Manuella YAPI
Les candidatures annoncées des ex-joueurs internationaux Didier Drogba et Bonaventure Kalou à l’élection du futur président de la Fédération ivoirienne de football (FIF) prévue en fin d’année, suscitent sur la toile des débats passionnés, bien souvent à relent politique, avant même l’annonce officielle de la liste définitive des candidats.
Les jeux sont ouverts sur ce probable duel entre le « 11 national » Didier Drogba, dont les activités se font de plus en plus remarquées (visite au couple présidentiel, présentation de son « projet sportif » au ministre des Sports) et son ex-coéquipier, le maire de Vavoua (Centre-ouest). Et sur la toile, le débat s’est rapidement éloigné des stades.
Dans un contexte politique marqué par des positions tranchées sur les questions relatives à la présidentielle de 2020, les internautes ont vite faite de cataloguer les deux stars de 41 ans, encensant l’un et dénigrant l’autre, au gré de leur sensibilité partisane.
Didier Drogba est ainsi adulé par un camp pour son « aura » et ses « relations dans le milieu », mais considéré d’autre part comme un « ami du couple présidentiel » qui pourrait être « manipulé »; quand Bonaventure Kalou, vu d’un côté comme celui qui « maîtrise mieux les réalités du foot » au plan national, reçoit de l’autre des critiques liées au « cumul de responsabilités publiques » et à ses démêlées avec personnes jugées proches du pouvoir pendant les législatives en 2018.
Avec son « charisme », Kalou « est mieux que celui qui se promène derrière les politiciens pour faire campagne », selon Eric Koffi, soutenu par Youzan selon qui le maire indépendant « est celui qui peut s’exprimer librement », car « les mains de Drogba sont déjà trop liées ».
« Je voterai pour Drogba, car Kalou a eu des propos très déplacés contre le pouvoir aux élections municipales », commente Papinski, sous une publication appelant au vote entre les deux stars du ballon rond.
Outre les internautes qui tentent de couper la poire en deux en proposant une coalition pour une « équipe solide » à la tête de la FIF comme Gorbatchev et Mindooley, des internautes sonnent l’alarme sur les dérives langagières observées de part et d’autre dans ce débat passionné.
« Il n’y a pas de guerre Kalou-Drogba. Il n’y a que des rumeurs qui créent des tensions entre nous Ivoiriens depuis des années. Vous êtes parvenus à opposer Drogba à Yaya (Touré) et aujourd’hui vous voulez l’opposer à Kalou. Attention à nos analyses fanatiques car c’est de là que vient la haine », réagit Qadesh ibn Al Mustafi.
Un avis partagé par Bonaventure Kalou lui-même sur sa page facebook, où il écrit qu’ »on peut être dans l’adversité sans être dans l’antagonisme. On peut défendre son point de vue sans être insultant ou dans l’invective », ajoutant en commentaire: « ça va tellement loin, les gens y mettent tellement de passion que ça en devient effrayant ».
Avant même que les deux candidats ne se prononcent tous les deux publiquement sur leurs projets, des pages de soutien ont été créées afin de battre campagne avant l’heure.
Le fin mot, en cas de duel entre les deux stars sur la liste de six candidats annoncée, reviendra aux clubs et groupements d’intérêt habilités à élire le futur président de la FIF,en remplacement de Sidy Diallo, en poste depuis 2011.
Alerte info/Connectionivoirienne.net
Commentaires Facebook