Pour contenir la menace terroriste, la Côte-d’Ivoire mise sur les infrastructures

La stratégie ivoirienne pour lutter contre l’extrémisme

La Côte d’Ivoire investit dans les écoles, les hôpitaux et les emplois. Objectif : offrir une alternative aux jeunes qui se sentent délaissés par l’Etat.

Après une première attaque en juin 2020, le nord-est de la Côte d’Ivoire, frontalier du Burkina Faso, est devenu une zone d’implantation de cellules islamistes. Les forces de défense et de sécurité ont depuis, essuyé plusieurs attaques.

Les autorités tentent de contenir la menace terroriste en investissant dans plusieurs secteurs. Elles espèrent ainsi offrir une alternative aux jeunes et aux moins jeunes qui pourraient être tentés de verser dans l’extrémisme.

L’Etat est encore là, c’est le message qu’a voulu diffuser le 8 novembre dernier le Premier ministre ivoirien, Patrick Achi : « Des investissements sont en cours dans le nord pour occuper nos jeunes afin de les tenir à l’écart de l’appel des terroristes ».

Ecoutez ci-dessous l’analyse de William Assanvo, chercheur principal à l’Institut d’études de sécurité (ISS), bureau d’Abidjan.
Deutsche Welle

Lutte contre le terrorisme: le nord de la Côte d’Ivoire est « sous contrôle »

Le nord de la Côte d’Ivoire, visé depuis 2020 par plusieurs attaques de jihadistes présumés, est « sous contrôle » a assuré mercredi, le chef d’état-major des armées, Lassina Doumbia, vantant notamment des « opérations conjointes » avec les pays frontaliers.

« Le nord de la Côte d’Ivoire est sous contrôle, c’est une menace asymétrique. Nous contrôlons notre terrain et sommes prêts à réagir face à toute éventualité », a déclaré le général, en marge d’un sommet des chefs d’état-majors de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao).

« Nous sommes tous convaincus que la solution passe par des opérations conjointes. Nous avons affaire à des groupes armés qui passent d’une frontière à l’autre en fonction des actions qui sont menées », a-t-il poursuivi. Selon le général, d’autres opérations de ce type auront lieu prochainement « avec les pays frontaliers ».

La Côte d’Ivoire partage sa frontière nord avec le Mali et le Burkina Faso, deux pays très régulièrement touchés par des attaques jihadistes sanglantes. Le nord-est ivoirien a également été touché par plusieurs attaques depuis l’an dernier, la plus meurtrière remontant à juin 2020 où 14 soldats avaient été tués à Kafolo.

Interrogé sur la situation particulière du parc de la Comoé, dans le nord-est de la Côte d’Ivoire, réputé abriter des planques jihadistes, M. Doumbia a également voulu se montrer rassurant. « Evidemment le parc de la Comoé offre un refuge aux groupes armés terroristes, c’est un fait. Mais nous sommes capables de les y débusquer aussi », a-t-il dit.

Les chefs d’état-major ouest-africains sont réunis jusqu’à vendredi pour aborder les questions de terrorisme dans la région. Celle de la redéfinition de la force antijihadiste française Barkhane sera également évoquée.

« La redéfinition de la posture des partenaires au Sahel, notamment Barkhane, s’accompagnera immanquablement d’un bouleversement dans la riposte au terrorisme dans cette région et bien au delà », a estimé le ministre ivoirien de la Défense, Téné Birahima Ouattara, en ouvrant la rencontre. « L’anticipation de cette nouvelle donne s’impose pour la préservation du fragile équilibre dans ces zones », a-t-il ajouté.

La Guinée et le Mali, suspendus par la Cédéao après la prise du pouvoir par des militaires, sont absents de cette réunion.

levif.be

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