Côte-d’Ivoire: Non, monsieur Nyamsi, ça suffit maintenant vos injures !

Par Venance Konan

Monsieur Franklin Nyamsi qui, sur les réseaux sociaux, a ajouté Wa Kamerun à son patronyme, sans doute pour mieux affirmer son ancrage dans son pays d’origine, a séjourné en Côte d’Ivoire lorsqu’il était étudiant et y a, semble-t-il, enseigné dans un collège privé d’Abobo pour joindre les deux bouts…

Il a épousé une Ivoirienne, mais depuis un certain nombre d’années, il vit en France où il enseigne la philosophie dans un lycée. Il est aussi un conseiller très écouté de l’ancien président de notre parlement, M. Guillaume Soro Kigbafori. Lorsque ce dernier était en d’excellents termes avec le Chef de l’État, M. Alassane Ouattara, Franklin Nyamsi se vantait de pouvoir serrer la main au Président ivoirien.

C’était avec fierté qu’il affichait sur les réseaux sociaux la photo de sa poignée de main avec notre Président. Depuis que M. Soro a décidé de suivre sa propre voie et d’être un opposant au pouvoir ivoirien, M. Nyamsi l’a suivi sur ce chemin et est devenu le plus virulent des détracteurs du chef de notre État. Il est devenu aussi en quelque sorte le chien de garde de M.
Soro, celui qui sort les crocs lorsqu’il pense que l’on veut s’attaquer à son maître. Gare à celui qui ose critiquer M. Soro ou marque un quelconque désaccord avec lui ! Il aura droit à une volée de bois vert de la part de M. Nyamsi sur les réseaux sociaux et dans tous les médias qui lui accordent de l’espace. Tout cela est du droit de M. Nyamsi. Oui, il a le droit de ne pas être d’accord avec le pouvoir ivoirien, d’être aussi critique envers lui s’il le souhaite. Mais là où le citoyen ivoirien que je suis ne peut plus le suivre, c’est lorsqu’il injurie publiquement celui qui nous représente, nous Ivoiriens, à savoir le Président de la République, le chef de la nation.

Non, M. Nyamsi, ça suffit maintenant ! Nous ne pouvons plus vous permettre d’injurier le Chef de notre État sur la place publique sans broncher. Rassurez-vous, nous ne tomberons pas dans les injures comme vous, puisque notre éducation ne nous permet pas d’agir ainsi à l’encontre de qui que ce soit, fut-il l’adversaire le plus redoutable. Mais sachez qu’en Côte d’Ivoire, pays que vous connaissez bien, notre culture nous impose de respecter les aînés et ceux qui nous dirigent.

Les respecter ne signifie pas les suivre aveuglément et s’abstenir de les critiquer, mais cela signifie ne pas les insulter, voire les injurier sur la place publique comme vous le faites. C’est en fait une question de politesse, laquelle tient de l’éducation que l’on a reçue. L’on peut légitimement s’interroger sur celle que vous avez reçue.

Mais l’on peut acquérir une bonne éducation à tout âge. Tout dépend de qui l’on fréquente. M. Nyamsi n’a pourtant qu’à regarder ce qui se passe dans le pays où il vit. En France, les adversaires politiques les plus irréductibles se parlent avec fermeté, voire âpreté, mais toujours avec courtoisie. Et lorsqu’un homme politique veut insulter un adversaire, il le fait avec une élégance qui souvent force le respect. Mais tout cela relève d’un niveau de culture qui visiblement est loin d’être celui de notre ami Nyamsi.

Courtoisie et élégance sont à l’évidence des notions qui sont absentes de son lexique. Je plains sincèrement les élèves qu’il enseigne. De nombreux Français se plaignent de la mauvaise éducation des jeunes gens d’aujourd’hui. Ils savent maintenant d’où cela provient. Faut-il s’étonner lorsque ces jeunes gens sont formés par des sagouins? Monsieur Guillaume Soro Kigbafori, vous aspirez à diriger le peuple de Côte d’Ivoire un jour. Il est vrai que vous avez en ce moment quelques ennuis avec le pouvoir actuel, mais dans ce pays où nous avons vu tous les retournements possibles, aucune situation n’est définitive. Sachez cependant que votre entourage révèle qui vous êtes.

Si l’on ne peut affirmer avec certitude que vous avez instrumentalisé votre conseiller pour mordre et injurier vos adversaires, vous ne pouvez cependant pas nier savoir ce qu’il fait. En fait, je vous soupçonne de vous délecter de ses injures. Alors, c’est avec un mercenaire de l’acabit de Franklin Nyamsi que vous comptiez diriger la Côte d’Ivoire comme vous le rêviez ? Non, sérieusement ? Si c’est ainsi que vous traitez le Président du pays que vous voulez un jour gouverner, ainsi que tous vos adversaires réels et imaginaires, nous pouvons deviner le sort que vous nous réserveriez si vous arriviez au pouvoir un jour. Et l’on ne peut s’empêcher de penser à ces pauvres gens qui avaient été enfermés dans des containers par certains de vos sbires jusqu’à ce que mort s’ensuive lorsque vous dirigiez la rébellion au nord de la Côte d’Ivoire. Non, Monsieur Guillaume Soro, Franklin Nyamsi ne vous rend pas service. Si vous voulez que l’on vous prenne au sérieux dans ce pays, au point de songer à vous en confier un jour la destinée, vous devriez vous en séparer.

Par Venance Konan
Le 09/01/20 à 13:24

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2 réflexions au sujet de “Côte-d’Ivoire: Non, monsieur Nyamsi, ça suffit maintenant vos injures !”

  1. >sachez qu’en Côte d’Ivoire, pays que vous connaissez bien, notre culture nous impose de respecter les aînés et ceux qui nous dirigent

    Tout est dit au détour de cette phrase, qui montre combien Venance Konan peut être aplaventri, ou ignorant de la conduite et des libertés que se donnent les peuples qui ont rompu de longue date avec la gouvernance monarchique, où le souverain « tenait son pouvoir de droit divin » et où certains soutenaient même qu’ils avaient le sang non pas rouge d’hémoglobine comme le nôtre, mais BLEU.

    Y a-t-il pire injure raciste que d’assimiler l’Homme Noir au singe ? Bah aux USA, la presse a franchi le rubicond en pastichant Barack et Michèle Obama en couple de singes, et la foudre n’est tombée sur personne. Y a-t-il pire injure pour un homme que de sous-entendre qu’il est homosexuel ? Bah en France, les montages de Macron dans les bras de jeunes hommes Noirs aux torses dénudés sont présentés avec forts commentaires sur cette « propension » constaté 2 fois ont inondé journaux, réseaux sociaux et médias, et le billot n’est pas tombé sur la tête des journalistes qui les gardent (leur tête) sur les épaules. Et on peut multiplier les exemples à l’infini. Même ici, le Grand Houphouët Boigny n’a pas été épargné par la critique. Bédié (montage de sexe sur son entrejambe), Guéi et Gbagbo n’y ont pas échappé.

    Qui donc est Ouattara pour mériter un régime spécial ? Un demi-dieu ? un prophète ? un roi ou un empereur ? Non. Un chef d’Etat, dans un système démocratique, employé de ses administrés. Un simple homme comme Venance et moi, que la providence a placé à la magistrature suprême d’un pays. Ceux qui souhaitent le déifier, l’adorer, faire génuflexions, révérences et autres saluts d’un autre âge sont libres. Tout comme ils doivent reconnaître à un citoyen Ivoirien (Nysamsi l’est, de part le mariage) le droit d’émettre critiques et pamphlets à l’encontre de leur président, qui en dépit de tout et malgré le décorum en place, est leur obligé.

  2. Le peu charismatique Premier Ministre a été défendu ces derniers mois par un nombre important de personnalités qui envoyaient la même réthorique au visage des sceptiques : « la politique, c’est ici que ça se passe, pas sur les réseaux sociaux ». Bien envoyé, jusqu’à ce que les Spin Doctors de Gon Coulibaly le persuadent de s’y mettre, ce qu’il fait à fond depuis un mois. Ainsi donc, les RS ont une influence au-delà de ce que les aigris supposaient ? Il suffira de demander à Ben Ali (Tunisie), Blaise Compaoré (Burkina), Abdelaziz Bouteflika (Algérie), pour ne citer que ceux-là, ce qu’ils en pensent, eux dont la chute suite aux manifestations a été organisée et coordonnée via les RS.

    Quand un Venance Konan prend en otage l’organe de presse gouvernementale, en faisant un outil de propagande fermé à tous les autres (pourtant contribuables) qui ont le tors de penser autrement ; quand la télévision unique est fermée pendant 9 ans à toute expression plurielle,… Que reste t-il à la la population, aux autres acteurs du marigot politique ? Bah, merci internet et les RS ! Encore un coup mal calculé, qui envoie des milliers d’Ivoiriens chaque jour s’informer, se distraire, s’aliéner, s’intoxiquer, sur les réseaux sociaux, refusant toute information émanant de la RTI quand ils daignent même la regarder. La télé d’Houphouët-Boigny, c’était il y a 4-5 décennies. Aujourd’hui, seul le paysan du fin-fond de la brousse de Bouna peut encore avaler les inepties débitées par la RTI. Et encore !… Alors oui, une tribune de Franklin Nyamsi a un million de fois plus d’impact de démolition que l’édito de Venance Konan dans Banalité Matin (pardon, Fraternité Matin). Merci qui ? Merci à ce régime qui n’a ni compris, ni décrypté la soif de liberté et d’expression plurielle de l’Ivoirien du XXIe siècle.

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