Le dimanche 1er septembre dernier, des violences d’une rare barbarie ont éclaté en Afrique du Sud, perpétrées par des Sud-Africains contre des expatriés venus d’autres pays africains. Occasionnant des pillages, des destructions et des pertes en vies humaines.
Préoccupée par ces événements tragiques, l’Eglise s’est prononcée par la voix de Mgr Buti Joseph Tlhagale, Archevêque de Johannesburg. Dans sa déclaration, l’Archevêque de Johannesburg a condamné ces barbaries en affirmant sans complaisance : « Il s’agit purement et simplement de xénophobie. »
Suite à cette déclaration courageuse et prophétique, je prends l’initiative de m’adresser à vous tous qui aimez les valeurs de tolérance et de fraternité.
Oui, chers amis, la violence xénophobe, par les paroles et par les actes, est inacceptable. Elle doit être dénoncée et condamnée, sans langue de bois.
Comme vous le savez certainement, la migration, le mouvement des populations, est inhérente à la condition humaine. Nous sommes tous des migrants et des résidents temporaires, et nous sommes tous membres de la même famille humaine.
J’en veux pour preuve l’ensemble du récit biblique qui est celui de personnes déplacées. Au cours de leur itinéraire, ces personnes découvrent que DIEU les accompagne.
Jésus lui-même s’identifie à l’étranger et appelle tous les croyants à accueillir l’étranger comme un acte d’amour inspiré par la foi.
Les scènes xénophobes violents en Afrique du Sud relayés par les medias posent à notre conscience à tous notre responsabilité humaine à lutter contre la peur de l’autre et de nous dresser contre toutes formes d’exclusion et de marginalisation des étrangers.
Tous les pays abritent des minorités ethniques, religieuses ou des étrangers. Ces minorités présentes dans chaque Etat ont le droit d’être respectées même si l’on peut être fier de sa communauté locale, de sa culture ou de son identité nationale.
Aux responsables politiques et de la société civile, il convient de concevoir des politiques qui garantissent la protection de tous et une saine cohésion sociale.
Ce message, que mon devoir de prêtre m’impose en pareille circonstance, est un appel pressant à l’endroit de chacun de vous à promouvoir le respect réciproque afin de barrer la route à ceux qui soufflent sur les braises des conflits entre les Peuples.
Chers amis, il nous faut contester et dénoncer toutes les expressions de rhétoriques identitaires et xénophobes, chez nous, aussi bien dans la vie publique que privée.
Et se dire : « La haine de l’autre, de l’étranger ne passera pas par moi ».
Il nous faut tous endiguer la montée de la haine et de la violence, signe d’une « troisième guerre mondiale par morceaux » selon les termes du Pape François.
Chers amis, faisons ensemble le pari de grandir en humanité et devenir des acteurs inconditionnels du dialogue, de la fraternité humaine afin de laisser aux générations futures un monde meilleur que celui dans lequel nous vivons.
J’invite tous : catholiques, chrétiens d’autres confessions et croyants d’autres religions, hommes et femmes de bonne volonté à s’unir et à travailler ensemble pour un respect réciproque et de dénoncer les marchands de la haine d’où qu’ils viennent.
La foi n’amène-t-elle pas le croyant à voir dans l’autre un frère à soutenir et à aimer ?
Au nom de Jésus, qui a partagé l’expérience du migrant et du réfugié apprenons à reconnaître DIEU dans le visage de l’étranger.
Chers amis, je voudrais terminer ce message en vous disant que le chemin de la vie et de l’amour est plus fort que celui de la mort.
Je prie pour l’Afrique du Sud.
Je prie pour les victimes des actes xénophobes passés et récents.
Je prie pour la Côte d’Ivoire.
Je prie pour tous les Peuples d’Afrique.
« Amour et vérité se rencontrent, justice et paix s’embrassent. » (Psaume 84, 11).
L’Abbé ABEKAN Norbert-Eric,
L’ANE du Christ.
Curé de la paroisse Sainte Famille de la Riviera 2.
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