Vaccination contre le covid, les Abidjanais sont de moins en moins méfiants !

Junior Jeremy / Lebanco.net

Le constat est clair : avec la multiplication des lieux de vaccination, les populations vont de plus en plus se faire inoculer le vaccin contre la Covid 19. Ils semblent de moins en moins méfiants, à l’égard de la l’opération. Et ce, contrairement à ce qui se passait et se disait, quand les tous premiers centres venaient d’être aménagés, dont celui du palais des sports de Treichville. Dans cette commune, désormais la vaccination se fait aussi au service des Grandes Endémies, à la Garde Républicaine, au Centre de santé urbain du Pont etc. qui reçoivent chaque jour d’importants lots de personnes désirant le vaccin. Il en est de même dans les autres communes de la capitale économique. A Abobo notamment, en plus de l’hôpital général des points de vaccination ont été aménagés dans d’autres quartiers. Et l’un des plus fréquentés à ce jour est, celui mis en place entre la mairie d’Abobo et le musée de cette commune. Approché, Oula Brice le responsable, indique que ce sont en moyenne 400 à 450 personnes qui se font vacciner sur place. Ce nombre aurait pu être plus élevé, si les jeunes de moins de 18 ans, les femmes qui allaitent, et celles qui portent des grossesses, étaient prises en compte dans l’opération. En effet, pour se faire vacciner, il faut avoir au minimum 18 ans, ne pas allaiter et ne pas être en grossesse s’agissant des femmes. Cependant, les personnes souffrant de maladies telles que le diabète, l’hypertension artérielle et autres, sont prises en compte. Sauf que celles-ci font l’objet d’un suivi médical. « Nous enregistrons ce type de malades pour faire des statistiques par la suite », explique notre interlocuteur. Il tient à préciser qu’après avoir reçu sa dose de vaccin, le patient est mis en observation pour une quinzaine de minutes. Le temps de voir comment il réagit. Malheureusement, il faut avouer que la dizaine de chaises ne suffit pas à recevoir toutes les personnes qui se font vacciner.

Démarrée le vendredi 20 août, la mission de Oula Brice et son équipe, ne s’étendra pas sur une longue période. Mais juste pour quinze jours. Les habitants de la périphérie de cette zone géographique de la commune sont alors avertis. Car, ils lèveront le camp pour un autre endroit. En fait, ils constituent une équipe itinérante, allant à la rencontre des populations, au sein des quartiers, en plus des centres de vaccination, logés dans les formations sanitaires publiques de la commune.

L’opération de vaccination contre la Covid-19 a débuté depuis le 15 mai à l’intérieur du pays. Et elle ira en se rapprochant davantage des populations, comme c’est en ce moment le cas à Abidjan, rassure Séhi Mahan Germain, chef du service Digital, veille et influence du ministère de la Santé et de l’Hygiène publique

Le vaccin, on ne le dira jamais assez, reste l’un des moyens sûrs et efficaces pour briser la chaine de contamination. Mais la vigilance reste de mise, en ce qui concerne l’entrée à Abidjan, par voie aérienne précisément. En effet, à l’aéroport international Félix Houphouet Boigny, un accent particulier est porté sur la surveillance des personnes qui entrent dans le pays. Une dame de l’Institut d’hygiène publique avec qui nous avons échangé sur place, dans l’après-midi du mardi 31 août (3eme à partir de la gauche pour les zones de contrôle avant d’aller dans la salle d’embarquement) confirme cet état de fait. Elle révèle que tout voyageur qui se rend en Côte d’Ivoire doit faire un test valable pour cinq jours. Un voyageur qui arrive à l’aéroport international d’Abidjan avec un test dont la validité a expiré, voit son passeport bloqué. Il devra alors impérativement aller faire un nouveau test, en s’inscrivant en ligne. C’est au vu du résultat négatif du test que celui-ci se verra restituer son passeport. Un autre agent souligne qu’en dépit de leurs tests négatifs et n’ayant pas expiré, les voyageurs en provenance de la Tunisie, du Sénégal, du Kenya, et de bien d’autres pays de la sous-région ouest africaine, sont contraints de faire le test à nouveau à cause de la 3eme vague de contamination, qui sévit dans ces pays.

Face à l’augmentation du taux de contamination enregistrée ces temps-ci, Dr Amichia Magloire, responsable de la pharmacie Covid-19 et de la grande pharmacie du Chu de Treichville déclare: « aujourd’hui nous sommes dans une phase particulièrement difficile où le nombre de personnes contaminées augmente mais également les cas de décès.. Ce n’est plus une théorie lointaine, mais une réalité qui nous touche au cœur dans notre entourage ». Avant d’ajouter que : « pour le moment la reprise en main du respect des gestes barrières et la vaccination restent les seuls moyens pour endiguer ce phénomène et permettre à nos populations de vivre encore plus longtemps ».

Ni abris ni chaises pour de nombreux demandeurs de vaccin

S’il est indéniable que, la multiplication des sites de vaccination a favorisé un engouement pour l’obtention du vaccin au sein de la population, il se trouve que les conditions dans lesquelles fonctionnent ces sites, ne sont pas toujours agréables.

Deux principaux problèmes se posent sur les différents sites de vaccination visités. Il y a le favoritisme et la discrimination déconcertante, ainsi que le manque de chaises et de bâches pour permettre aux personnes qui se déplacent pour le vaccin de se mettre à l’abri. « Nous sommes arrivés tôt ce matin, peu avant huit heures pour la plupart. Et depuis, nous sommes dans le rang alors qu’il est déjà plus de dix heures. Des personnes arrivent on ne sait d’où, nous dépassent sans faire le rang et vont se faire vacciner allègrement, pendant que nous demeurons là, à attendre indéfiniment notre tour qui n’arrive pas. Et après, c’est pour nous dire que le stock de vaccin est épuisé. C’est scandaleux et surtout décourageant… », explique tout en colère Touré Mamadou, agent de mairie retraité, rencontré au centre de vaccination du Palais des sports de Treichville. Un fait que plusieurs autres personnes assises à ses côtés, dénoncent avec autant de véhémence.

Dans la commune d’Adjamé, un site a été installé à la devanture du Forum des marchés. Une longue file de personnes, arrêtées parfois sous le soleil, attendaient d’être reçues par les vaccinateurs, lors de notre passage le mercredi 1er septembre 2021 aux environs de 11 heures. Ayant du mal à se tenir longtemps sur pied et sous le soleil, certaines femmes se sont recouvertes la tête avec un morceau de pagne. Les personnes les plus âgées se tenaient la hanche de temps à autres. Signe manifeste de la fatigue qu’elles ressentaient. Le dispositif aménagé devant le Forum des marchés n’est en rien différent de celui qui a été installé sur le terre-plein central entre la mairie d’Abobo et le musée de la commune. Les agents du ministère de la Santé et de l’Hygiène sont installés sous une bâche. A proximité d’eux un véhicule portant l’effigie du ministère, à l’intérieur duquel se fait la vaccination suite à l’enregistrement. Il y a également une dizaine de chaises, qui ont été placées non loin de la bâche abritant les agents du ministère.

Par ailleurs, il faut noter que ces derniers temps, les pluies sont fréquentes et abondantes à Abidjan. Que feraient alors des personnes venues pour la vaccination si d’aventure une pluie se met à tomber pendant qu’elles se tiennent debout et sans aucun abri Une question qui a tout son sens au vu du nombre important de personnes qui vont se faire vacciner.

Junior Jeremy
Lebanco.net

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