Hamsatou ANABO
Au Centre hospitalier universitaire (CHU), l’un des établissements de référence de la commune huppée de Cocody (Est d’Abidjan), la présence remarquable des accompagnants des malades porterait à croire qu’on se trouve dans un dans un quartier précaire.
Après l’entrée du centre, des pagnes, des vêtements sont séchés sur les murs du CHU, non loin des accompagnants qui y vivent selon la durée d’hospitalisation ou de traitement de leur parent.
Assise sur une natte, à quelques encablures des urgences, Fatouma Traoré (la trentaine, quarantaine), plie son linge en compagnie de ses deux petites filles âgées de 7 et 10 ans.
« Cela fait une semaine que mes filles et moi dormons dehors, nous sommes exposées aux voleurs, au froid et au soleil, mais nous n’avons pas le choix, je n’ai personne à la maison qui pourra me les garder », explique dame Traoré les yeux imbibés de larmes.
Son époux, hospitalisé en traumatologie des suites d’une facture est interné dans l’hôpital afin de recevoir des soins.
« Nous sommes obligés de nous laver dans des toilettes publics, je dois chercher à manger au malade et aux enfants », ajoute t-elle.
Au 4e étage du CHU, un palier est réservé pour les accompagnants des malades. A l’entrée, une odeur nauséabonde se fait sentir, des sacs de voyages, des bouilloires, des habits empilés dans la salle d’attente.
Parfois assis ou couchés sur les bancs, des accompagnants ont pris quartier dans cette minuscule salle qui ne peut accueillir du monde.
« Nous venons d’Odienné (Nord-ouest) et cela fait plus de trois semaines que nous avons accompagné notre mère qui a un cancer, nous attendons l’avis des médecins », explique Moussa Doumbia.
« La salle est petite pour accueillir tous les accompagnants des malades, il fait chaud et ce n’est pas propre », explique Moussa, soulignant que c’est la raison pour laquelle « beaucoup de personnes se mettent dans la cour du CHU. »
Muni d’un seau et d’une serpillère, Aya Koffi, technicienne de surface au CHU estime que les accompagnants « sont désordonnés ».
« La salle n’est pourtant pas petite, ils amènent toutes leurs affaires ici pour vivre et ne les rangent pas, ils préfèrent aller s’asseoir dans la cour, sécher leur linge alors qu’une buanderie a été aménagée pour cela, ce n’est bon pour l’image de l’hôpital », peste la jeune dame.
Pour Maïmouna Soumahoro, dont le parent est interné au CHU, les accompagnants ne sont pas présents dans le centre hospitalier « par choix » ou par « envie de s’exposer »
« C’est juste un manque de places, donc nous sommes là par obligation », argumente nerveusement Maïmouna, tout en séchant ses draps sur le mur du 4e étage.
Aux dires d’un médecin du CHU qui a requis l’anonymat, « il y a trop de malades, trop d’accompagnants et moins de places, ils dorment partout et c’est très difficile »
Alerte info/Connectionivoirienne.net
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