Vaincre la montagne du «MOI» en Côte-d’Ivoire (note éditoriale)

Au commencement était la parole, la parole était avec Dieu, la parole était Dieu nous disent les saintes écritures pour montrer la puissance et l’importance de la parole dans les relations humaines.

En effet, tout commence par la parole et tout finit par la parole. Autant toute crise humaine puise ses origines dans l’incapacité à comprendre et/ou à accepter la parole de l’autre, autant elle prend fin par l’acceptation et/ou la compréhension de la parole de l’autre. Ce qui s’est passé hier sur les bords de la lagune Ébrié est une illustration parfaite de cette pensée.

Bedié et Ouatarra pour le retour de la paix et de la normalité

C’est fait, depuis hier 11 novembre 2020, les deux ex-alliés devenus farouches opposants, Alassane Ouattara et Henri Konan Bedié se sont enfin parlés. Qui l’eût cru tant les positions se sont radicalisées dans les différents états-majors? C’est dans le complexe hôtelier du golfe hôtel que la rencontre des « frères-ennemis » a eu lieu. Tout un symbole. Pour rappel, c’est au golf hôtel que la grande famille des houphouëtiste s’était retranchée lors de la crise post électorale de 2010 jusqu’à la chute du régime de l’ex-président Laurent Gbagbo. C’est au golf hôtel que Ouatarra et Bedié avaient mené la bataille diplomatique pour rallier la communauté internationale à leur cause. Ce sont donc deux houphouëtistes qui ont accepté hier de se parler pour apaiser les tensions dans le pays suite au scrutin présidentiel du 31 octobre dernier avec un bilan officiel de 85 morts. En acceptant de se rencontrer après plus de deux ans de silence, Ouattara et Bedié au-delà de leurs différences, donnent une chance à la paix par le dialogue ci-chère à leur référent politique.

« Nous nous sommes rencontrés pour briser le mur de glace et donner une chance à la paix ci-chère à nous deux » soutient Alassane Ouatarra, quand Bedié de son côté déclare: «Nous allons nous appeler, nous rencontrer, nous parler dans les jours et les semaines à venir pour que le pays soit à nouveau comme il était avant».

Comme nous pouvons le voir, malgré nos antagonismes, nous avons un patrimoine commun à sauvegarder: il s’agit de la Côte-d’Ivoire que nous avons pour obligation d’enrichir d’œuvres valorisantes à léguer aux futures générations.

Hier, ce n’est pas Ouattara et encore moins Bedié qui a gagné. C’est la Côte-d’Ivoire qui a gagné. Vivement donc que les tensions baissent et que la paix redevienne une réalité au pays d’houphouët-Boigny.

Emmanuel de Kouassi
Connectionivoirienne.net

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