseignants et même les forces de l’ordre. Tous ses enfants non formés ou mal éduqués deviennent des loups voraces et nous reviennent avec des masques hideux pour s’attaquer aux parents, à la société toute entière», a expliqué le curé.

Poursuivant le père Loukou Alphonse a montré la nécessité pour l’élite de se tourner vers le créateur du monde de peur d’aller à la dérive et d’être nocive pour le peuple. Pour lui le bateau ivoire est en train de prendre beaucoup d’eau et il n’est pas question de le laisser aller à la dérive, au naufrage. Il a également lancé un message de paix. 

« Frères et sœurs, je ne cite pas ces méfaits pour vous faire peur. Tout à l’heure les bergers avaient peur et les anges de les rassurer : n’ayez pas peur, aujourd’hui est né un Sauveur (…) Bien au contraire, nous devons nous réveiller pour prendre notre responsabilité de parent, de guide, d’éducateur. Aujourd’hui plus que jamais, nous devons retourner à la base et la base ce sont nos familles(…) L’église, famille de Dieu, prend à contre-pied tous ces systèmes pour redonner à la famille sa valeur première .Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur terre aux hommes qu’Il aime. Nous nous unissons aux anges, à la troupe céleste pour être des artisans de cette paix indispensable aux hommes. La paix est un don de Dieu, un don de Dieu à accueillir et à promouvoir. Heureux les artisans de paix car ils seront appelés fils de Dieu (…) Comme vous le savez, sans la paix, rien est possible(…) N’ayons plus peur, ouvrons les portes de nos cœur pour que Dieu puisse y ensemencer sa paix, sa lumière. Les ténèbres ont beau duré, la lumière finira par briller et quand la lumière brille les ténèbres ne peuvent pas l’arrêter. À vous tous, à Monsieur le président et à madame, joyeux Noel, bonne fête et que la paix de Dieu repose abondamment sur vos familles, sur vos projets, sur notre pays la Côte d’Ivoire. Amen », a-t-il prié.

Au sortir de la messe, le bouddha de Daoukro n’a pas pris la parole. C’est plutôt son porte-parole Monsieur Kra Kouamé qui s’est adressé aux journalistes en son nom.

« En ce jour béni de la célébration de la fête de la nativité, la naissance du Christ, comme de coutume le président Henri Konan Bédié accompagné de son épouse et de sa famille est venu prier avec la population de Daoukro. Il avait également à ses côtés le président du conseil régional, le député de Daoukro-N’Gattakro et le préfet de région, tous accompagnés de leurs épouses. Le message du président est un message de paix à l’orée de cette nouvelle année. Il y aura des élections l’année prochaine, le président souhaite une année du pardon afin que l’ivoirien ne retourne plus dans le passé de crise. Le président Bédié est un homme de paix et cette année 2023 sera une année du pardon et de la paix », a transmis le porte-parole du président du Pdci-rda.

GRO avec Sercom HKB
Africanewsquick

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