Côte d’Ivoire: «Pas possible de nous mettre avec des gens qui ne jurent sur la bible que…» (Gnamien Konan)

Plaidoyer pour la gratuité de la CNI

Le président de « L@ Nouvelle Côte d’Ivoire », l’ancien ministre Gnamien Konan a donné jeudi, à son siège de Cocody, la position de son parti sur trois sujets brûlants de l’actualité : les menaces du pouvoir sur l’opposition, la gratuité de la Cni et la réforme de la commission électorale indépendante (Cei).

Il en a profité pour donner son avis sur d’autres sujets avec les questions des journalistes. Entre autres, la question des alliances politiques en Côte d’Ivoire. L’ancien Dg des douanes s’est voulu clair sur la question. Pour lui, plus besoin de recommencer l’expérience du passé ou des partis ou leaders d’opinion se mettaient ensemble alors qu’ils n’avaient pas la même vision. L’homme politique Gnamien Konan estime que cette expérience n’a pas marché et qu’il faut changer de fusil d’épaule. « A un moment donné ça donne l’image que les politiciens se mettent ensemble pour leurs intérêts. (…) Il faut qu’on évite de se mettre dans des partis sans qu’on ne partage un projet commun. Si je dois être dans une plateforme, c’est que c’est une plateforme avec laquelle nous partageons une même vision… On ne peut pas se mettre avec des gens qui ne jurent pas sur la bible et le coran qu’il n’y aura pas de corruption en Côte d’Ivoire », a-t-il éclairé ajoutant qu’il a participé à des activités de la plateforme des 23 autour du Pdci parce qu’il s’agissait d’une initiative en vue de la réforme de la Commission électorale à laquelle il adhère. Et Gnamien Konan d’émettre en guise de regret : « J’étais contre les concours payants mais au nom de la solidarité (gouvernementale) j’ai accompagné. J’étais contre l’inscription payante pour les bacheliers. Je ne veux plus me retrouver dans les mêmes situations ». Il a soutenu que l’alliance politique n’est pas une panacée absolue mais qu’il faut une dose de responsabilité pour gagner la bataille du changement, qu’il faut avoir un projet de société et l’assumer jusqu’au bout.

Sur l’objet principal de sa conférence, M. Gnamien a exhorté le gouvernement à rendre gratuite la confection de la carte nationale d’identité en levant de nouvelles taxes sur les biens de luxe importés pour constituer les ressources nécessaires. « La Cni gratuite, ce n’est pas contre le gouvernement », a-t-il plaidé. Si le conférencier dit être au courant que le régime a déjà transmis le projet de loi à l’Assemblée nationale, il soutient que cela ne l’empêche pas d’insister sur la gratuité.

Sur la Cni comme sur la réforme de la commission électorale pour laquelle il souhaite le choix du président par appel à candidature, Gnamien Konan éclaire sa position sous forme d’avertissement en ces termes : « Nous ne devons pas nous priver de quelque solution que ce soit. Même si la loi est votée, rien ne peut nous empêcher d’y revenir. Il faut rouvrir les discussions car aucun sacrifice n’est trop grand pour la paix. Nous continuerons de dénoncer et d’appeler à la raison et au dialogue. Peut-être que nous prêchons dans le désert mais nous continuerons de prêcher ».

SD à Abidjan

sdebailly@yahoo.fr

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