LDER News | 12 juillet 2019
Pourquoi les gouvernements ivoirien et ghanéen ne peuvent pas imposer un prix plancher sur le marché international du cacao:
1) Cette décision n’émane pas de la volonté des millions de petits planteurs qui vont aux champs. Être un pays producteur ne signifie pas que c’est un pays qui va au champ, mais bien des cacaoculteurs, et ce sont eux ou leurs coopératives qui devraient conduire ces discussions en direct avec les chocolatiers, entreprises privées, et non les États qui, soit dit en passant, les maintiennent en esclavage, comme des métayers ou des serfs au Moyen Âge. Ce point n’a pas échappé à la Wcfo, organisation mondiale des cultivateurs de cacao, qui a publié un communiqué se désolidarisant de l’initiative des deux Etats africains, qui avaient décidé d’imposer un prix minimum de 2.600 USD/tonne. (http://worldcocoafarmers.org/wp-content/uploads/2019/06/WCFO-COMMUNIQUE-COCOA-BEANS-PRICE-DECLARATION.pdf)
2) Cette prétention viole également la déclaration de Berlin de 2018 qui engageait les États dont les populations cultivent le cacao, à assurer à leurs cacaocultureur la sécurité foncière, l’accès au financement de leur agriculture, la sécurité sociale, la lutte contre le travail des enfants, une industrialisation profitable et la protection de l’environnement. (Voir la déclaration de Berlin: http://www.commodafrica.com/26-04-2018-icco-declaration-de-berlin-le-statu-quo-dans-le-secteur-du-cacao-nest-plus-une-option)
Ceci explique très probablement pourquoi la réunion de la filière à Abidjan le 3 juillet 2019 a tourné court, les participants s’étant rapidement dispersés le visage renfrogné, comme s’ils avaient inhalé des gaz lacrymogènes.
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