Côte-d’Ivoire: La veuve de Marcel Gossio réclame au procureur les résultats de l’autopsie sur son époux

Les circonstances de la mort de Marcel Gossio (67 ans) le 21 octobre 2018, demeurent inconnues, dans l’attente des résultats de l’autopsie sollicitée par la famille, alors que son inhumation est fixée au samedi 8 décembre 2018 au cimetière de Williamsville, à Abidjan.

Pour la famille et les proches du défunt, il est nécessaire de faire la lumière sur les circonstances réelles de l’homme politique. «C’est le bureau du Procureur qui s’en occupe. L’avocat de la famille suit le dossier», informe Kolawa Yves, un fils de Marcel Gossio.

Pour la veuve, l’attente des résultats de l’autopsie met la famille et surtout sa personne, dans une situation intenable : «Je ne sais pas, je ne comprends rien. J’ai demandé l’autopsie et on m’a dit qu’on va me donner le résultat dans trois semaines. Et curieusement, on m’apprend que ce n’est pas à moi qui ai demandé cette autopsie qu’on remettra le résultat, mais au Procureur. On m’a donc demandé de prendre un avocat pour l’envoyer vers le Procureur; ce que j’ai fait. (…) Ils disent que le résultat de l’autopsie d’Abidjan n’a, « apparemment » rien donné; donc ils ont envoyé des prélèvements à Paris (France); et que cela doit mettre trois semaines. Je crois que cette semaine là (nous sommes le jeudi 15 novembre 2018 : Ndlr), ça pourra faire les trois semaines, donc je vais encore les relancer (…).

Que voulez-vous que moi, une pauvre veuve, je fasse ? Je ne peux que leur demander où est-ce qu’ils en sont ? Même les enquêtes policières, ceux qui en sont chargés, ne viennent pas à moi pour me dire où est ce qu’ils en sont. De l’autre côté également, c’est pareil. Moi, j’ai demandé une autopsie et ils m’ont juste demandé de payer, je me suis exécutée. Maintenant, lorsque j’ai demandé les résultats, ils m’ont dit : ‘’ce n’est pas à vous on donne les résultats, mais au Procureur’’. Peut-être que vous et moi, ensemble, pourrions suivre cela. Pourtant, la famille aussi devrait être également informée. Parce que lorsqu’il s’est agi de payer, ils se sont dirigés directement vers moi, mais lorsqu’il s’est agi de prendre connaissance du résultat, on m’a parlé du Procureur et de prendre un avocat. Heureusement que nous en avions déjà un (…) Même les policiers, ils sont venus et ils m’ont interrogée puis, ils sont repartis et depuis, plus rien ! Il n’y a pas eu de suite, comme par exemple, me faire de temps en temps le point de leur enquête. Vraiment, rien ! Ils sont restés muets dans leur coin…

Moi, je ne sais plus quoi faire puisqu’entre temps, je prépare aussi les obsèques. Je pense qu’ensemble, vous et moi, allions suivre cela. Ce n’est pas normal ! On aborde déjà la quatrième semaine de la mort de Marcel, mon époux; et l’autopsie a été faite trois jours après. Ils m’ont dit si on traite le corps, on ne peut plus faire l’autopsie et j’ai dit ‘’OK’’. Et donc trois jours après, on a fait l’autopsie. On vient me dire ‘’apparemment ça n’a rien donné’’. Mais on ne m’a rien donné comme document, alors que le résultat de cette autopsie devrait pourtant être confiné dans un dossier médical parce que ce n’est quand même pas une dissertation pour dire ceci ou cela. Des gens ont quand même travaillé sur un corps. Et donc je pense qu’en attendant les résultats de Paris, c’est ce document médical là que je devais avoir entre les mais parce que cela a été fait ici à Abidjan. Et on me parle de ‘’Apparemment’’. Et on me parle du Procureur ».

À la question de savoir si dans le cadre de la procédure, elle a été entendue par le Procureur de la République, Mme Hortense Gossio a répondu : «Je n’ai jamais eu à échanger avec lui sur le dossier. Je pense qu’il faut suffisamment écrire là-dessus parce que ( on sent la gorge nouée : Ndlr) la mort de Marcel, ne peut pas rester comme cela. Ça ne peut pas rester comme cela. Parce que tous ceux qui ont fait les premières analyses, en regardant tous les papiers, n’ont jamais dit que c’était une crise cardiaque, en ce qui concerne la nature de sa mort.

Je veux qu’on sache la vérité ! C’est d’ailleurs cela qui m’a poussée à demander l’autopsie…Ils devaient le couper, mettre son corps en pièces (elle pleure en disant ceci Ndlr ), mais je préfère cela, parce que je veux que la vérité éclate. Qu’on sache au moins la vérité. On ne peut pas tous rester dans le doute, comme cela jusqu’à ce qu’on l’enterre. Je suis un peu seule dans le combat. Je compte sur vous pour me soutenir. On va faire l’enterrement, et si après on doit poursuivre cette affaire, on va le faire parce qu’elle ne peut pas rester sans suite. On me parle à chaque fois du Procureur, je ne sais pas s’il s’agit de Monsieur Adou (…), mais il ne peut pas s’asseoir sur le dossier et nous faire tourner en bourrique de cette façon».

Afrikipresse a contacté le Procureur de la République, Adou Richard Christophe via un message le vendredi 9 novembre 2018 m , pour une réaction au sujet des résultats de l’autopsie, qu’il aurait confisqués. Le message est resté sans suite, jusqu’à la publication de notre article. Entre-temps, Afrikipresse a appris que dans le cadre de l’enquête ouverte par la police, le chauffeur de l’ex Dg du Port Autonome d’Abidjan, ainsi qu’une dame autre que son épouse, et avec qui il était le jour de son décès,( mais qu’il fréquenterait depuis longtemps et qui le connaîtrait bien ) ont été entendus.

Claude Dassé
afrikipresse.fr

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1 réflexion au sujet de « Côte-d’Ivoire: La veuve de Marcel Gossio réclame au procureur les résultats de l’autopsie sur son époux »

  1. EN QUETE DUNE MODÉLISATION PREDICTIVE POUR LES CAS DES MORTS DU FPI…

    « J’ai ressenti une grande tristesse en apprenant la mort de notre frère Marcel Gossio. Cette mort est pour le moins curieuse, inquiétante et inacceptable. Nous devons exiger, pour une fois, l’autopsie du corps pour que les choses soient claires. Il nous faut comprendre l’origine de cette curieuse série de morts subites par arrêt cardiaque! »

    Ainsi aurait réagi l’ex-ministre de la défense Moïse Lida KOUASSI en apprenant le décès de feu Marcel Gossio.

    A dire vrai il n’était pas seul à faire ces réflexions.

    Qu’il y ait des causes avérées ou pas, la mort en Afrique d’une personne n’est jamais naturelle.

    Qui plus est quand il s’agit d’un homme politique. On connaît le contexte des décès de certaines personnalités. On connaît aussi la position centrale de Gossio dans le dispositif FPI.

    Qu’il y ait dans la même semaine 10 autres cas de décès similaires à celui de Gossio dans la ville d’Abidjan, cela importe peu aux yeux des tenants de l’autopsie.

    Il en faut, coûte que coûte, une !

    Après avoir balancé son pavé dans la mare, Lida s’est tu. Du moins publiquement…

    La veuve elle s’est lancé dans l’opération nous dit elle. Un processus dont elle a sous estime tous les aspects…

    L’ÉVÉNEMENT ET L’HOMME

    Lida n’a pas fixé les conditions de l’autopsie. ?ida n’a pas dit non plus oû et quand Gossio était mort.

    Aujourd’hui on en sait un peu plus. Petit à petit. Bien au delà de sa mort, on découvre sa vie antérieure. L’inévitable conséquence d’une grande exposition aux lumières de la transparence.

    DE LA RESPONSABILITÉ DE L’ETAT

    Dans un tel contexte, il est évident que L’ETAT ne peut rester les bras croisés. Il faut sécuriser l’information et l’opération elle même ! Jusqu’au bout !

    Quitte à faire une seconde analyse, donc contradictoire par un cabinet au dessus de tout soupçon !

    Des GOR ont récemment mis en cause une clinique privée. Certains iraient jusqu’à douter des analyses d’un seul laboratoire local. Fût il certifié ISO ou soumis régulièrement à tous les tests de fiabilité de ses équipements et de compétences de son personnel.

    Des précautions sont donc nécessaires.

    Pourquoi ne pas l’expliquer à Mme Hortense Gossio ? Qui apparemment se débat toute seule sans l’appui des éclaireurs d’opinon, dont la plupart sont calés désormais chez SANGARE. Là bas c’est plus médiatisé. Plus valorisé. Plus vendable. Il y a funérailles et funérailles.

    Au delà de ce drame de gestion, je retiens aussi qu’on en arrive à devoir faire une analyse prédictive de la vie des ex ministres FPI.

    IL FAUT QU’ON EXPLIQUE DÉSORMAIS CHAQUE MORT !

    On se souvient tous de la leçon donnée par feu Felix HOUPHOUËT BOIGNY.

    En temps normal il y a de FAUX VRAIS RICHES et de VRAIS FAUX RICHES.

    Nous étions en 1981-1982 quand l’opposition naissante l’avait traité de voleur…

    Des anciens ministres moins de 7 ans après leur sortie du gouvernement sont fauchés….

    Des directeurs d’administration publique après quelques années de retraite, tirent le diable par la queue.

    En 1981 il n’y avait eu ni guerre ni embargo.

    D’où vient il qu’on s’accroche aujourd’hui à une croyance surannée ?

    Est-ce une manière de conjurer sa propre déchéance sociale et une future descente aux enfers ?

    GOSSIO N’EST PAS MORT. IL EST SEULEMENT PARTI DE L’AUTRE CÔTÉ !

    Yako a Mme Hortense Gossio. Yako au doyen Oulai. Yako à tous nos parents qui pleurent Gossio.

    ============

    Je termine par ce poeme de Birago DIOP qui écrivait si bien dans SOUFFLES :

    Ecoute plus souvent 
    Les Choses que les Etres 
    La Voix du Feu s’entend, 
    Entends la Voix de l’Eau. 
    Ecoute dans le Vent Le Buisson en sanglots : 
    C’est le Souffle des ancêtres.

    Ceux qui sont morts ne sont jamais partis :
    Ils sont dans l’Ombre qui s’éclaire
    Et dans l’ombre qui s’épaissit.
    Les Morts ne sont pas sous la Terre :
    Ils sont dans l’Arbre qui frémit,
    Ils sont dans le Bois qui gémit,
    Ils sont dans l’Eau qui coule,
    Ils sont dans l’Eau qui dort,
    Ils sont dans la Case, ils sont dans la Foule :
    Les Morts ne sont pas morts.

    Ecoute plus souvent
    Les Choses que les Etres
    La Voix du Feu s’entend,
    Entends la Voix de l’Eau.
    Ecoute dans le Vent
    Le Buisson en sanglots :
    C’est le Souffle des Ancêtres morts,
    Qui ne sont pas partis
    Qui ne sont pas sous la Terre
    Qui ne sont pas morts.

     
    Ceux qui sont morts ne sont jamais partis :
    Ils sont dans le Sein de la Femme,
    Ils sont dans l’Enfant qui vagit
    Et dans le Tison qui s’enflamme.
    Les Morts ne sont pas sous la Terre :
    Ils sont dans le Feu qui s’éteint,
    Ils sont dans les Herbes qui pleurent,
    Ils sont dans le Rocher qui geint,
    Ils sont dans la Forêt, ils sont dans la Demeure,
    Les Morts ne sont pas morts.

     
    Ecoute plus souvent
    Les Choses que les Etres
    La Voix du Feu s’entend,
    Entends la Voix de l’Eau.
    Ecoute dans le Vent
    Le Buisson en sanglots,
    C’est le Souffle des Ancêtres.

     
    Il redit chaque jour le Pacte,
    Le grand Pacte qui lie,
    Qui lie à la Loi notre Sort,
    Aux Actes des Souffles plus forts
    Le Sort de nos Morts qui ne sont pas morts,
    Le lourd Pacte qui nous lie à la Vie.
    La lourde Loi qui nous lie aux Actes
    Des Souffles qui se meurent
    Dans le lit et sur les rives du Fleuve,
    Des Souffles qui se meuvent
    Dans le Rocher qui geint et dans l’Herbe qui pleure.
    Des Souffles qui demeurent
    Dans l’Ombre qui s’éclaire et s’épaissit,
    Dans l’Arbre qui frémit, dans le Bois qui gémit
    Et dans l’Eau qui coule et dans l’Eau qui dort,
    Des Souffles plus forts qui ont pris
    Le Souffle des Morts qui ne sont pas morts,
    Des Morts qui ne sont pas partis,
    Des Morts qui ne sont plus sous la Terre.

    Ecoute plus souvent
    Les Choses que les Etres
    La Voix du Feu s’entend,
    Entends la Voix de l’Eau.
    Ecoute dans le Vent
    Le Buisson en sanglots,
    C’est le Souffle des Ancêtres.

    ==========

    GOSSIO se repose. Laissez le dormir en paix !

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